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vendredi 29 novembre 2013

Destination Ténèbres, Frank M. Robinson

Pfiou !

Comment cataloguer ce que fait l’ami Franky, hum?
Bon, c’est de la SF, mais dans quel sous-genre le placer ? Le space opera ? Certainement pas, et pourtant on y est plein fer dans le space, depuis deux mille ans ; le planet opéra ? Encore moins, quoi qu’on en visite quelques unes durant ces cinq cents pages ; les tribulations d’un vaisseau arche ? Mouais, pourquoi pas ; un huis clos intergalactique ? Sûrement ! Là, on est parfaitement synchronisé avec L’enfer c’est les autres ou En attendant Godot ; une illustration du paradoxe de Fermi ? Oui, jusqu’aux vingt dernières lignes de la dernière page, et puis alors revirement incroyable, fulgurant :  l’équation de Drake donne un résultat supérieur à 1 !
J’en suis tombé sur le cul ! Rappelle-toi qu’il est fort le Frank M. R. ! Ouais, la joyeuse clique de ce Magic Circus fait chou blanc depuis trois mille piges dans sa recherche de la vie dans toute la galaxie et quand les p'tis, p'tits, p'tis, etc. fillaux rentrent enfin au bercail… porca miseria ! Questo, non posso dirvi...

Si on résume :

1 - Tu me fais tribuler quelques centaines d’homo-sapiens confinés dans un vaisseau-arche pendant deux mille ans à travers la galaxie.
2 - Aux manettes tu me colles un semi-dieu presque immortel qui semble sinon en proie à un hybris certain, du moins victime d’une compulsion morbide, un peu à la manière du Capitaine Achab de Moby Dick.
3 - Tu mets une larme de “Moineau” dans l’équipage (Moineau, c’est the rebelle, mais il est amnésique ; ça aide pas, tu verrais ce bordel... c'est sartrien !).
4 - Tu secoues très fort pendant des centaines de générations... tchic, tchic, tchac, etc.
5 - Tu sers le tout sur une orbite bien basse et bien glace, trois mille ans après…  

Le petit Jésus en culotte de velours dans ton gosier de pauvre-farang-amateur-de-beaujolpif.

Extra.
Quoi que j’ai eu très peur au début… j'ai cru que c'était bouchonné, dis-donc ! Déjà, le titre est suspect : Destination Ténèbres ça fait genre Fleuve Noir (n° ~500) des années 70, ça n'encourage pas forcement à la dégustation. Pis les cent premières pages on se demande, on s’interroge ; est-ce si simple, si linéaire ?
Ben, non, Mestre Robinson est un vigneron émérite, il connaît son boulot, le coupage est ciselé et ça va crescendo dans les arômes… très très belle SF ; toi prendre, toi prendre !



Merci l’ami, c'était délicieux.


Équation de Drake
by Observatoire de Paris / UFE




Nciv >= 2… je vous demande de sortir vos mouchoirs...

lundi 25 novembre 2013

Cartographie des nuages, David Mitchell

Tu penses bien qu’un livre comme ça, entre les mains d’une âme simple (mais exaltée) comme la mienne, ne peut être que la manne pleuvant sur le Sinaï ; une goutte de miellat dans un monde de brute.
Sais-tu, farang-consumériste, toutes les saveurs que j’ai retrouvé dans ces sept cents pages, dans ce livre univers ?
Il y a l’ampleur circulaire du Radix d’Attanasio, il y a des accélérations dignes d'un Connelly, il y a du Crime et châtiment de Dostoïevski, il y a Le meilleur des mondes de Huxley, et puis il y a les parfums de L’autre de Borges, il y a bien sûr beaucoup de D'joan (la fille-chien des Seigneurs de l'Instrumentalité de Cordwainer Smith) dans le personnage de Sonmi-451… j’ai même soupçonné des infra-basses à la Houellebecq de La possibilité d’une Île et les pointillés rigoureux d’une folie douce à la Murakami…
En fait on n’en finirait plus de trouver dans cette fresque dystopique les échos d’autres glorieux explorateurs de l’âme et du temps, mais ce serait commettre une injustice à l’encontre de l’ami Mitchell car nous sommes face à un montage narratif complexe et finalement très singulier. Ce David Mitchell est décidément bon.

À travers cette répétition des moments et des êtres, à travers cette réflexion sur l’esclavage et sur la liberté, sur la ségrégation connexe à la couleur de la peau ou à un séquençage particulier du génome humain, par la possibilité de choisir de faire le bien ou le mal, cette odyssée de l’étant nous donne à voir et à goûter la fragilité des hommes, la fragilité de ses choix face à l'impitoyable indifférence de l’univers et elle consacre l’idée assez effrayante d’une continuité de l’âme ; on flirte avec la réincarnation dans son acception bouddhique.


Parole de Sonmi-451 :
Sur cette terre nos vies ne nous appartiennent pas, de la matrice à la tombe les hommes sont liés les uns aux autres, passés et présents, et par chaque crime et chaque bonne action nous formons notre avenir…


Parole de F@P :
Car on ne peut pas empêcher que tout change... et cependant, par delà les siècles, rien ne change jamais ; tout se répète en somme. Pour notre malheur et pour le court temps qui nous est imparti, nous sommes des animaux moraux et nous en payons le prix à chaque fois que nous osons dire Non !
(... je refuse de subir de pareils agissement criminels.)


Avec ce genre de bouquin y a pas trente-six solutions, ou tu te laisses faire et tu profites de la balade "Atomic Flash Deluxe", ou tu détestes “absolument” et tu resteras toute ta vie un petit homme aux chakras desséchés...



Bravo et merci à l’ami David Mitchell


Maître Yoyo



Car de voir le côté obscur difficile il est...

mercredi 20 novembre 2013

Quels romans que nos crimes ! Alphonse Boudard

Allez, une petite lichette de boudarluche, on la mettra sur le compte de l’aéroclub de l’Oscar.


… Cette année, attribution du prix Nobel de “commisération” aux deux aérostiers Michou&Hugo. Si fait, et le jury de Stockholm ne s’y sera pas trompé, ces deux là sont à la gent des aviateurs brevetés ce qu’est le St Bernard au Rottweiler : des sauveteurs patentés, avec bonbonnes de rhum autour du cou et toutim !
Voient-ils un des leurs en proie à un malaise, non pas tant existentiel que déconstructeur, qu’ils surgissent dans le soleil. Les voila tous deux, plongeant sur le malheureux d’un même coup d’aile, distribuant le Boudard et le Charlie-Hebdo comme d’autres distribuent les bons conseils, les bénédictions ou les sucettes à la sortie des écoles. Deux êtres sotériologiques eschatologiquement parlant, si tu vois ce que je veux dire, farang-scolastique.
Encore merci les Bario Brothers ; ne changez rien !


Bon, ce Boudard, c’est quoi ?

Faut se berlurer cézigue Fonfonse maquillé en Fréderic Pottecher (j’ose espérer que c’est un blase qui te cause) ; le gazier s’est appuyé un siècle de “Détective” et de sordidos judiciaire ; tremblez les caves, Pierre-François Lacenaire, Casque d’Or, Le boucher de Hanovre, Gorguloff (l’assassin du président Doumer), Claude Buffet, (l’auto-stoppeur de la mort), L’abbé Guy Desnoyer, etc.
Quatorze “affaires” tout au long desquelles l’ami Fonfonse convoque une sacrée galerie de monstres qui défraya la chronique des XIXe et XXe siècles et dont les G.O., plus ou moins coupables, finirent très souvent coupés en deux, justement.
Le tout cisaillé à la façon Boudard. Les innombrables commentaires sont fins, insolents et instructifs. Le régal du mâtin, quoi... (en deux lettres, hommage à Laclos !)os 

Oh, et puis à la fin, un très très bel hommage à Pasolini dans “Le suicidé des contradictions”, c’est bien simple, j’ai une furieuse envie d’en savoir plus sur l’ami Pier Paolo Pasolini... surtout en tant qu’il est la matérialité discrète de chacun ; (Rick Blaine patented), ha, ha, ha… 

Merci Môssieur Alphonse, l’historiographe de nos crimes !



Le Schpountz



tout condamné aura la tête tranchée...

samedi 16 novembre 2013

Les autos tamponneuses, Stéphane Hoffmann

Une ironie féroce mais désabusée dans ce portrait à charge contre les visages pâles de la haute. Tout y passe, la vie conjugale, la bourgeoisie puante, les petites villes de bretagne, le fric et la vulgarité des âmes racornies. Ça pourrait faire cliché si la plume de l’ami Stéphane n’était trempée au vitriol.

En parlant de clichés, en voici quelques uns qui te tiendront lieu de résumé, farang-tropézien : Bretagne, vieux couples, iode, amours inexistantes, champagne, extrême lucidité, paupiettes (Mmmm…), égoïsme, Rotary-club de campagne, bibliothèque perso avec vue sur l’ile aux moines… Une très grande indifférence et finalement une très grande solitude.

Si j’ai bien compris, les grands requins de la finance, outre qu’ils sont nuisibles tout au long de leur carrière, deviennent de sales cons aigris et inutiles quand ils prennent leur retraite. Tant mieux, y a une justice mes cadets ! Qu’ils s’étouffent ces enfoirés, que leurs idiotes d’épouses oisives leur pèlent le cul et la carte bleu, et que le diable les patafiole. 


Quant au style :  un pur régal !

Le champagne:
Nous nous taisons : entrée du champagne, vin de préludes et de victoires, vin de froides terres blanches, des vendanges vertes, des cuves cerclées, des caves profondes et des épais flacons ; vin qui ne voit le jour que dans nos verres, où il ne reste pas longtemps, ce qui lui suffit pourtant pour nous éclairer et parfois, nous illuminer.

La lecture :
Toujours, j’ai eu un livre sur moi. Un seul, que je lisais à mes moments perdus. Tous ces temps morts de la journée - où l’on attend un rendez-vous, une réponse, un taxi, que le garçon vienne prendre la commande, que le café refroidisse, ou qu’Hélène soit prête -, par lesquels la vie s’envole, eh bien, par les livres, ces temps morts étaient vifs et ces moments perdus gagnés.

Les nuits parisiennes :
Et Vincent se traîne de fête triste en fête lugubre, avec des chanteurs à bonnets de laine, des acteurs sans emploi transformés en comiques rebelles pour radio d’État, des écrivains à combines, des journalistes à combinés, des animateurs à nez comblés, tout ce monde dépenaillé, douteux, la bouche en coeur, le coeur sur la main, la main moite, la narine blanche, l’échine courbe, l’oeil en zigzag, tâchant de surnager dans une ville qui se prétend la plus spirituelle du monde…


Une écriture à fleuret moucheté, c’est vif et ça touche à chaque fois.
Une petite musique sur l’ennui, la vacuité, le non-désir et la vie molle et obligée. Une étude ethno-philosophique sur la tribu des farang-à-sang-froid qui n'eût pas dépareiller dans un film de Claude Chabrol ; je m’en lèche encore les doigts.

Merci à l’ami F. (et surtout merci à sa chère et tendre car, non, cher âme euskadienne, tu ne me feras jamais croire que c’est toi qui affures des livres pareils !). 


Nanar



 Je vous le demande : peut-on vivre sans fric ? ...

jeudi 14 novembre 2013

Les menhirs de glace, Kim Stanley Robinson

Vois-tu, farang-imbu-de-sa-petite-personne, je croyais tout connaître de l’ami K.S.R., aussi, quand je trébuchais l’autre jour sur ces menhirs de glace de 1984 (pour la traduction en occitan), le rouge m’enduisit le front !  De quoi ? Comment ? Un K.S.R. qui m’aurait échappé ? ! Est-ce possible ? Bien que le fait soit intolérable, force me fut de constater qu’on est toujours bien plus ignorant qu’on ne le pense. Et ouais, je croyais tout connaître de cézigue, avoir tout lu, et paf ! La faute de parcours, l’accroc fatal ; un hiatus de presque vingt piges !
Chuis légèrement vexé là ! Avoir raté le quasi-prélude à la génèse de Mars la rouge !
On est bien peu de choses, c’est mon amie la rose qui me l’a dit ce matin...

Pouf, pouf.

Pour la situasse il te suffira de savoir que nous sommes au 23e siècle, aux débuts de la terraformation de Mars (la rouge, puis la verte et enfin la bleu), aux origines de la trilogie et nous allons voyager le long d'un chemin parallèle à cette épopée.
Le récit est saucissonné en trois parties (nouvelles) qui se suivent chronologiquement : 2248, 2547 et 2610.
Voila pour le contexte, mais l'intérêt de ce bon bouquin de SF est ailleurs ; les humains peuvent vivre plusieurs siècles (plus de 1000 ans ?), mais la cervelle ne suit pas.
K.S.R introduit cette contrainte quasi oulipienne comme fondamental anthropologique : la mémoire humaine n’est pas extensible, elle se ré-écrase au fil du temps comme un vulgaire débordement de pile  de sorte que l’individu de 2610 n’est plus le même que celui de 2248. C’est grave ça, tu vois pas le bordel ? Les êtres humains n’auraient plus d’histoire, le vécu s’enfuirait avec la mémoire, ton propre passé deviendrait de la mythologie… ‘tain, les boules !


Cela dit, j’étais sûre que la Emma de 2248 n’était pas morte, et j’ai immédiatement voulu que ce soit la Caroline Holmes de 2610… Hé, hé, hé...
J’ai aussi peur que l’expédition “interstellaire” de Davidov n’ait pas abouti… y z’ont dû tous mourire, non ?  Oh, putain, c’était poignant ! Mais ça, tu peux pas test si tu n’as pas lu.


Un livre intéressant, cher K.S.M., tu étais déjà un maître dès le début des années 80.
Merci pour la ballade et je replace immédiatement la trilogie de Mars dans la P.A.L.


Drès bon, doi brendre !






Dans un premier temps, je vous demande de verdir...



lundi 11 novembre 2013

Le Pigeon, Patrick Süskind

Tout ce que touche Süskind se transforme en or.

Après Le Parfum, ce court roman nous plonge dans la journée catharsique de Jonathan Noël.


Jonathan Noël c’est l’anti Gregor Samsa de Kafka (La Métamorphose). Non, il ne se réveille pas un matin maquillé en cafard, au contraire, il a vécu comme un cafard pendant plus de quarante ans, et, le beau matin en question, en allant faire caca, cézigue tombe nez à nez avec un pigeon, sur le palier. C’est l’agent déclencheur qui va le précipiter dans les affres de son humanité oubliée. Ce pigeon n’a rien à foutre sur le palier de ses habitudes ; c’est la panique,  tout va dérailler, toute sa routine est atomisée, sa vie s'effondre en un collapsus qui dure exactement  vingt-quatre heures.
Ce type qui vivait entre parenthèses depuis près d’un demi-siècle retrouve des sensations qu’il ne connaissait plus. Il découvre l’inconfort de sa carcasse, de sa mémoire, l’inanité de son boulot et l'inexistence de ses relations aux autres. Il prend conscience de la vacuité de sa vie. Il va même frôler l’auto-destruction.


En fait ce pigeon est métaphorique, c’est son Jean-Baptiste et les terribles vingt-quatre heures qui suivent cette rencontre sont ses eaux du Jourdain. Jonathan Noël ressortira de cette épreuve entièrement lavé et peut-être aura-t-il désormais les outils pour découvrir et profiter de “la vie bonne” (dans son acception aristotélicienne). Mais cela, l’ami Patrick se garde bien de le préciser car le récit s’achève au moment ou Jonathan ose retourner chez lui, prêt à affronter le pigeon. Que fera-t-il ensuite ? Reprendra-t-il son train train, changera-t-il radicalement de vie ?...


Que feras-tu, farang-colombophage, quand tu croiseras ton pigeon ?



Si fait, l’ami Süskind est un maître de l’exploration de l’âme humaine, il n’a pas son pareil pour souligner l’étrangeté de nos vies.







Un bon pigeon est un pigeon mort… avec des petits pois autour !

dimanche 10 novembre 2013

Les Yeux jaunes des crocodiles, Katherine Pancol

Et non, tu ne rêves pas, farang-ébaubi, je viens réellement de lire ce truc. 
Je sais, c’est du vice, mais ils m’intriguaient depuis longtemps ces cador(e)s de l’écurie Arlequin ; les Marc Levy, les Katherine Pancol, les Guillaume Musso & Co.
Et ouais, faut pas mourir con, sans compter qu’il doit bien y avoir une raison pour que ces bouquins fassent des cartons pareils. T’as vu les tirages ?
Non, je ne pouvais pas test, fallait que je vois ça avec les yeux que j’ai en propre et qui, non pas tant corollairement que tautologiquement, sont à moi.
Brèfe, je me suis bouché le nez, j'ai retenu ma respiration, et j’ai plongé dans ces sept cents pages.
Plouf…

Quarante-huit heures après…

C’est un marigot !

Mesdames, faites vos courses, vous allez pouvoir bourrer à ras la gueule votre sac à main de  lieux communs, de personnages caricaturaux et de situations rien moins qu’improbables ; femmes vénales, gros beaufs bardés de pognon, vieilles rombières hautaines, blondasses mijaurées, insupportables progénitures, et même la fille cachée de la Reine d’Angleterre dans le rôle de la voisine de palier… Pffff.
Est-il seulement envisageable que les filles soient si bêtes et si méchantes ? Cette Pancol n’aime vraiment pas sa prochaine !
On est très très loin d’une Anna Gavalda avec son superbe  “Ensembles c’est tout”. Là il y avait de vrais personnages, des vraies gueules cassées, là il y avait une humanité . Cette chère Anna n’a pas sa pareille pour susciter le côté féminin qui gésit en chaque macho. La Katherine, elle, n’a su éveiller que mon côté misogyne.

Veux-tu que je te dise, farang boulevardier, j’ai eu l’impression de lire une sorte de sous-Feydeau écrit par Christine Hass… heu… Katherine Pancol ;  “Martine au pays des crocrodiles” en somme.

Et le pire peut-être, ce n’est même pas vulgaire, c’est simplement con.

Pour en revenir aux crocodiles, saches qu’ils existent réellement dans ce bouquin, ils cherchent la transcendance dans une ferme  de crocodiles au Kenya. Oui, tu n’es pas sans ignorer, chère être humaine occidentale, que le crocodile n’attend que ça, se transcender en sac à main, et si possible teinté et verni en rouge vif, avec fermoir doré constitué de deux petites sphères simili or, qui délivre son clack feutré quand il se verrouille pudiquement sur l’indispensable foutoir qui définit ta vie de femme émancipée.

Quoi qu'il en soit, chuis venu, j'ai vu, chuis vaincu !
 




Je vous demande de ne pas me teindre en rouge...

jeudi 7 novembre 2013

Le présent du passé au cube, Yves Coppens

D’jà, on dit Môssieur Coppens.
Hé, je te signale qu’on parle du papa de Lucy, t’es pas fou, non ? Du vieille France doré sur tranche, une épée, un cador… une figure ; un mec capable de te dire à quelle heure t’as fait caca il y a deux cent mille ans, et ce, juste en zieutant une de tes rognures d’ongles fossilisées qu’il viendra de trouver en repiquant des radis en Éthiopie. Bordel de dieu, ça force le respect des trucs pareils !
Ouais, crois-moi farangus-australopithecus, tout ce que raconte cet homme est passionnant, on s’arrêt’rait pus… hélas ce troisième volume des nouvelles de la préhistoire est, comme les deux précédents, dramatiquement court : un peu plus de deux cents pages !
Ami Yves, te serait-il loisible de le bourrer un peu plus, le prochain ?
Pour le titre, je suppose qu’il s'appellera : Le présent du passé au Tesseract (pour ceusses qui n’ont pas vu le film, il s’agit d’un hypercube). Mais surtout remplis-le bien, plus de quatre cents pages, hein ? Et ouais, mon bon vieux Yves, tu orbites au firmament de notre environnement culturel au même titre qu’un Hubert Reeves, un Michel Serre ou un Stephen Hawking. Nous avons soif de vos écrits, nous reniflons vos traces et nous nous délectons de leurs fumets ; vous êtes d'inamovibles Pygmalions, toi et tes potes, et nous adorons voyager juchés sur vos épaules...et ouais. 
Donc, cher grand homme, plus de quatre cents pages la prochaine fois que tu rends ta copie à cette noble Odile, capito ? (Galatée a bien le droit d’avoir quelques exigences, merde ! )
Oups ! Je m’ai emballé, là… je te présente toutes mes confuses.


Il s’agit donc d’un voyage aux confins de l’humanité, les us et coutumes de nos lointains ancêtres erectus, habilis, ergaster, néhandertal, etc.
Que mangeaient-ils ? se brossaient-ils les dents ? où achetaient-ils leurs clopes ? et mille autres détails fascinants qui auront fait de nous l'Homme des temps modernes, un animal “total”, non seulement holistiquement adapté, mais en passe d'acquérir le statut d’animal “adaptant” car après avoir subi le joue de son environnement pendant des millions d’années, il le façonne désormais sans vergogne. D’’objet nous sommes passés sujet.   


Quant au fait qu’il est probable que nous nous bouffions déjà les uns les autres il y a deux cent mille ans (où chais plus combien), ben ça confirme que toute la mauvaiseté qui nous habite vient de loin et qu’il n’y a finalement rien d’étonnant à constater que même métaphorique, l’anthropophagie fait toujours florès ; l’homme est devenu sa propre ressource.
Tu ricanes ? Tu trouves que j’exagère ? Ne penses-tu pas que ton DRH te prend pour une ressource ? Ton banquier ? Et mieux encore, sais-tu qu’il existe une curieuse secte d’illuminés dont les adeptes se réunissent tous les dimanches matins pour bouffer un morceau de leur dieu (fait homme !). Ne sont-ce point des cannibales ?


Cela dit, je m’interroge : au fil de l'évolution, les femmes sont-elles devenues des hommes comme les autres, hum ? Non, j’déconne, vous fâchez pas les filles...



Ah, que je t’aime cher Yves Coppens ! J’aime ton élégance rondouillette, j’aime la mousse blanche et millimétrée qui barbouille ta frimouse de patricien, la lueur malicieuse qui point dans le coin de ton oeil, le timbre rassurant de ta voix qui raconte, car oui, quand je lis un de tes livres, je te vois et je t’entends.


Bravo, merci et continue longtemps cher Yves.


L.ucy in the S.ky with D.iamonds



My heart belongs to daddy...

mardi 5 novembre 2013

Le facteur ascension, Frank Herbert, Bill Ransom

Je ne te cacherai pas qu’il me tardait d’en finir avec ce cycle du programme conscience-ceci-cela.
Il appert que c’est Bill qui a fini le boulot en écrivant ce dernier opus seul (ou presque) car l’ami Franky a becté son bulletin de naissance avant d’avoir terminé le job. Faux-frère, vaï !
À force de réinventer Dieu à longueur de livre, t’as forcement fini par l’avoir sur les endosses, à Cézigue ; une sorte d’effet placebo, quoi ! T’affirmes que Ça existe, tu l’écris, et crac ! Il te rappelle à Lui, recta ! T’as vu le coup ?

Tu sais quoi, pitoyable-farang-breton-à-bonnet-rouge ? On ne devrait jamais prononcer Son nom à l’Autre… sans compter qu’on ne devrait jamais quitter Montauban, ce n’est pas prudent non plus.


Tu l’auras compris, ce n’est pas le meilleur des quatre livres de ce cycle. Note qu’il a fait ce qu’il a pu l’ami Biloute ; il a essayé de recoller les morceaux de varech, mais c’est très laborieux, surtout les cinq cent quarante et une dernières pages.


Alors, qu’est-ce qu’on a :
Toujours un Raja Flatterie dans le costard du Pol Pot de service, Crista Galli, la fille d’Avata (la conscience varechienne de Pendora) et de Dark Vador (qui, je te l’accorde, n’a rien à foutre ici), plein de jeunes gens aux fortunes diverses, quelques vieux mutants reconvertis en guérilleros zen, un vaisseau spatial sur l’orbite haute, etc., etc., etc. ...


M’enfin, ça n’en finit plus ; du petit planet opera, quoi.


Plus sérieusement, si tu n’as jamais lu du Frank Herbert, oublie ce cycle et tente plutôt celui des saboteurs avec L’Étoile et le fouet et Dosadi, ou même en one-shot La ruche d’Hellstrom, La mort blanche, etc., l’était pas avare de sa plume l’ami Franky. Sans oublier que si  tu aimes le gros calibre, tu as toujours l’excellentissime et inégalé cycle de Dune.


[Petit supplément gratuit d’auto-apitoiement ; toi prendre, toi prendre…]


Hé, farang-impécunieux, sais-tu ce qui me fait vraiment chier ce mois-ci ?
C’est d’être déjà trop raide au cinq du mois pour pouvoir affurer le Dominium Mundi de François Baranger (23,75€), La grande route du nord (t. 1) de Peter F. Hamilton (23,75€) et surtout le dernier Iain M. Banks : La sonate hydrogène (22,80€).
Putain, soixante-dix sacs pour à peine plus d’une semaine de lecture, ch’peux p’us assurer mes cadets ! Chienne de vie… j’aurais dû être libraire !  Quel métier glorieux ça doit être, pouvoir lire les bouquins gratos avant de les vendre ; un peu comme si tu pouvais refourguer le pain que t’as déjà mangé !
Mais ne rêvons pas…



Pauvre hère




Donn’ arrrgent, nourrritur, enfants malad’...