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dimanche 30 mars 2014

Le banquet des Léopards, Alphonse Boudard

Il faut être juste dans la vie, savoir faire sa repentance ; ces derniers temps j’ai particulièrement dénigré un de mes meilleurs dealers es boudarlucherie, l’ami Hugo ; son dernier Guy Breton m’a laissé un arrière goût Louis-Philippard en bouche et je commençais à songer à tous les noms d’la terre quand j’évoquais cézig. Heureusement le trio qu’il compose avec Michou-bidou me laisse net un Charrlie-Hebdo par semaine ; ouais, que je t’affranchisse, ils sont trop énormes à eux deux pour ne parler que d’un duo si peu tant est qu’on les évoque simultanément, l’image la plus correcte qui surgisse est celle d’un trio, pour le moins, ces deux là, unitairement séparés font plus que deux dès qu’ils sont combinés, voila pourquoi nous parlerons désormais du trio Michou&Hugo.
Hors donc, la seconde moitié du trio sus-évoqué, Hugo, certainement vexé par les réflexions peu amènes que je laissais involontairement sourdre dans mes propos intempérés afférents à sa précédente livraison, s’acharna à redorer son blason. Pour ce faire il n’hésita pas à visiter son Aîné, J-L, pour subrepticement pillaver la bibliothèque de son Cicérone de grand Frérot. Il en revint la besace gravide de moultes merveilles qu’il s'apprête à me distiller au gré de ses humeurs transalpesques, le salop !

Quoi qu’il en soit, après ce Banquet des Léopards, par lui si précieusement refourgué (fait gaffe à l’objet mec, j’ai fait une razzia dans la bibliothèque du frangin, déconne pas avec le matos, faudra que je le restitue intact, j’ai promis !), force est de constater que je suis redevenu sa chose… m’enfin, leur chose, aux T. Brothers, car oui, cet énième tome de l’ami Phonfonse est purement archétypal. J’oserai presque dire le meilleur de son répertoire si je n’avais pas tant aimé les autres.
The Boudard über alles, en somme.
Ici, le lascar se lâche, explore les solutions de continuités qui se dessinent dans le Paname après-guerre du monde des marlous(1950), entre la cellote 206, deuxième étage, deuxième division… Fresnes les Rungis, et les agapes pétomanesques du banquet des Léopards.
Du Boudard à l’état pur… un des meilleurs ch’te dis ! Ne rate pas ça, malheureux !
Peut-on survivre sans connaître les tribulations du terrible Vulcanos ? ! Son chibre monstrueux, son œil envoûtant, sa faconde astrologique, ses énormes cacas ? !
Et l’Auguste, avec sa clope éternelle au coin du bec, l’imperturbable Pygmalion de La lanterne
Mais aussi l’aimable Karl, le tringleur fou de la fameuse celotte 206, etc;
Il ne peut pas cacher ses origines tudesques. De son passage chez les Das Reich, la division SS furieuse, il en a gardé moult tics. L’allure fauve…  cette brusquerie comme s’il allait à tout bout de champ défourailler à la mitraillette… au jugé… encaldoçaresse ce qui se présente. Son obsession… toute la journée il en débagoule… ce qu’il a tringlé, ce qu’il tringlera… enfiotera… crac ! Il mime ! Ach ! A l’Infirmerie annexe, d’où il m’est arrivé il y trois semaines, il s’en est donné, paraît-il, à bite que veux-tu ! Chambrée de vingt… vingt-cinq ! Dans le nombre il y a toujours, par-ci par-là, quelques amateurs de biroute en fion ! Deux trois tantouses plus ou moins en état de se faire régaler. Aux chiottards, il se les embourbait Karl… Ran ! Il me pantomime… Ran ! À la margarine il s’enduit son instrument comme Marlon Brando dans “Le tango ultime”. Il me lasse tout de même, à la longue, me pompe l’atmosphère, me bassine, me les gonfle avec ses Ran ! ses histoires sordides : Qu’il se faisait aussi un ancien combattant unijambiste ! La faim féroce qu’il a de tringler ! Je ressens moi aussi cette fringale mais je me contrôle les apparences ! Tout est là, les sauver toujours, l’édifice tient… tiendra peut-être.

Un grand merci à l’ami Jean-Louis, le grand frère, vulcanologue émérite.
Serviteur, mec…







osez, osez Joséphine...

Histoire des Girondins - Tome 2, Alphonse de Lamartine

Pfiou… Extraordinaire !

Chuis pas déçu ; cette épopée révolutionnaire valait les presque soixante sacs que j’ai criminellement laissé fuiter de la bourse conjugale. C’est pas tous les quinze jours que tu peux t’appuyer des monstruosités commac, ‘tain !
Non, sans dec, cette histoire des Girondins est un monument sinon de l’historiographie de la révolution, du moins de la littérature française. Si tu veux mon avis, farang-hébertiste, et sans rien ôter au génie de l’ami Victor, ça vaut Les Misérables, avec en sus la méta-couche historique de la Révolution qui fait désormais partie du génome francaoui.

L’Alphonse de Lamartine nous narre la Gironde en technicolor - je te connais jeune con, toi, tu dirais en 3D. Sous sa merveilleuse plume les acteurs de cette épopée ne sont que les truchements plus ou moins célèbres du moment de notre Histoire appelée “La Révolution” et qu’il faut considérer comme le réacteur, le milieu agissant, le creuset dans lequel se coulent les hommes, les partis et Dieu depuis le big-bang de 1789.
Si le lyrisme de Lamartine sert une idée dans cet ouvrage c’est bien celle de la nature téléonomique de la Révolution française, de la puissante et de l'irrésistible contrainte qui s’appliqua à tous les organismes qui s’agitaient en son sein, les Girondins en étant un des principaux ingrédients.

Je te l’ai déjà dit dans le commentaire du tome 1, cette séquence Lamartinienne de la Révolution débute en avril 1791, à la mort de Mirabeau, et va s’étaler sur plus de deux mille pages jusqu’au 10 thermidor, juste avant le moment ou les Robespierre-brothers montent à l’échafauds, qui la jambe, qui la mâchoire brisée ; juillet 1794. 
Ceci étant, il n’en reste pas moins que cette quinzaine Lamartinienne fut un bonheur de tous les instants ; j’ai retenu quelques sanglots, fort peu républicains, quand on nous coupe Louis XVI en deux ; j’ai fulminé quand on humilie Dumouriez ; j’ai jubilé une fois encore au moment où cette noble Charlotte Cordet plante cette salope de Marat ; j’ai continué à haïr le démagogue Hébert et son sinistre Le Père Duchesne, qu’ils sont laids tous ces bouchers haineux et sanglants… et pourtant quelle ferveur, quel enthousiasme, quelle misère et quelle grandeur !

En fait, je me suis laissé manipuler par ce diable d’Alphonse et ce fut un long moment de pur et douloureux bonheur !
Oui, vraiment, de grands grands moments dans ce deuxième tome : je te conseille tout particulièrement les discours de Vergniaud. Des chefs-d’œuvre de rhétorique et d'éloquence.


Merci mille fois Monsieur de Lamartine...

Et pour en finir, parlons donc de la préface :
Et bien, comme toutes les préfaces, celle-ci est bien plus intéressante à lire après.
Mais ouais, avant tu es impatient, tu survoles, tu zappes ; tu survies à la préface dans une sorte d'apnée. Après avoir lu le bouquin, et si tu fais le minuscule effort de la relire correctement, tu peux être sûr de réellement la savourer, tu n’es plus seul avec ton piètre point de vue, non, tu peux te frotter à une autre vision et souvente fois c'est une grande leçon écrite par un(e) exégète du sujet. Ici c’est Mona Ozouf qui est à la manoeuvre, c’est lumineux, je comprends après coup ou nous a embarqué Phonfonse, je visite d’un oeil nouveau le souvenir des envolées lyriques de l’artiste ; elle nous donne des repères, des balises, et nous permet une reconstruction plus judicieuse et finalement plus satisfaisante du récit.
En fait, en relisant cette préface, j’exerce mon sens de la critique, je respire à nouveau…


Merci Mona Ozouf.

Marianne





La Gueuse mon amour...

dimanche 23 mars 2014

Histoire des Girondins - Tome 1, Alphonse de Lamartine

Après 1789, deux ans furent nécessaires pour accoucher d’une constitution.  La première phase de la révolution s’achève à la mort de Mirabeau, en 1791. C’est le point de départ de cette histoire des Girondins de l’ami Alphonse.
Les Barnave, Danton, Marat, Brisot, Lameth, Robespierre, Camille Desmoulins, Pétion sont à la manoeuvre…
Ça démarre sur les chapeaux de roue et sous prétexte de relater l’histoire de cette entité protéiforme que sont les Girondins, cette espèce de prototype de la social-démocratie ou des menchevick, la verve presque picaresque de Fonfonce nous entraîne dans le tourbillon de l’Histoire. C’est aussi passionnant qu’une primo-lecture du Comte de Monté Cristo, ‘tain-con !

Lamartine est un formidable metteur en scène, et une des plus belles plumes de la langue française ! L’auteur des Méditations nous offre ici une version effervescente, exaltée de la Révolution. Michelet nous en avait officialisé les minutes sous une forme plus ou moins journalistique, presque scolaire ; Lamartine nous la présente par le truchement du romantisme. Nous sommes dans une histoire lyrique de l’Histoire. Et c’est un véritable régal ; c’est énorme, et malgré tout ce que les gens de l’art peuvent trouver à redire, malgré toutes les libertés que Lamartine et Michelet prirent avec les faits, ces deux-là nous font aimer l’Histoire, ce mythe nécessaire en permanente réécriture.


950 pages homériques, romanesques et poétiques qui nous restituent au jour le jour la France de 1791 et 1792.
Un monument.
Une semaine en mode autiste profond, et ce n’est pas fini, le tome deux affiche mille pages au compteur lui aussi ! Va falloir me supporter en zombi pendant au moins la prochaine semaine… On n’est pas sorti d’la berge !


Merci aux joyeux séides dominicaux de l’Esprit public pour avoir si lourdement influencé (deux semaines de suite) l’auditeur complaisant de France Q que je suis.

Papin, Pé-a, Pé-un




‘tain, chuis girondin moi aussi...

dimanche 16 mars 2014

Chambre 2, Julie Bonnie

Waouh !

Un plongeon dans la mécanique des femmes avec l’obstétrique en ligne de mire.
Un texte beau et poignant qui frôle très certainement l'autobiographie. Un texte à deux temps car l’amie Julie nous entraîne dans un mouvement pendulaire, dans une alternance temporelle entre le présent d’une auxiliaire de puériculture et le passé d’une jeune femme émancipée des années 90. Béatrice (l'héroïne) nous invite dans la visite séquentielle et numérotée des chambres d’une maternité entre deux flash-back de sa vie d’avant, quand le temps n’était que fuite en avant, qu’une interminable tournée baptisée au mythe de la jeunesse éternelle ; “on the road again”, disons, et sa vie d’à présent, où chaque chambre recèle un “trésor” : une femme qui devient mère.

Elles sont dessinées là, surprises dans ce moment singulier où elles donnent la vie.
Elles sont là, heureuses, misérables, pathétiques, soumises, exaltées, vulnérables, amoureuses, haineuses, mais elles sont toutes des femmes face à la terra incognita de la maternité ; mères de la prochaine humanité, garantes propitiatoires du futur.

Bravo à l’être humaine Julie Bonnie pour ce texte décapant, pour ce retour vers le futur. 

...
J’y ai vu des femmes excisées, mutilées par leur propre famille au point de boiter pour le restant de leurs jours.
J’y ai vu des enfants conçus dans le viol des mariages arrangés.
J’y ai vu des femmes qui arrivaient à cacher à leur mari leur troisième césarienne et suppliaient l’équipe de leur trouver un moyen de contraception efficace et invisible, la quatrième pouvant être fatale.
J’y ai vu des procureurs de la République appelés au milieu de la nuit pour donner l’ordre de sauver une mère et son enfant.
J’y ai vu des bébés sans mère, nés sous X parce que conçus hors mariage. Abandon d’enfant nécessitant la complicité de toutes les femmes de la famille.
J’y ai vu des femmes sans visage.
J’y ai vu des femmes sans cheveux.
J’y ai vu des femmes brisées par la peur.
J’y ai vu des femmes, pourtant. Toujours.
Mais j’ai bien compris que ce n’est pas mon boulot de dire ou de penser quoi que ce soit. Je fais très bien comme si je ne voyais pas, comme s’il était possible de ne pas voir ce qui cherche tant à se montrer.
Je leur parle comme si de rien n’était. Je suis une femme respectueuse de tout.
Je souris aux cadavres, je regarde dans les yeux des esclaves.
J’étais nue, tous les soirs. Pour des femmes et des hommes.
J’ai exposé mon corps comme la plus respectée et la plus noble des choses du monde.
Alors, évidemment, il y a une sorte d’électricité qui passe enre nous. Des éclairs de vagins et de seins, des orages d’ocytocine, des pôles positifs et négatifs de menstrues, des explosions de progestérone.

Merci aux deux Béatrice pour ce superbe hommage aux femmes, merci pour l’immersion amniotique au plus profond de l’âme d’icelles.
Merci pour la leçon.

Femmes, nous vous aimons, mal sûrement, mais comment s'empêcher...


Raimu, la femme du boulanger


- Oh, pis tu sais, avec les femmes on sait jamais, c’est tellement compliqué, c’est pire qu’une montre ! 

samedi 15 mars 2014

L'analphabète qui savait compter, Jonas Jonasson

Il y a quelques mois, j’avais cru tenir là un écrivain du calibre d’un Tom Sharpe, d’un Carl Hiaasen ou d’un Arto Paasilinna en lisant le bouquin de Jonas Jonasson (Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire).
Tu parles si je bichais quand mon Jean-Louis de voisin m’a passé ce deuxième opus. J’en salivais, bordèle !


Hélas, cet L’analphabète qui savait compter m’est pratiquement tombée des mains.

C’est lent, lourd, laborieux et la loufoquerie qui m’avait bien fait marrer dans le livre précédent n’a pas du tout fonctionné de la même façon cette fois-ci.
Et pourtant j’ai aimé l’entame ; j’ai aimé Nombeko, la gamine qui vide les chiottes du ghetto de Soweto ; non, c’est après que ça se gâte, que ça se met à durer, à paraître interminable, lassant... au point de penser que le malaise ne vient pas de l’ami Jonas mais de moi ; ch’ais pas, peut-être suis-je dans une phase négative, au plus bas de la courbe de mon biorythme ?

Bref, ce fut long et presque chiant.

Je crains que cette addition d’improbabilités, toutes suédoises qu’elles soient, ne suffise à sauver ce livre de la nonchalance.
Dommage.

 
 


… tic, tac, tic, tac, tic, tac...

mercredi 12 mars 2014

La trilogie Berlinoise, Philip Kerr

Trois bouquins de Philip Kerr dans ce pavé du "Le Livre de Poche".
1015 pages au compteur ! (Putain, Thierry, tu fais chier !)
Trois polars sinon historiques, du moins épinglés sur la trame historique de l’Allemagne entre 1936 et 1948.

L’Été de cristal (1936)
La Pâle Figure (1938)
Un requiem allemand (1947-1948)

Tome 1, Berlin, 1936. L’année des JO et des Violettes de Mars ; le triste spectacle de la montée du nazisme, la pourriture qui envahie toute une société ; pogroms et solution finale en approche.
Fait pas bon être juif, homo, basané, communiste ou malade mental dans l’Allemagne du Führer.
Tout un peuple dans la nasse, et nous ne sommes qu’à l’ouverture de la catastrophe.
...
Comme je roulais dans Leipzigerstrasse en direction de l’ouest, je croisais une section de Chemises brunes défilant aux flambeaux dans Wilhelmstrase. Je dus descendre de voiture pour saluer le défilé.  Ne pas le faire aurait été courir le risque de me faire prendre à partie et frapper. Je suppose qu’il y avait dans la foule d’autres gens qui tendaient docilement le bras droit pour éviter les ennuis. Peut-être, comme moi, se sentaient-ils un peu idiots, à jouer aussi les agents de la circulation. Qui sait ? Il est vrai toutefois que les partis politiques allemands on toujours eu une forte propension au salut : les sociaux-démocrates brandissaient bien haut leur poing fermé, tandis que les bolcheviks du KPD le tenaient à hauteur d’épaule ; les centristes avaient pour signe de ralliement le pouce et l’index ouverts comme un pistolet ; enfin, les nazis pliaient l’avant-bras d’un geste sec, comme pour vérifier si leurs ongles étaient bien nets. À une certaine époque, nous considérions ces gesticulations comme ridicules et mélodramatiques, ce qui explique peut-être que beaucoup de gens ne les aient pas prises au sérieux. Et voilà : ces mêmes personnes en étaient arrivées à tendre elles aussi le bras au passage des plus fanatiques d’entre eux. C’était simplement insensé.
...

 Bernhard Gunther, ancien flic, est un détective privé qui gagne sa vie en recherchant les personnes disparues, car oui, la tendance est à la disparition massive des gens ; l’a du boulot par dessus la tête l’ami Bernie.

En l'occurrence il s’agit de découvrir qui sont les assassins de la fille d’un grossium de l’industrie teutonne (Herr Six) et surtout de retrouver le contenu du coffio que ces indélicats ont embarqué ; bijoux et surtout des fafiots très compromettants pour Herr Six.
Attention, ce n’est pas simple à ce point, c’est du polar classique, bien torché, l’ami Philip a une plume trempé dans un encrier d’humour presque cynique  mais le contexte historique superbement maîtrisé donne une saveur inégalable à ce premier tome de la trilogie Berlinoise.


Tome deux, en 38, l’Europe a un pied dans le vide, le troisième Reich va pouvoir donner la pleine mesure de sa capacité de nuisance.
Ici, Bernie est embarqué dans une folie sanguinaire où, après une entame d'enquête sur un vulgaire chantage, on dérape dans le meurtre rituel en série, très très vilaine histoire.
Les allemands se sont réellement piégés eux-mêmes comme le remarque si justement Bernie dans ce deuxième opus : 

- Si vous voulez mon avis, dis-je, nous sommes tous dans la poche arrière de Hitler. Et il s’apprête à dévaler une montagne sur le cul.
Tanker suçota l’embout de sa pipe, puis entreprit de la bourrer. Lorsqu’il eut terminé, il sourit et leva sa bouteille.
- Alors, buvons aux rochers cachés sous la neige.
... 

Rends-toi compte, farang-émule-de-Buisson, que les protagonistes des deux premiers romans ne sont pas moins que des Heydrich, des Himmler et des Goering, les arrangements musicaux étant aimablement fournis par la Gestapo (décors de Roger Harth et les costumes de Donald Cardwell)...


Peu après : troisième tome, 1947-48, Vienne, Autriche.
Bien sûr, la guerre est passée par là, ces salauds de Rouskoffs claquemurent Berlin alors que l’héroïque Bernie officie en Autriche, essayant de sauver la tête d’un ex-camarade. Faut dire qu’elles sont loin les violettes de mars de 1936, la conférence de Wannsee, les pavanes génocidaires des Einsatzgruppen dans les plaines d’Ukraine ou les camps de prisonniers dans les mines russes.
C’est la cavalcade des nazillons ; ils fuient tous via l’Autriche comme des cafards ces enfoirés !
Comme Berlin,  Vienne est divisée en quatre zones occupées par les vainqueurs et grouille de barbouzes de toutes obédiences. Notre détective favori va se faire balader par les uns et les autres, finir par foirer sa tentative de sauvetage viennoise mais parviendra in-extremis à faire exfiltrer son épouse légitime séquestrée comme tous les autres berlinois par les troupes de tonton Staline. Ouais, je précise “légitime” en parlant de l’épouse de Bernie car figure-toi que cézigue  a souvent la quéquette à la main ; les trois bouquins ne sont pas dépourvus de jolies fräulein peu farouches... le mâle allemand est fourbe, en plus d’être allemand, te dire sa mauvaiseté !
...
Je compris quelques jours après ma sortie de l’hôpital. Et j’en fus presque malade. Ces Américaines (les infirmières) avaient peur de moi, tout simplement, parce que j’étais allemand. Comme si, lorsqu’elles me regardaient, elles voyaient défiler les bandes d’actualités sur Bergen-Belsen ou Buchenwald. En réalité, une question papillotait dans leurs yeux : comment avez-vous pu  tolérer de telles horreurs ?
Sans doute, pendant plusieurs générations, quand ils croiseront notre regard, les citoyens des autres nations nous poseront-ils la même question muette.
...

Quoi qu’il en soit, farang-germanophobe, je t’invite à entonner ravec moi :

“Jawohl, Herr Gunther ist mein Freund !”

Un merci tout particulier à l’ineffable ami Titi (wie ein Fluss) pour l’initiation à cette magnifique séquence d’herméneutique historique qui reste heureusement circonscrite sinon à l’herméneutique universelle de Gadamer, du moins aux fondements de l’ontologie heideggérienne… heu, sur les plans strictement épistémologique et éthique, j’veux dire.


Kolonel Klink





- Schultz, tans mon Pureau !...

mercredi 5 mars 2014

Castro, Serge Raffy

Cette bio de l’ami Serge Raffy est plus que passionnante, elle est édifiante… et douloureuse : honni soit celui qui met à bas les idoles de nos juvéniles  années.

C’est vrai que la vie de cet enfoiré de Fidel est une histoire digne du “Le Comte de Monte-Cristo” avec dans le rôle d'Edmond Dantès un sacré personnage tout à la fois paranoïaque, opportuniste, vicieux, mystificateur, envoûtant, mégalomane, caractériel, roué, inflexible, etc.
Bref, il a toutes les qualités que se doit de posséder un véritable monstre tenté par l’apex d’une psycharchie (egocratie?).
Ceci dit, il n’a pas inventé la mode l’ami Fidel, ils sont tous pareils les Fürher, les Grand timonier, les Caudillo et autres petit père des peuples, quelque soit l’alibi en “isme” qu’ils choisissent d'exhiber pour se justifier, quelque soit le petit livre qu’ils brandissent pour réécrire l’Histoire, ce sont tous des êtres essentiellement amoraux et radicalement égocentrés.
Sans aucun doute, le caudillo stalinien des tropiques fait parti du club (heureusement assez fermé) des Chiens Fous du 20e.

La vie de ce type est carrément incroyable ; un véritable Torquemada des caraïbes élevé au jésuitisme, au rhum, et au Cohíba ; tour à tour brigand, messie catho, révolutionnaire, communiste et dictateur. Un parcours sans faute, farang-stalinien, et une véritable mentalité tout droit issue des tribulations primales (et ouais, le politiquement correct nous a propulsé dans l’ère de l’euphémisme) de l’homo-macho-facho dans toute sa splendeur. L’ami Poutine est un pédé en regard de la puissance homophobique de notre товарищ (camarade) Fidel.

L’a bien mystifié son auditoire le bicho, même Danielle Mitterrand est pote avec lui, te dire !
Sans compter la mystique du Che qui propulsa les Régis Debray and Co. au firmament de nos nuits rebelles. Comment voulais-tu que nous ne soyons pas impressionnés, naïfs incultes que nous étions...
Et dire que nous avons sanctifié ces sanglants énergumènes !

Cependant, et comme cette bio semble "à charge" d'après les exégètes de la pensée castriste, l’honnêteté m’impose un droit de réponse que tu pourras lire , il s'agit d'une lettre ouverte du camarade Bonaldi Jacques-François au chien de yankee Serge Raffy.

Ok, si tu arrives à lire ce “là” jusqu’au bout, tu t'apercevras que l’ami Bonaldi Jacques-François n’aime pas l’ami Serge Raffy, et surtout il n'aime évidemment pas qu'on dise du mal de son bédit gamarde Fidel ; ça c'est de la dévotion où je ne m'y connais pas, s'il continue comme cela il va sûrement finir ministre de l'information à Cuba !

Mais calmons-nous une minute, je pose juste quelques questions :

- Combien-y a-t-il de parti(s) autorisé(s) à Cuba ?
- On vote quand, pourquoi et pour qui à Cuba ?
- C’est quoi la liberté de la presse depuis plus d’un demi-siècle à Cuba ?
- N’est-ce point le petit Frère Raoul qui préside à la direction erratique de l’île depuis que le caudillo subit de plein fouet le deuxième principe de la thermodynamique ?

Alors bien sûr, ça ne me plaît pas de le constater, mais j’ai bien peur que Serge Raffy ne soit pas si loin de ce qu’il suffise d’en savoir… de cette histoire.


Merci Serge Raffy.


Deux comiques sont dans un bateau...



Santo subito Fidel...