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dimanche 30 mars 2014

Histoire des Girondins - Tome 2, Alphonse de Lamartine

Pfiou… Extraordinaire !

Chuis pas déçu ; cette épopée révolutionnaire valait les presque soixante sacs que j’ai criminellement laissé fuiter de la bourse conjugale. C’est pas tous les quinze jours que tu peux t’appuyer des monstruosités commac, ‘tain !
Non, sans dec, cette histoire des Girondins est un monument sinon de l’historiographie de la révolution, du moins de la littérature française. Si tu veux mon avis, farang-hébertiste, et sans rien ôter au génie de l’ami Victor, ça vaut Les Misérables, avec en sus la méta-couche historique de la Révolution qui fait désormais partie du génome francaoui.

L’Alphonse de Lamartine nous narre la Gironde en technicolor - je te connais jeune con, toi, tu dirais en 3D. Sous sa merveilleuse plume les acteurs de cette épopée ne sont que les truchements plus ou moins célèbres du moment de notre Histoire appelée “La Révolution” et qu’il faut considérer comme le réacteur, le milieu agissant, le creuset dans lequel se coulent les hommes, les partis et Dieu depuis le big-bang de 1789.
Si le lyrisme de Lamartine sert une idée dans cet ouvrage c’est bien celle de la nature téléonomique de la Révolution française, de la puissante et de l'irrésistible contrainte qui s’appliqua à tous les organismes qui s’agitaient en son sein, les Girondins en étant un des principaux ingrédients.

Je te l’ai déjà dit dans le commentaire du tome 1, cette séquence Lamartinienne de la Révolution débute en avril 1791, à la mort de Mirabeau, et va s’étaler sur plus de deux mille pages jusqu’au 10 thermidor, juste avant le moment ou les Robespierre-brothers montent à l’échafauds, qui la jambe, qui la mâchoire brisée ; juillet 1794. 
Ceci étant, il n’en reste pas moins que cette quinzaine Lamartinienne fut un bonheur de tous les instants ; j’ai retenu quelques sanglots, fort peu républicains, quand on nous coupe Louis XVI en deux ; j’ai fulminé quand on humilie Dumouriez ; j’ai jubilé une fois encore au moment où cette noble Charlotte Cordet plante cette salope de Marat ; j’ai continué à haïr le démagogue Hébert et son sinistre Le Père Duchesne, qu’ils sont laids tous ces bouchers haineux et sanglants… et pourtant quelle ferveur, quel enthousiasme, quelle misère et quelle grandeur !

En fait, je me suis laissé manipuler par ce diable d’Alphonse et ce fut un long moment de pur et douloureux bonheur !
Oui, vraiment, de grands grands moments dans ce deuxième tome : je te conseille tout particulièrement les discours de Vergniaud. Des chefs-d’œuvre de rhétorique et d'éloquence.


Merci mille fois Monsieur de Lamartine...

Et pour en finir, parlons donc de la préface :
Et bien, comme toutes les préfaces, celle-ci est bien plus intéressante à lire après.
Mais ouais, avant tu es impatient, tu survoles, tu zappes ; tu survies à la préface dans une sorte d'apnée. Après avoir lu le bouquin, et si tu fais le minuscule effort de la relire correctement, tu peux être sûr de réellement la savourer, tu n’es plus seul avec ton piètre point de vue, non, tu peux te frotter à une autre vision et souvente fois c'est une grande leçon écrite par un(e) exégète du sujet. Ici c’est Mona Ozouf qui est à la manoeuvre, c’est lumineux, je comprends après coup ou nous a embarqué Phonfonse, je visite d’un oeil nouveau le souvenir des envolées lyriques de l’artiste ; elle nous donne des repères, des balises, et nous permet une reconstruction plus judicieuse et finalement plus satisfaisante du récit.
En fait, en relisant cette préface, j’exerce mon sens de la critique, je respire à nouveau…


Merci Mona Ozouf.

Marianne





La Gueuse mon amour...

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