[Superfétation consubstantielle à la guerre...]
Oui, je commençais ce début de commentaire jeudi soir (12/11/2015), après une semaine entièrement consacrée à cette superbe trilogie de William Gibson. J’étais déjà en retard mais je débordais de cet enthousiasme idiosyncratique, puéril et grossier, qui caractérise ce petit blog.
Le voila, brut de fonderie :
«Dès le début des années 80, et si peu qu’on fut attentif, on voyait bien que ça se pointait, le truc, que le Bruce Sterling commençait à nous profiler les nouveaux paysages de la Cyberpunk. Et, BANG ! il y a eu ce phénomène super-sonique qui a déchiré le ciel de la SF : «Neuromancien» de William Gibson… Celui qui aura vécu ça en direct se souviendra certainement que nous en eûmes le souffle coupé ! C’était de la SF radicalement différente, post-moderniste, parfaitement en prise avec les années Thatcher-Reagan ; la projection dystopique et à court terme du néo capitalisme triomphant des années 80.
C’était aussi et surtout, du moins pour quelques uns d’entre nous qui frayions alors avec l’univers uniformément bleu des salles machines IBM, une perspective jubilatoire de ce qui se dessinait pour demain ; on se voyait déjà en pilotes de consoles, à faire quelques cyber-passes à coup de minitels surgonflés à la bio-puces Maas-Neotek, et le pif plein de dopes toutes plus exotiques les unes que les autres !
Putain ! l’éclate que ça allait être.
L’univers de La Trilogie de la Conurb («Neuromancien», «Comte Zéro», «Mona Lisa s’éclate») fait suite à son premier recueil de nouvelles, «Gravé sur chrome» (1982) et se situe donc dans
J’en été là… on verrait demain pour la suite, après tout, j’avais tout le week-end devant moi.
Après le panégyrique habituel d’introduction, tout restait à faire ; reprendre le pedigree des principaux personnages ; donner la trame, le temps ; montrer à quel point William Gibson a vu les possibles qu'offraient la numérisation de la société et en a génialement anticipé les protocoles d’utilisations ; il fallait aussi souligner la filiation ostentatoire de son univers avec celui de Philip K. Dick, par exemple le rocher et le mouton artificiel sur l’immeuble, dans «Mona Lisa s’éclate» ; bref, plein de trucs à compiler qui m’eussent permis de déployer toute ma savantitude auto-proclamée quant à la littérature de Science-Fiction…
Seulement voilà, samedi matin (hier), je n’avais plus la moelle pour continuer…
Et ce matin toujours pas plus...
J’entends tous ces trucs à la radio, j’ai vu sur mon twitter la photo de tous ces jeunes gens dont les leurs sont sans nouvelles…
Elle sera donc comme cela, notre prochaine guerre ?
Quoi qu’il en soit, je suis sûr que tous les amis de William Gibson ne me tiendront pas rigueur de ce commentaire fort peu réglementaire et tu sais quoi, C.F.-C. (cher farang-compatissant) ? je t’assure d’un rattrapage grandiloquent sur «La Trilogie du PontW» que je vais immédiatement tenter d’exfiltrer de mes bibliothèques à double effet kisscool.
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