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vendredi 29 juin 2012

Je suis vivant et vous êtes morts : Philip K. Dick, 1928-1982, Emmanuel Carrère

Le Manu, bien que je prenne ses livres à rebours, est vraiment un artiste de la biographie. Son Limonov était exceptionnel, ce K. Dick, pourtant antérieur de plusieurs décennies (1993) est excellent.
La réalité selon K. Dick est un drôle de merdier. On l’avait déjà bien compris en lisant les “Ubick”, les “Glissement de temps sur Mars” et autres “Guérisseur de cathédrales”, ou en regardant les films tirés de son œuvre : Blade Runner, Minority Report, Total Recall, etc. On en est totalement certain après avoir lu ce Carrère ; le Phi’ip était complètement barjo. C’est sûrement Kafka qui à écrit le scénario de sa vie. Sa sœur jumelle morte de faim peu après sa naissance, sa mère écrasante et quasi victorienne, la ribambelle de femmes qui ont partagé sa vie, sa plongée dans le mysticisme, la drogue, la paranoïa, la dépression et finalement le délire. Paranoïa et délire qui culmineront dans “Substance mort”, son meilleur texte pour ma part.

Avec “Je suis vivant et vous êtes morts”, Carrère nous entraîne dans la lente et inéluctable descente aux enfers de ce maître du haut château, de ce monstre sacré de la SF.
Oui, vraiment, un bouquin passionnant.

Encore merci, Ô Grand Manu, pour l’hagiographie de cet ange déchu.

Je vous demande de vous schizophréniser...

RANX, Tamburini, Chabat, Liberatore

Je t’entends d’ici, Farangus interrompus:
- C’est pas jeu, on avait dit pas de bédés dans 4269 de la Carène.
- Pauvre con, te répondè-je, on fait comme on veut quand c’est nous qui paye.
Et puis on parle de l’intégrale de RanXerox, là. Liberatore est notre ami depuis le début, et nos originaux de la belle époque partent en confettis ; j’ai sauté sur la réédition compacte. Appelle ça une faiblesse passagère, mais conviens-en, quel dessin, quel régal ! 
C’est con mais c’est bien !

Je vous demande de vous photocopier...

jeudi 28 juin 2012

13 heures, Deon Meyer

Tu as dit polar ?  Ce n’est pas suffisant, il faut dire pur polar. Du grand art en la matière, cousu au millimètre. Tiens, je vais être très sympa, je ne vais rien te raconter sur l’intrigue, les personnages, etc. RIEN ! Fifre ! Tu serais capable de me battre, après, quand tu l’auras lu, pour t’avoir dévoilé par exemple ce qu’ils font à l’améri... Oups, j’ai rien dit.
Non, je peux juste te révéler que ça se déroule en Afrique du Sud.
Ah, l’Afrique du Sud... nous l’avons visitée de long en large pendant des milliers de pages dans le sillage de Wilburn Smith. Pour commencer, dès 1667, en suivant la famille Courtney dans sa course vers le sud. Nous vécûmes ensuite plusieurs années dans la brousse du Natal avant d’aller, plus tard, conquérir la Rhodesie avec la famille Ballantyne. Je t’épargne les multiples guerres, Zoulous, Boers, Anglais. Cela sans compter les fois où nous fîmes escale au Cap, Jack Aubrey et moi, à partir de 1806 grâce à ce cher Patrick O’Brian. Je me souviens même d’avoir escaladé les pentes raides de Table Mountain en compagnie de Stephen Maturin.
Et, vois-tu,  faranga incognita, malgré  ce fat et pitoyable verni éruditionnel dégoulinant des trous de la tartine, je ne connaissais rien à l’Afrique du Sud contemporaine. Mes infos commençaient à dater, je l’ai bien compris avec ce Deon Meyer. La gangrène ségrégationniste, on sait, elle s’immola au début des années 1990 avec la fin de l'apartheid. La gangrène post-ségrégationniste, par contre, a été une découverte. Les effets collatéraux de la discrimination positive, la corruption, les mafias quasi-ethniques, le problème des métis, des petits blancs, des noirs pauvres ou moins pauvres...  une mosaïque de peuples historiquement hostiles les uns envers les autres mais cependant obligés de vivre ensemble en rêvant de bâtir un 21ème un peu moins craignos (z’ont du souci à se faire!).

Et c’est pour tout cela que nous proclamons haut et fort:
Deon Meyer est nôtre ami,
Gloire à Deon Meyer.

Je vous demande de vous métisser...

lundi 25 juin 2012

Genesis, John Case

Un classique du genre, m’avait-on assuré :
- Comment t’as pas lu ? Oh le paysanas que tu es ! Mais c’est “Le Srileur” mon vieux...
Sache, farangus horribilis, qu’il m’en faut moins pour démarrer ; mon sang agriclole n’a fait qu’un tour et sitôt mon éphémère cicérone expédié, j’amazonais l’indispensable objet.

Bon, au début c’est pas mal, quoi. Ok, ça a un peu vieilli (1997) et on a lu vachement mieux depuis, même si ça reste potable. Un récit très rythmé, linéaire et agréable, une intrigue bien ficelée; un généticien fou et génial qui, suppose-t-on, magouillait des trucs pas clairs sur des femmes peu catholiques, là-bas chez les sauvages, en Italie; une croisade insensée et meurtrière menée par une secte de très méchants ultra-catho; de gentils enfançons martyrisés, égorgés, carbonisés;  un héros brave comme toi et moi, toujours bien peigné, qui sort l’american-express plus vite que la lumière (autant pour son ombre). Bref, le monde libre était pratiquement sorti du bain quand, patatras ! La dernière phrase ! On la voit arriver pendant la dernière page... Ah putain de bordel de merde !  Il nous fait un miracle ! Un vrai ; le poisson y revit ! Donc, le môme, là, ben c’est le clone du petit jésus... Pis, figure-toi qu’ il a gardé ses pouvoirs.  Y fait des MIRACLES, on te dit !
 
Pffff...

Je vous demande de répéter : 666, 666, 666 ...

À part et passager, Jean Pérol

Oui, oui, je vois bien que tu fais la moue, encore de la polésie, penses-tu, il commence à nous emmerder ce vieux con, ceci-cela...
Cretinus farangus ! Ne comprends-tu pas que la polésie nous est “naturelle” au même titre que l’air ou le Muscadet (bien glace!), que chaque stance est un segment de la réalité du monde, que chaque mot en cisèle les contours avec la précision d’un Milan filoguidé, que chaque vers exhale la couleur des sentiments, que ton aire de Broca entre en communion avec ton tronc cérébral, que tu redeviens prime, vicéral, humide et salé ?
Mouais...
Bon, trêve de conneries, “à part et passager” est un artefact assez singulier à première vue ; pas de ponctuation mais des blancs, quand ce ne sont pas de curieux décalages latéraux dans la mise en page de certains vers ! Des textes noirs et ramassés, presque tapis au centre de la page... brrrr, ça déstabilise un peu, au début, et puis curieusement on s’y fait, on chope la respiration. Et de la respiration il en faut car attention, le Jeannot il en a gros sur la patate, sa polésie est baptisée avec du sang, des tripes et l’odeur de la cordite ; y règle ses comptes au canon de 75 sézigue : la guerre, la mort, l’amour (mort), la puanteur des mots et les multiples formes que peut prendre la décomposition d’une Époque. 
        
         Solide guerre amère
                    où les dieux ont toujours froid
        et les veuves
                du sang d’enfant mort sur les joues
        et les jeunes filles
                    du sang entre les cuisses
        et les journaux rapaces une photo à prendre
        de viscères fumants sous les flashs flingueurs
                       
                            Flingueurs, page 90


Ch’t’avais prévenu, c’est sombre, dense et ça sent la charogne.
Ce Pérol se lit très noir, serré et sans sucre.


Je vous demande de déserter...

jeudi 21 juin 2012

Le voyage sentimental, Laurence Sterne.

Tiens, encore un rosbeef (quoi, les irlandais ne sont pas des rosbeef ?). Mais là, après le rouleau compresseur Hamilton, Sterne c’est du pissat de jeune fille, on pourrait en boire sans problème. J'aurais dû opter pour un truc intermédiaire, y aller plus progressivement au lieu de tenter ce grand écart civilisationnel. Mais la pile des livres à lire étant ce qu’elle est, c’est “le voyage sentimental” qui est sorti.
Remarque, lamentable farang, que passé la préface, nous nous sommes bien installé dans le climat suranné (1760) de ce voyage entre France et Italie. Ça se laisse gentiment picorer, c’est gazeux, aérien et joliment désuet. Le style est bien évidemment très XVIIIème  et le voyageur (Yorick) est charmant, surtout avec les dames. On ne retient pas grand chose des paysages traversés car tel n’est pas le propos du livre, Sterne n’est impressionné que par ses semblables, pas par la géographie.

Thank you, mister Sterne pour cette charmante parenthèse.

Je vous demande de vous désalbionniser...

L’étoile de Pandore - 4, Peter F. Hamilton

Voila, ignoble farang, c’est fait ! Ouf ! Nous avons fini le marathon de Pandore à bout de souffle et le neurone atrophié.
Les dernières deux cents pages étaient délicieusement épuisantes. Cette baston mes vieux gars ! Heureusement qu’on était là, sur Far away, nous les boys suréquipés du Commonwealth pour niquer sa race à cette saloperie d’Arpenteur. Une teigne sézigue, un véritable malfaisant ! A côté de lui les Nadine Morano, les Frédéric Lefèbvre et autres Guéant te sembleraient  presque acceptables, c’est dire la méchanceté de cet animal ! Note cependant que les néo-libéraux galactiques du 24ème siècle nous ont mitraillé tout ça à grands coups de missiles relativistes Douvoir et de bombes Nova...

Gare gare gare
Là c’est du mastoc
C’est pas du Ronsard
C’est de l’amerloc...

Ouais, je sais, je sais, c’est un rosbeef le Hamilton, mais bon, en l'occurrence c’est kif-kif.


Je vous demande de vous Nougayorker...

dimanche 17 juin 2012

Les fantômes du soir, S. Doubinsky

Très, très embêté, ironique farang, pour trouver la mesure de ce livre. Note que l’idée est bonne, le fantomatique trio Miller-Durrel-Cendrars en visiteur du soir et les dérapages temporels dans les bordels du Paris de la belle époque, merci, c’était bien. 
Mais que n’avez-vous exploité le filon, aimable Sébastien ; 177 pages ? Que 177 pages ? C’est effectivement très mince comme delirium ! Vous eussiez pu donner quelques tours de plus à la manivelle de cette belle mécanique.
Bon, ok, c’était pas mal et j’avais besoin de changement, mais laissez-moi vous le dire une bonne fois pour toutes :
Vous, les écrivains, vous êtes de grands malades égocentriques !


Je vous demande de vous reMarthe-Richardiser...

samedi 16 juin 2012

L’étoile de Pandore - 3, Peter F. Hamilton

Je t’avais averti, insouciant  farang, c’était globalement longuet, hein? Mais j’ai bien vu, tu as insisté, tu t’es acharné; sais-tu pourquoi ?  Hum ? Et bien tu as été victime des effets spéciaux, d’un scénar à l’amerloque et de l’architecture du récit, méchamment baptisée au Coca et donc imbriquant des environnements multiples et massivement parallèles. Hé, quatre tomes de cette eau là, c’est de la lecture “athlétique” mon cadet. Faut du souffle et des guibolles...
Hein? Ton cerveau ? Non, t’es pas obligé dans un premier temps, c’est fait exprès après tout, c’est du blockbuster en bouquin, personne ne te demande de réfléchir.
- Putain, t’as le cuir et toutes les options, alors ne calcule pas trop et profite, te susurre dans le creux de l’oreille le petit diablotin qui sévit sur ton épaule gauche et qui, tout en t’induisant en erreur ( car telle est sa nature ), se pourlèche les babines en finissant d’avaler les dernières plumes de l’angelot, ton Jiminy Cricket à toi, qui vivait jusqu’à présent sur ton épaule droite et dont tu as misérablement ignoré les cris alors qu’il subissait les derniers outrages et se faisait ensuite dévorer vif... Non, c’est à la fin que tu auras besoin de ton cerveau, ouais, quand tu pleureras sur tout ce que tu aurais pu lire de vraiment bien pendant tout ce temps (perdu), quand tu regretteras d’avoir cédé à la facilité, au laxisme intellectuel, à ton atavique faiblesse d’âme. Oui, alors là tu auras besoin de ton cerveau, pauvre farang. Oui, en vérité je te le dis, alors là tu te repentiras.
Amen.
Cela dit, et toutes plumes consommées, avoue, nous nous sommes bien régaler de cette troisième péripétie de Nigel, de Justine, de cette chère Paula Myo, de la bimbo sur-vitaminée Mellanie, de L'I.A., de L'Arpenteur des Etoiles et autre MatinLumièreMontagne... Hein, avoue !
Sans parler de cette bouffée de fraîcheur à chaque fois qu’on retrouve la trame hachurée où Ozzie, Orion et Tochee se baladent d’une planète à l’autre en suivant les chemins forestiers des étranges Silfens, hors des sentiers battus du Commonwealth.
Conviens-en, le lancinant babil du sénestre Diablotin est quand même bien aware, pendant quelques hecto-secondes du moins.

Bon, nous allons peut-être commettre une petite infidélité avant d’avaler le quatrième et dernier épisode, hum ? Quelque chose de plus dense, plus ramassé, faudrait retomber sur un autre Justin Torres, tiens... pis, faudrait bien laisser un peu de temps à notre petit angelot afin qu’il se régénérât ; ouais, stupide farang, tu n’as quand même pas crû qu’on pouvait baiser l’ange de la dextre aussi facilement, hein ? Il sera  toujours là pour murmurer ad nauseam ses jansénistes objurgations dans ton oreille droite. ha, ha, ha...

Je vous demande de vous décérébrer...

lundi 11 juin 2012

Vie animale, Justin Torres

Outch! ça, mon farang, c’est pas pour les demoiselles !
Extraordinaire ! On en sort KO.
J’ai chopé le colis dans la boite aux lettres cet aprem, une amazonade ordinaire, et j’ai lâché le truc deux heures après, en transe. Sûrement la chose la plus “impressionnante”  de cette année. Une merveille ce premier livre de Justin Torres. Celui-là  faut le veiller, rien laisser passer de ce mec.
Un texte chirurgical, aiguisé, caustique, intelligent et aigre. Giganteste, quoi.
Le dernier chapitre, pfiou !
La dernière page, putain, la voila:

Désormais, je dors avec les paons et les lions sur un lit de feuilles. J’ai perdu les miens. Je rêve de me tenir debout, je rêve d’avoir des mains, je rêve d’une vie plus simple - sans museaux chauds, ni crocs, ni griffes, ni plumage obscène - je rêve de me promener fièrement, le torse bombé.
Je dors en compagnie d'autres animaux dans des cages ou des enclos, des terriers de lapins, sur des bottes de foin. Ils m’honorent, ces animaux - me couchent, me tripotent, me possèdent - je suis le prince de leurs jungles luxuriantes.
“Bombe le torse, bombe le torse”, je dis, je murmure, je me jure.


Fait chier, la troisième Pandorade d’Hamilton va me paraître fade maintenant ; décidément, on ne devrait jamais quitter Montauban.

Je vous demande d’aller vous coucher...

L’étoile de Pandore - 2, Peter F. Hamilton

Sache, méprisable farang, que j’avais raison ! Les estraterrestes, ben y sont vraiment méchants. L’autre, là,  MatinLumièreMontagne, y rigol’ pos! Un fou furieux sézigue. Vingt planètes d’un coup qu’il nous a dégommé ; pis pas moyen de le raisonner, c’est son esprit de droite qui le caractérise (pourquoi est-il si méchant ? PASQUEU !), l’est pas partageur l’Immobile suprême. Une sorte de chimère à base de Madoff, de Jacques Servier, de Mitt Romney et de Polpot, si tu vois ce que je veux dire. Un gazier peu fréquentable au final, y va nous faire beaucoup de torts... En plusse,  l’est pas tout seul à nous donner du soucis, ce nuisible, un autre méchant montre le bout de son nez; l’Arpenteur ! Finalement il exisse ! Z’étaient pas si fous, les Gardiens de l’individualité. Même la Paula Myo commence à flipper ; ce bordel mes cadets !
Bon, tu l’auras compris, complaisant farang, on se régale pendant sept cents pages. Il suffit de zapper les scènes “Barbie rencontre Ken lors du grand bal du Gouverneur” et c’est tout bon.


Je vous demande de cesser de vous laisser aller...

vendredi 8 juin 2012

L’étoile de Pandore - 1, Peter F. Hamilton

Ouais, vilain farang, j’ai craqué, il a fallu récurer la librairie d’Augias, vitrifier les scories que l’autre, là, le JC Bataille avait laissé traîner un peu partout aux quatre coins de ma cervelle, façon puzzle. Pour cela j’ai deux ou trois trucs infaillibles; le mois dernier je me suis refait la cerise avec un Jack Vance, cette fois ci un petit space-op à la Hamilton s’imposait. Remarquez, un Dan Simmons eût fait l’affaire, hein? chuis plus une pimprenelle de l’année, mais c’est l’Etoile de Pandore qui m’est tombée sous les pognes. Là, pas de chichis, pas de bondieuseries à la Dan Brown pour âme neurasthénique en mal de bénitier, ni autres conneries magiques, non, de la SF pure et dure, de la techno de pointe à tous les étages, une foultitude de  personnages, de temps, d’intrigues secondaires qui s’entrecroisent pendant sept cents pages (et ce n’est que le premier tome des quatre de cette série, l’ouverture en somme). Pis les estraterrestes sont vraiment antipathiques, comme se doivent d’être les estraterrestes de bon aloi, méchants comme des peignes et on sent bien que se sera eux ou nous...

Un putain de Space-op à peine un peu longuet, ça se lit les yeux fermés.

Je vous demande de vous désintostiquer...

dimanche 3 juin 2012

Les écritures interdites (Asmodaeus redituS)&(Les ruines oubliées), JC Bataille


Déjà, le titre eût dû me mettre la puce à l’orteil ; Les écritures interdites... à la lecture ?
L'exercice de dénigrement d’un livre m’étant trop pénible, je ne m’étendrai donc pas davantage.
JC Bataille est notre ami, et sache, jeune farang, que le mantra de “la roue à lames” me permettra de déchiqueter toute animosité afin que JC-B. demeurât notre ami.
Je constate simplement qu’à chaque début de mois (dès que la paye est tombée, en fait.), qu’un ou deux intrus s'immiscent  subrepticement dans mon amazonade. Le mois dernier les deux "Masse Effect" de Dew Karpyshyn, pis là, deux JC Bataille, comm’ ça, par goût de l’autopunition ; je me taquine, quoi !
Et mon budget, hein? déjà que les Limonov me laminent...

Tu sais quoi, incrédule farang, on ne devrait jamais quitter Montauban !

 Je vous demande de vous exorciser...

samedi 2 juin 2012

Edouard Limonov, Le petit salaud


Ouais, c'est vrai, c'est un petit salaud.
Ce sont tous des petits salauds, les Guennadi Gontcharenko, les Anna Moisseevna, les Mélékkhov, les Ed, les Viktor, M'sieur Bigoudi & Co. La pathétique troupe des gauchistes de Karkov qui zonent à longueur de journée entre l'Automate – leur bar de prédilection - et la rue Rymarskaïa en rêvant à de lendemains meilleurs. Une bande de Pieds-Nickelés, de poètes-ploucs qui devait « détonner » dans l'Ukraine soviétique des années soixante. Filles et garçons continuellement chargés au porto, au mauvais vin ou à l'alcool médical (90°) coupé d'eau gazeuse. Une bande de couillons qui se faisait chier « grave », diraient de jeunes âmes contemporaines zé influençables. 

Cependant, le petit salaud n'en a jamais assez, il étouffe dans cette campagne ukrainienne. il veut aller à Moscou, tenter sa chance, puis après...
Ce sont les survivants qui écrivent l'histoire ; Limonov, le petit salaud, en sera un.

Je vous demande de vous décarrèriser...