Entretiens avec Marie Drucker.
Pas question d’y couper à celui-là car c’est le Chrits qui me l’a refilé…
«Lis-ça, fils, c’est un bouquin sur Le Dabe», tonitrua-t-il célestement en déboulant au bureau, l’autre matin, très tôt, vers 10:30...
Je ne déconne pas, c’est réellement le Chrits, le Fils de l’Autre, qui m’a mis ce bouquin en pogne ! ... Je vois bien que le doute t’habite, farangis-horribilis, que tu penses que je suis en pleine galéjade, mais tu te goures fillette. Le Chrits y bosse en face de moi, incognito, tous les jours.
Tu vois le coup ?
Et je me targue d’être pote avec lui, dis-donc ! Note que je suis le seul à savoir de qui il s’agit vraiment car il a un peu changé depuis sa résurrection ; songe que plus de deux mille ans ont passé ; il a pas mal bourlingué entre temps, légèrement vieilli, il a aussi considérablement modifié sa coupe de cheveux, en plus aérodynamique, disons, et, accessoirement, il pratique la pêche à la mouche, pour tromper son monde ; en fait il est devenu plus mainstream, c’est bien simple, il a des responsabilités au Modem, te dire ! mais attention, il est resté beau gosse, hein ? Il a su garder ce charme mi-levantin, mi-aveyronnais, et le caractère complexe et ombrageux propre à sa nature trinitaire et hypostasique consubstantielle au Concile de ChalcédoineW, en 451 après Lui-même.
Tu vois le coup ?
Et je me targue d’être pote avec lui, dis-donc ! Note que je suis le seul à savoir de qui il s’agit vraiment car il a un peu changé depuis sa résurrection ; songe que plus de deux mille ans ont passé ; il a pas mal bourlingué entre temps, légèrement vieilli, il a aussi considérablement modifié sa coupe de cheveux, en plus aérodynamique, disons, et, accessoirement, il pratique la pêche à la mouche, pour tromper son monde ; en fait il est devenu plus mainstream, c’est bien simple, il a des responsabilités au Modem, te dire ! mais attention, il est resté beau gosse, hein ? Il a su garder ce charme mi-levantin, mi-aveyronnais, et le caractère complexe et ombrageux propre à sa nature trinitaire et hypostasique consubstantielle au Concile de ChalcédoineW, en 451 après Lui-même.
Bref, quand cézigue, tout empreint d’une sainte célestitude, t’objurgue à coups de taser dans le foie de lire un bouquin, ben mon vieux, tu le lis, point barre !
Gloups… Tzzzzz… Arghhh...
Bon, je t’avoue que j’ai quand même eu un peu peur, au début, que la barre soit trop haute pour moi ; Marie Drucker, déjà, je ne voyais pas bien ce qu’une présentatrice météo bien née venait faire dans cette histoire, et quant à l’ami Lenoir, je savais par avance que tout phisolophe qu’il soit, il fait parti de la tribu de «l'Infâme», une de celles que tout athée fondamentaliste de bon aloi se doit d’écraser, si tu te souviens bien.
Popopo… Je me plantais royalement en pensant cela ; je me supposais ironique et plein d’esprit alors que je n’étais que simplement sardonique, cynique et misogyne. Un gros con, quoi !
D’une part, madame Marie Drucker ne présente pas que la météo, loin s’en faut, et poursuit une fort honnête carrière... médiatique, mettons, quant à «l’ennemi» Frédéric Lenoir, il maîtrise remarquablement son sujet l’animal ; le discours est honnête et plus que limpide. De deux choses l’une : soit ce bouquin est une parfaite initiation - tant historiographique et herméneutique, que sociologique et philosophique - à la «chose religieuse», soit il s’agit d’une excellente révision, une parfaite synthèse de tout ce qu’il est raisonnable de se souvenir sur ces dieux qui nous accompagnent depuis l’aube de l’humanité, qu’on le veuille ou non.
Et d’une question l’autre, Marie Drucker surfile cette joute, entre fausse candide et vieil érudit impartial.
Simples et exhaustifs, nos deux comparses balayent méthodiquement l’histoire des Dieux et des religions depuis la préhistoire jusqu’à nos jours, c’est à dire depuis les génies de la nature, en passant par pléthores de panthéons, jusqu’à ce Dieu unique, jaloux et vindicatif qui agite présentement le bocal de ses laudateurs les plus zélés.
Immanence, transcendance, période axialeW, etc., tous les mystérieux arcanes de la religiosité sont minutieusement épluchés ; de Gilgamesh à la mort de Dieu (Le gai savoir, Nieztsche), des religions les plus exotiques, celles qui n’ont pas de Dieux bien définis, jusqu’au fameux «bricolage» post-moderniste où chacun fabrique sa propre spiritualité en piochant dans les religions à portée de main.
Ce livre offre un panorama complet, édifiant et très abordable sur la nature ontologique du sentiment de Dieu, ou, autrement dit, sur le fait que Dieu est structurellement humain.
C’est aussi et surtout une parfaite introduction à la lecture de l’immense et indispensable bouquin de Marcel Gauchet qu’il te faudra ensuite aborder si le sujet t'intéresse vraiment : «Le désenchantement du monde» (toujours disponible dans les piles qui gésissent sur mon bureau… farfouille et tu le trouveras.)
Bravo donc à mes deux nouveaux amis, Marie D. et Frédo L. pour cette indispensable révision, et surtout, merci au Chritsme, pour cette “surprise”, et pour sa patiente amitié...
Soyons confiants, l’œcuménisme bat son plein...
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