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mardi 15 juillet 2014

Mémoires Particuliers de Mme Roland

Ah ! Manon (soupir énamouré…), l’incontournable Mme Roland, l’égérie des Girondins. Impossible de ne pas te croiser dès lors qu’on tournicote autour de la révolution.

Pour la version courte, farang-trop-pressé, qu’il te suffise de savoir que Manon Roland est née Jeanne Marie Phlipon en 1754 et qu’elle montera à l'échafaud le 8 novembre 1793.
Mais comme je n’ai pas le temps d’être bref (©Vialatte), il te faudra bien souffrir quelque chose de plus consistant :

Pouf, pouf...

Petite fille surdouée, elle tombe immédiatement en bigoterie (le seul univers intellectuel à sa portée étant la religion). Très tôt férue de Bossuet, abreuvée de la vie des Saints et de tous les testaments de la création, elle mène une vie et des études quasi jansénistes. Elle va cependant se sauver en faisant ses humanités au travers des Plutarque, Rousseau, Voltaire, etc. qu’elle lit de son propre chef. Un peu plus tard, jeune fille blonde à forte poitrine, son succès est immédiat auprès de la gent masculine qu’elle fuit pourtant, traumatisée par sa première vision du loup. Brèfe, elle épousera le fameux et sinistre M. Roland de la Plâtrière, de vingt ans son aîné, et mènera une vie dévolue au service du grand homme (contributeur à l’Encyclopédie) jusqu’en 1790 ou le couple, après avoir laborieusement musardé entre Amiens et Lyon, va infailliblement succomber à l’appel de la Révolution et viendra se fixer à Paname. Le falot M. Roland deviendra Ministre de l’intérieur jusqu’aux massacres de 92 (les septembriseurs) tandis que la blondinette Manon tiendra salon et jettera de l’huile sur le feu des passions qui agitent nombre de jeunes gens de la première Assemblée ; Brissot, Pétion, Robespierre, Buzot, etc. L’incontournable club de Mme Roland, donc. Bien sûr, elle va tomber follement amoureuse de Buzot, c’est en filigrane dans ses mémoires, et pour finir sera lourdement punie d’avoir joué aux apprentis sorciers avec ses bédits gamarades. Le peuple n’est pas souvent ce qu’on voudrait qu’il soit, il n’a en général pas lu Plutarque et les Montagnards de ces temps là étaient de rudes gaillards sponsorisés par les massicoteuses Bic !

TSCHAC !

Je te l’ai déjà dit, cette Manon m’a envoûté… Ah ! Que n’ai-je été un Buzot ou un Roland ; je ne me serai pas enfui, moi ! Je serai monté à l'échafaud avec ma Manon, ‘tain !
Car oui, vraiment, je suis tombé sous la coupe de cette donzelle ; je n’ai pas peur de le dire, j’aime Manon Roland. Je l’aime d’un amour… heu... bon, ok, je l’aime moins que Mona Ozouf, d’accord, mais je peux bien avoir un béguin de temps à autre, non ?

Très singuliers ces Mémoires Particuliers, un voyage dans l’Histoire, par dessus le temps.

Merci, chère Manon.



Ma'am' Roland





Avant toutes choses, je vous demande de lire votre Plutarque...

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