Je t’avais averti, insouciant farang,
c’était globalement longuet, hein? Mais j’ai bien vu, tu as insisté, tu
t’es acharné; sais-tu pourquoi ? Hum ? Et bien tu as été victime des
effets spéciaux, d’un scénar à l’amerloque et de l’architecture du
récit, méchamment baptisée au Coca et donc imbriquant des environnements
multiples et massivement parallèles. Hé, quatre tomes de cette eau là,
c’est de la lecture “athlétique” mon cadet. Faut du souffle et des
guibolles...
Hein?
Ton cerveau ? Non, t’es pas obligé dans un premier temps, c’est fait
exprès après tout, c’est du blockbuster en bouquin, personne ne te
demande de réfléchir.
-
Putain, t’as le cuir et toutes les options, alors ne calcule pas trop
et profite, te susurre dans le creux de l’oreille le petit diablotin qui
sévit sur ton épaule gauche et qui, tout en t’induisant en erreur ( car
telle est sa nature ), se pourlèche les babines en finissant d’avaler
les dernières plumes de l’angelot, ton Jiminy Cricket à toi, qui vivait
jusqu’à présent sur ton épaule droite et dont tu as misérablement ignoré
les cris alors qu’il subissait les derniers outrages et se faisait
ensuite dévorer vif... Non, c’est à la fin que tu auras besoin de ton
cerveau, ouais, quand tu pleureras sur tout ce que tu aurais pu lire de
vraiment bien pendant tout ce temps (perdu), quand tu regretteras
d’avoir cédé à la facilité, au laxisme intellectuel, à ton atavique
faiblesse d’âme. Oui, alors là tu auras besoin de ton cerveau, pauvre farang. Oui, en vérité je te le dis, alors là tu te repentiras.
Amen.
Cela
dit, et toutes plumes consommées, avoue, nous nous sommes bien régaler
de cette troisième péripétie de Nigel, de Justine, de cette chère Paula
Myo, de la bimbo sur-vitaminée Mellanie, de L'I.A., de L'Arpenteur des
Etoiles et autre MatinLumièreMontagne... Hein, avoue !
Sans
parler de cette bouffée de fraîcheur à chaque fois qu’on retrouve la
trame hachurée où Ozzie, Orion et Tochee se baladent d’une planète à
l’autre en suivant les chemins forestiers des étranges Silfens, hors des
sentiers battus du Commonwealth.
Conviens-en, le lancinant babil du sénestre Diablotin est quand même bien aware, pendant quelques hecto-secondes du moins.
Bon,
nous allons peut-être commettre une petite infidélité avant d’avaler le
quatrième et dernier épisode, hum ? Quelque chose de plus dense, plus
ramassé, faudrait retomber sur un autre Justin Torres, tiens... pis,
faudrait bien laisser un peu de temps à notre petit angelot afin qu’il
se régénérât ; ouais, stupide farang,
tu n’as quand même pas crû qu’on pouvait baiser l’ange de la dextre
aussi facilement, hein ? Il sera toujours là pour murmurer ad nauseam
ses jansénistes objurgations dans ton oreille droite. ha, ha, ha...
Je vous demande de vous décérébrer...
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