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jeudi 27 juin 2013

Le nom perdu du soleil, Pierre Pelot

Tome 2 de la série Sous le vent du monde, certifié Yves Coppens, ceci-cela... ch’tai d‘jà espliqué.


700 000 ans après Qui regarde la montagne au loin, (1 million d’années avant la prise de la Bastille, pile-poil), les ancêtres d’Aung San Suu Kyi sillonnaient allègrement la Birmanie. Il pleuvait déjà beaucoup ! En plusse, les - arrières x10X(?) - grands-parents ergaster de notre chère prix Nobelle ne maîtrisaient pas tout à fait le feu ; ils courraient après... les pauvres. Ne souris pas sottement, farangus-érectus, mais mets-toi à leur place ne serait-ce qu’une minute... 
Ok, ils fabriquent des “outils” depuis pas mal de temps, mais le feu est un outil qui a dû rester indomptable pendant des centaines de milliers d’années. Apprendre à le conserver, fut sûrement une occupation ne connaissant pas la crise vers le milieu du pléistocène inférieur, et ce bien avant qu’on pût même imaginer le fabriquer en frottant deux bouts de bois ensembles. Le feu est sûrement la plus merveilleuse des inventions, mais le problème avec cézigue c’est qu’il faut savoir le susciter à chaque fois que tu en as besoin...

Alors, je te le répète gentiment, ne te moque pas de Buhxa qui n’a pas su le garder vivant dans sa coque, ne ris pas plus des Xuah ou des Loh dans leur course éperdue après lui. Le feu du Ciel qui naît chaque matin à l’est, le feu foudroyant et imprévisible de l’orage, le feu sulfureux des montagnes qui le crache... mais pas encore le feu fabriqué ; on est dans une longue approche opportuniste, dans l'apprentissage, dans une sorte de pragmatisme héliotropique. Il est vital de courir après Le nom perdu du soleil.


… tellement petits, mais forts, ils se regardent, et ils marchent
    Marchant.
Ils avancent, ils marchent, ils vont de chairs et d’os et de sang, la lumière lointaine derrière eux, ils poussent et portent et traînent des ombres qui sont une partie terrible d’eux-mêmes, ils ont des regards dans lesquels brillent les mystères du ciel plus haut que les mystères des nuages, ils marchent, ils vont, la poitrine vaste remplie d’un bruit sans fin aussi mystérieux que le ciel, ils sont de chairs dures et souples, de sang qui coule chaud, ils sont de douleur apaisée.


En plusse d'être un formidable écrivain, l’ami Pierre donne ses lettres de noblesse à l'ethno-poésie paléolithique.


Chapeau bas et merci à l'artisse.



Do'mé atrra ! atrra !



Je vous demande d’être gentil avec la petite marchande d'allumettes...

mardi 25 juin 2013

Un hiver de glace, Daniel Woodrell

Nom de Dieu, qu’il était bien, celui-là !
Roman noir américain, plein fer !

Ça se passe de ce côté-ci de l’Eleven Point, pas loin d’Ozark, comté de Franklin, Arkansas et tu te souviendras, farang-cocaïnomane, que voila un rude pays habité par de rudes gens. Les clans d’indigènes ombrageux et consanguins qui habitent là sont tous plus ou moins trafiquants de coke... faut bien vivre dans l'Amérique profonde, merde !

Jessup Dolly, le dabe de la jeune  Ree Dolly (16 ans), a disparu laissant sa petite famille dans les emmerdes. La vieille est barrée du ciboulot depuis pas mal de temps déjà et les deux jeunes Sonny et Harold, les petits frangins, sont désormais tributaires de Ree. Sans compter qu’il n’y a plus grand chose à bouffer, plus de pognon non plus, que la baraque tient plutôt du taudis et que l’hiver c’est méchamment installé sur tout ce vilain pays. Tout ça s’annonce très très mal...

Ben, hiver ou pas, tu vas voir qu’elle assure la môme Ree. Les péquenauds cocaïnocrates qui tiennent ce bled en coupe réglée ont beau sembler invulnérables, la gamine est tétue et résolue. Ça va chauffer !

Je ne peux rien te dévoiler de plus car à partir de cela l’ami Daniel Woodrell déroule un texte sous tension dans un style narratif absolument remarquable. C’est simple, minimaliste et en noir et blanc... C’est presque du calibre de The road de Cormac McCarthy.
L’Arkansas, que ce soit dans Les raisins de la colère ou dans dans cet Un hiver de glace, ben, tu peux pas test...

Un excellent roman froid et d’une efficacité rare. 
À lire avec des moufles, de l’éosine et un vieux calibre 12 en pogne.

L'écureuillophage Ree Dolly restera une très bonne amie.





Justement, je vous demande de ne plus bouffer d’écureuils...



lundi 24 juin 2013

Qui regarde la montagne au loin, Pierre Pelot

En réalité j’aurais dû intituler ça :
“Qui regarde la montagne au loin, Sous le vent du monde (t. 1),Pierre Pelot, Collaboration scientifique Yves Coppens”. Mais c’est comme "ça dépend" ; ça dépasse... y a pas assez de cases dans le titre !
Hum...

Ah, Pierre Pelot, tu es formidable !
Tu es un de mes premiers, toi et les autres branques de l’écurie du Fleuve Noir (Anticipation-Fiction) des années 70. Les Limat, Randa, Jan de Fast, Dastier, Guieu, Suragne, etc., qu’on essayait de chiper le mercredi aprem à la petite librairie de Madame ...beep... quand les pions du Collège lâchaient les “pencus” qui n’étaient pas collés sur la petite ville endormie de ...beep... Note que j’ai payé chaque fois que j’ai pu, mais en 1971 maman me lâchait 50 centimes (en franc, hein ?) d’argent de poche par semaine... ça laisse rêveur, non ? Ben, toutes les trois semaines, t’arrivais à te payer un paquet de Gauldos (sans filtres) ou un bouquin du Fleuve Noir. Bien sûre, ce n’était pas suffisant... mais si on reufléchit bien, ce n’est jamais suffisant. Après, faut se débrouiller.

Quoi qu’il en soit cher Pierrot, c’est avec Ballade pour presque un homme que nous nous sommes connu et figure-toi qu’un peu plus tard, je ne savais pas que le Pierre Suragne de mes débuts était le Pierre Pelot de “Fœtus party” chez Denoyëlle, ou de “Les pieds dans la tête” chez Calman-Levy (j’les ai encore tous, t’entends, tousseux !), ou bien encore le “Kid Jésus” de chez J’ai Lu.
Pour dire si c’est une histoire singulière nous deux.

Pareil avec ces “Sous le vent du monde”. Je les ai chopé dans une sorte de réflexe il y a plus de dix ans, légalement dévorés et oubliés... En fait c’est l’autre singerie de Maestripieri qui m'a remis cette série en tronche. Une sorte de besoin primal :
- Oh’k ! Loa oh’k ! me suis-je dis.
Ni une ni deux, j’ai réussi à isoler les cinq tomes folio du ventre mou de ma bibliothèque (ils sont là, sur mon bureau, en équilibre sur la pile de Xiaolong) et je pense qu’ils vont rapidement passer à la casserole.

Ce premier opus se situe 1,7 millions d’années avant le Saint Empire germanique.
Nous sommes à la croisée des chemins ; le primate vient d'inventer l’hominidé qui parle... et les prémices de tout ce qui va avec, bien sûr au niveau technologique mais peut-être et surtout au niveau ontologique ; les premières réflexions sur l’étant, sur l’utilisation particulière de cet organe formidable qu’est le cerveau et qui va formaliser définitivement la séparation entre l’homme et l’animal ou, autrement dit, l'émergence d’une conscience capable de se projeter dans le futur et d’en tirer des conséquences pour le présent. L'idée de La condition humaine naît sûrement à ce moment là, il y a près de deux millions d’années avec les petits enfants de Lucy... Après tout, Malraux n'était qu'un singe comme les autres.

Un texte magique sur ce qui a dû être... avec Nî-éi, la petite femelle trop particulière pour continuer à vivre auprès des siens, avec Moh’hr et le vieux Nar-iaw en découvreurs de nouveaux mondes, avec la sauvagerie sèche et dangereuse de la savane africaine et tout çà sous la férule d’Yves Coppens (le papa de Lucy) et de Sh’or la panthère noire.


Un voyage aux origines...


Merci Pierre.


Le nom perdu du soleil (tome 2) en approche tranquille...







Je vous demande de ne plus me jeter des cacahouètes...

jeudi 20 juin 2013

Les mystères de Paris, Tome I, Eugène Sue

Ouais, farang-médiéviste, je me branche enfin sur Eugène Sue ! 
Je t’accorde que ça me rend humble ; arriver à l’orée de la mauvaise cinquantaine sans avoir ne serait-ce que feuilleté un Eugène Sue... tu parles d’un palmarès ! Ça me troue des trucs comm’ ça. Mais comment vais-je faire pour tout lire avant de mourrireux ? Tout ce qui va m’échapper, mes cadets... ça me... j’en... Argh... couic !
Bon, crêves de tonneries....

Quant au pedigree de cette chose-fleuve, farangus obtus, dans le premier tome Des mystères de Paname du camarade Gégène il y a du Zola et du Hugo pour l’ambiance, ça c’est sûr (pour autant sans jamais prétendre à l’excellence de ces deux là, hélas), un peu de Balzac et de Dumas pour la partie fleuve de la chose... et surtout, il y a ce truc étonnant, l’argot des mauvais garçons plein 19ème (pas l’arrondissement, connard !). Pis faut t'accrocher au début, bien suivre les notes car tu ne capteras pas forcement que le boulanger c'est le diable, par exemple. Le contexte étant les bas-fonds du Paris des années 1838, on assiste à la genèse d’un pur argot parisien ; bien plus tard ça donnera la sublime et inégalée jactance de Simonin.

Le Gégène a imaginé un super-héros redresseur de tords, un don quichotte de la Haute, un Superman avant le siècle, mais entention : c’est un prototype très 19ème, ch’te l’ai déjà dit, chacun à sa place, hein ? Pas de confusion, le Rodolphe est très certainement une noble âme, ça, je te l’accorde, il possède un fragile verni socialo, soit, mais tout le monde revient bien à sa place à la fin ; si t’étais un traîne-savates avant que l’ami Rodolphe s’occupe de ton cas, après que les enzimes nettoyeurs soient bien passés partout, que justice te soit rendue, ben tu te retrouveras peut-être Chef-des-pousseurs-de-mégots, là-bas dans les colonies nord-africaines, mais pas plus, hein ? Sans dec, on va quand même pas mélanger les genres, merde ! Serviettes à droite et  torchons à gauche. 
Faut bien se figurer la pyramide sociale sous Louis-Philippe Ier ; simple et tu ne vas pas être trop dépaysé :

T’as d’abord la masse du peuple, la vulgate, les prochains quarante huitards, les îlotes de la ville basse et des campagnes profondes, la vaste couche des humbles, des sacrifiables, des métèques, des juifs errants, des roms nettoyeurs de pare-brise et des informaticiens ; toi et moi, quoi.

Après t’as les bourges, beaucoup moins nombreux... des enfoirés directeurs de banque ou de super-marché, soit, mais avec bien plus de blé et de possibilités que toi, pauvre con !

Pis t’as la crème, the élite Louis-philipparde, les gus de la Haute ; les héritiers de familles, les politicards de haut vol, les nobles dont les aïeux ont été assez malins et nantis pour échapper au rasoir de la place de Grève, quelques individus à la discrétion proportionnelle à leur fortune ; pouvoir et pognon, disons... ça reste assez flou et cependant familier cette monarchie de juillet, non ? Sauf que maintenant les gros malins sont moins pudiques, moins discrets... plus bling-bling.

Tu l’auras compris, le Rodolphe de Gerolstein (Zorro, donc) c’est pas du toc, c’est du nobliau teuton doré sur tranche. Môssieur ne prétend pas, c’est pas son genre, Môssieur certifie, commande aux zévènements, Môssieur rend la Justice... bien sûr, faut des fois crever des yeux et casser des membres, commettre quelques putasseries pour la bonne cause, mais Dieu reconnaîtra bien les siens à la fin, t'inquiète.
Qui plus outre, il est beau, athlétique, intelligent et inflexible ; un peu comm’ moi, quoi.


Ben, malgré toutes ces qualités, tout ce glamour prudhommesque, je ne l’aime pas bien le camarade Judge Dredd-Rodolphe, grand-duc de mes deux.  C’est finalement un gros réac et il va rejoindre cette crapule de Solal au pinacle des héros qui m'horripilent le bulbe.
Je n’ai rien contre Eugène, au contraire, mais je n’aime pas du tout la mentalité du Rodolphe et de sa commisération vengeresse. Chuis dans le même dilemme qu'avec l'ami Cohen et son Solal : je veux bien reconnaître que l'auteur possède certaines qualités (énormes dans le cas du Cohen), mais je déteste le personnage principal de son roman !


J’ai cependant bien aimé la Goualeuse (Fleur-de-Marie), le Chourineur, Rigolette, les époux Pipelet...
J’ai réglementairement détesté la Chouette, Bras-Rouge, Le Maître d’école et tous les autres malfaisants de cette curieuse épopée.

Je ne sais pas si je vais insister sur Ces Mystères de Paris, mais ce qui est sûr c'est que je compte encore fréquenter l'ami Eugène, quitte à affurer un de ses romans maritimes... ou le Juif errant... mais plus tard, j'ai plein de nouveaux trucs sur le feu.


Ze masked avenger



Rodolphe, chère âme, je te demande de m'épouser...


mardi 18 juin 2013

Audiard par Audiard, Michel Audiard

Je sais, ce brigand de Hugo a beaucoup trop d’influence sur ma bouquinophagie. Je le soupçonne maintenant de perversité, genre : vieux monsieur dégueulasse proposant une sucrerie à la petite Marie.
Pourtant, là, j’ai résisté ; plus de deux mois qu’il est resté à gésir sur le burlif... avant que je l’empoigne cet Audiard !
Bien sûr, tu te gosses de ma faiblesse. Évidemment que j’ai cédé : je m’appelle Marie et j’adore les bonbons...

Quant à l’objet du désir, cette petite merveille d’audiaritude des Éditions René Chateau (1995), c’est sûrement Ce qu’il faut posséder si cézigue t’intéresse, et ceci nonobstant ma dithyrambe du mois de février sur L’Encyclopédie Audiard de l’ami Stéphane Germain. Cet Audiard par Audiard est carrément indispensable sur la tablette des chiottes, sinon à commander impérativement pour la Noyëlle !

Bon, que trouve-t-on dans cette exquise sucrerie ? 

Outre les incontournables cent seize premières pages d’extraits de dialogues maintenant mythiques, il y a ensuite un autoportrait, suivi d'une vénéneuse rafale de textes anti-Audiard (rappelle-toi qu’il n’était pas très pote avec les mecs de la nouvelle vague !), puis viennent les extraordinaires témoignages des Gabin, Carmet, Noiret, Blier and Co., et, en dernière partie, pas mal de trucs qu’il a écrit dans différents canards ou bouquins. 
C’est un véritable régal car l’ami Michel est une fine plume, un véritable écrivain. Oui, un véritable écrivain, car c’est quoi un écrivain, si ce n’est celui qui donne à son lecteur l’envie d’y croire, qui t’empêche d’éteindre à pas d’heure car il faut finir le chapitre et que...
- Hein ? …
- Ok, ok, j’arrête ma blatération existentielle car je sais bien ce que tu veux, vilain joufflu !
C’est parti :

Pile ou face, Philippe Noiret:
- La justice, c’est comme la Sainte-Vierge, si on la voit pas de temps en temps, le doute s’installe.

Germain Cobos : Un taxi pour Tobrouk
- Si t’as pas de grand-père banquier, veux-tu me dire à quoi ça sert d’être juif ?

Robert Dalban : Un idiot à Paris
- Je suis ancien combattant, militant socialiste et bistrot. C’est dire si dans ma vie j’ai entendu des conneries.

Bébel et Claude Rich : La Chasse à l’homme
- Moi je dis et je prétends que le mariage c’est ce qui différencie l’homme de la bête.
- Vous devez confondre avec le rire. C’est pourtant pas la même chose.


Allez, une petite dernière, après on arrête.


Blier, Zardi : Faut pas prendre les Enfants etc.
- Attention, J’ai le glaive vengeur et le bras séculier ! L’aigle va fondre sur la vieille buse !...
- Un peu chouette comme métaphore, non ?
- Ce n’est pas une métaphore, c’est une périphrase.
- Fais pas chier !...
- Ça, c’est une métaphore.

...

Qu’est-ce que j’aime mes semblables qui s’utilisent à écrire comme ça !
Merci à l’ami Audiard et à frère Hugo pour cet agréable week-end.



The Brochette...




Je vous demande de prier...

samedi 15 juin 2013

Rescapé du camp 14, Blaine Harden

Dans le règlement du Camp 14 il existe dix lois à respecter absolument

Dans ces dix diktats il y a quinze fois l’expression “ Toute personne qui ne … sera abattue sur-le-champ”.

Le dixième commandement est :
10. Les prisonniers qui violent les lois et le règlement du camp seront abattus sur-le-champ.
Au moins là c’est clair ! Si t’es pas d’un tempérament excessivement suicidaire, ça doit inspirer une certaine prudence, surtout que le sixième commandement stipule que :
6. Les prisonniers doivent se surveiller les uns les autres et dénoncer immédiatement tout comportement suspect.
Et ceci en ayant bien pris en compte le quatrième commandement :
4. Il faut obéir inconditionnellement aux gardes.

Etc.


Quand tu élèves des gens dans des conditions pareilles faut pas s’étonner après que le résultat ne soit plus du tout humain (je ne parle pas que des pauvres bougres, je parle aussi des gardiens !).

Ouais, pour justifier l’emprisonnement politique, “la semence des traîtres doit être exterminée sur trois générations” a décrété le tristement célèbre Kim Il-Sung, grand-père de l’actuel ignoble bouffi Kim Jong-Un, et ce dès 1950. Là ce n’est plus de la simple cruauté envers le peuple sous couvert de communisme, là c’est de l’eugénisme ! Et cette ignoble dynastie de mafieux pervers s’obstine depuis lors à séquestrer fils et petits-fils d’anciens ennemis dans des camps de concentration ; des prisons à l’intérieur de la plus grande prison à ciel ouvert de la planète, l’atomisation carcérale inter-générationnelle à l’échelle d’un pays. Là-bas, tu peux te retrouver en enfer du jour au lendemain juste par ce que ton oncle a craché par terre un jour ou le règlement l’interdit.

Après plus de 23 ans d’enfer carcéral, l’ami Shin Dong-Hyuk, l’involontaire et pourtant bien réel “héros” de ce récit, est une des rares personnes ayant eu la possibilité de s’échapper de cet horrible merdier. Ce mec est né et a passé plus de vingt ans dans les geôles de la charogne Kim Jong-Il. Quand il était petit, au Camp 14, l’instit n’avait pas seulement une baguette en bois avec laquelle il pouvait légitimement frapper à mort une fillette affamée qui aurait volé cinq grains de maïs, non, il possédait en outre un revolvers au ceinturon ; oui, ne jamais oublier les points 4 et 10 du règlement, hein ? Rappelle-toi bien, farang-gréviste, qu’en Corée du Nord les kaïras des banlieues nord ne bousculent pas impunément le prof d’histoire-géo sans en subir immédiatement les conséquences décrites par le règlement : “ Toute personne qui ne … sera abattue sur-le-champ”. Ça calme les ardeurs juvéniles ; ch'uis sûr que dans ce pays l’éducation nationale n'affronte aucune crise des vocations.
Mais brèfe...

Tu l’auras compris, Shin ainsi que la majorité de ses concitoyens ont eu une vie de merde. Lui a réussi à se tirer, j’ai cependant cru comprendre qu’il reste encore 200 000 mille prisonniers politiques (au bas mot) dans ces camps et que vingt millions de personnes à peine moins martyrisées tentent de survivre dans ce méchant pays.

Le gars qui a écrit ce livre, Blaine Harden est journaliste (The Economist et il fut l'ancien chef du bureau du Washington Post). C’est donc un récit écrit sans ambages littéraires, sans circonvolutions romanesques ; c’est factuel, précis et conjugué au présent. On prend la vie de Shin par un bout et on tire la ficelle. La pelote ubuesque se dévide d’elle même, de façon linéaire et l’horreur s’ajoutant à l’horreur on passe par toutes les nuances de l’indignation.

Je pense qu’à l’instar de la matière noire et de l’énergie noire, il existe une humanité noire. La clique de ces tristes salauds a déjà eu de nombreux zélotes si l’on songe à tous les Hitler, les Staline, les Mao et autres Pol-Pot qui ont sévi ne serait-ce qu’au vingtième siècle, mais disons que ces fumiers sont dans les livres d’histoire à présent, on peut prendre un peu de recul peut-être. Là ce n’est pas le cas, cette ignoble crapule de Kim Jong-Un est tristement actuelle, ça existe maintenant ! Ça continue encore ce jour d’hui... rien que cette idée est insupportable !

Bon, tu l’auras compris, ce bouquin est terrible, monstrueux, indispensable et disponible sur mon bureau. 
M’enfin, il est dispo si Chacha veut bien vous le prêter car figure-toi que c’est elle qui me l’a passé ! Ouais, MonCha à moi que j’ai en propre, ma fillotte, cette détestable ado que j’avais presque renoncé à faire lire... Là, elle m’a eu à la surprenante, la môme ; j’en suis resté sur le cul quand la gourgandine m’a refilé le bouquin en pogne.
Hè, si la K-pop amène nos chères têtes blondes à lire des choses de cette sorte, ben, moi j’dis : vive la K-pop, bordèle !

Salopard !



Putain, j’en vois un autre qui s’échappe !
Je vous demande de tirer ! ...

jeudi 13 juin 2013

À quoi jouent les primates ? Dario Meastripieri

Y sont pas fous, ces primates ?
Il est pas fou ce Dario ? 
Et le petit Jésus, et le Bardo Thödol, et les soixante vierges, il en fait quoi ? 
Ah, elle ne doit pas être bien contente de lui sa maman si elle est réglementairement catholique, apostolique et romaine comme je le suppose.

Nonobstant, ce fut une lecture pleine de jubilations. Je me doutais déjà du coup, mais c’est mieux quand c’est un professeur de développement humain comparatif, de biologie évolutionnaire et de neurologie à l’Université de Chicago qui l’écrit ! Là, vous z'êtes bien obligés de la croire, à lui ! Bande d’ultra-macaques !
Connard de farang misanthrope, l’ami Dario te vole même la méchanceté que tu pensais posséder en propre ; c’est pas ta faute si t’es un gros con de droite, c’est l’évolution, les millions d’années, tout ça... t’es juste un vecteur, la victime de tes gênes, imbécile !

Tu peux toujours essayer d’intercaler un Bon Dieu dans le topo, t’es baisé, nous ne sommes que des bonobos ! J’en étais sûre.

… Il est infiniment plus réconfortant de se dire que les humains obéissent à des principes moraux et religieux que de reconnaître que le ratio coûts-bénéfices régit le monde. (p167)...

Pour toutes les histoires de pouvoir et de dominance qui te turlupinent légitimement, voir ton RHP (Ressource Holding Potential) ; tout est en équation, tout est déjà calculé, cherche pas, on a déjà cerné ta petite complexité de farang agonistique.

Et l’Amour, hein ? Le Love, ce truc incroyable qui fait battre ton petit coeur plus vite, etc. ; ça c’est à nous, c’est à moi, hein ? C’est strictement humain, que tu penses en ton misérable et pathétique for intérieur, pauvre méduse. Ça te parait magique l’amour, unique et formidable... tellement personnel, intime, brûlant, spontané... indispensable. Et pourtant... c’est tellement trivial et programmé, que ça en est à pleurer !
...
Toutes les théories et observations des cinquante dernières années m’ont amené à la conclusion que l’évolution du sentiment amoureux chez l’homme a suivi le cheminement suivant. À mesure que le cerveau humain s’est développé, les petits sont devenus plus dépendants et vulnérables pendant leur longue période de développement, si bien que la présence du père et les soins bi-parentaux sont devenus nécessaires. Il a donc fallu que la sélection naturelle trouve un moyen de motiver les hommes et les femmes pour rester ensemble le temps nécessaire au développement des enfants. Il faut savoir que la sélection naturelle ne part jamais de zéro, mais qu’elle modifie et réordonne  des structures préexistantes. Les adaptations psychologiques et émotionnelles de l’attachement de l’enfant existaient déjà dans le cerveau de nos ancêtres primates et avaient fait leurs preuves dans la relation mère-enfant. La sélection naturelle a récupéré ce système en le modifiant légèrement, pour le rendre opérationnel tout au long de l’âge adulte, afin de rapprocher le père et la mère. Certains circuits neuronaux et substances neurochimiques qui avaient permis de former des liens entre les mères et les enfants, comme l’ocytocine et les opioïdes endogènes (qui servent aussi à lutter contre le stress et la douleur physique), ont joué un rôle dans la formation de l’attachement entre adultes.
Pleure !
Même la longueur de ta bite et la petitesse de tes couilles obéissent à une finalité qui te surpasse.
Pleure derechef !
La longueur du pénis humain peut aussi augmenter les chances de la femme d’atteindre l’orgasme, et par là même l’encourager à avoir des rapports sexuels et donc à renforcer ses liens avec son partenaire.
Putain, faut qu’j’ fais lire çà à maman ! Heu... brèfe.

Tout est si bien décrit et si bien espliqué que même un farang comme toi sera capable de goûter l’évidence des conclusions de l’ami Dario.
La vie est un préjudice doué du pouvoir de se perpétuer et de se reproduire.
(Mitchell Heisman)
...

Cesse de pleurer, merde ! Mais non, elle est pas si petite que ça... c’est juste pas'que tu es z'aux jeunesses UMP ; c’est normal, y z'ont que des petites bittes ces mecs là. Déchire ta carte, fais le pari de l’altruisme et tu verras :


Moi j'ai un piège à fille, un piège tabou
Un joujou extra qui fait crac boum hu
Les fill's en tomb'nt à mes g'noux
etc.
(Dutroncmuche).


Ha ha, qu’est-ce que j’aime être con !


Que voila un livre qui était intéressant. On apprend en s’amusant ; l’est fort ce rital amerloque.
Maestripieri est un ami très très très cher ! Yo !




La bande à Bonobo


Je vous demande de copuler... après les préliminaires, bien sûr !