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mercredi 29 août 2012

Chansons pour elle... , Paul Verlaine

Fallait bien trouver un équilibre, après Charly, Polo.

Bon, il est amoureux de la dame, le Polo. Peut-être veut-il expier ? Ouais, il a beaucoup à se faire pardonner ce dissolu, ce nihiliste, cet ivrogne... ce repenti papiste, hélas.

Cela dit,  j’accroche moins sur la première partie “Parallèlement” ; trop noir, ok, c’est beau et tout ce que tu veux, mais ça me semble infiniment triste. Peut-être me gouré-je ? Je remettrai cela sur le métier plus tard, quand mon cancer sera officialisé.
Mais “Chansons pour elle” et “Chair” sont véritablement sympathiques, et, par une sorte d’effet placebo, je me sens guéri, mieux que la parole du Seigneur, dis donc !
Une lichouille:

Vrai, nous avons trop d’esprit,
Chérie !
Je crois que mal nous en prit,
Chérie,
D’ainsi lutter corps à corps
Encore,
Sans repos et sans remords
Encore !
...

Polo est un pot.


 Je vous demande de vous capoter...

Du vin et du Haschish, Charles Baudelaire

Mouais, l’ami Charles nous fait là une étude comparée sur les effets de l’alcool et du pschitt (orange ou citron?).
Bon, c’est pas mal observé sur le pinard, c’est, par contre, un peu plus scabreux quant au chichon.

J’aime bien la conclusion de la partie alcoolisée :
- Il y a des ivrognes méchants ; ce sont des gens naturellement méchants. L’homme mauvais devient exécrable, comme le bon devient excellent.
C’est bien résumé, non ? On connaît tous des farangs, des Jean-Claude ou des Régis qui ont le pif mauvais, de véritables casse-couilles, méchants et cons comme des Texans républicains dès qu'ils ont trois verres de jaja dans le cornet.

Et puis il y a la partie Pschitt... mais là, je manque de connaissances pour être bon juge ; je crois cependant pouvoir dire que le mélange qu’ils s’envoyaient, les anciens, n’a pas grand chose à voir avec une honnête barrette de pschitt contemporaine. Au XIVème, cela se présentait sous la forme d’une gelée verdâtre comprenant de l’opium, du beurre et du pschitt. Souvenons nous que c’est avec ça que le Comte de Monté Cristo s’escagassait la tête quand il était en proie au vague à l’âme.
Mais comme je l’ai déjà dit, chuis très, très ignorant sur les effets de la THC et je suppose que Charly à raison, ça doit rendre fainéant, con, pusillanime, veule, lâche, procrastinateur et bon à rien...
Ah, non, pas d’ça chez moi, hein ?

M’enfin bref, ce Baudelaire là, t’es pas obligé de le fumer. Tu peux le boire, à la rigueur.


Je demande à l'enfoiré qui a chouravé mon OCB de se dénoncer...

mardi 28 août 2012

Mangeclous, Albert Cohen

Plutôt que de le manger, je vais l’enfoncer :  Evohé !

Pinhas des Solal, membre éminent du quintette judéo-international “Les Valeureux” (voir Solal),   plus volontiers connu sous le sobriquet de Mangeclous, a plusieurs cordes à son arc ; il est aussi surnommé : Longues Dents, et Oeil de Satan, et Lord High Live, et Sultan des Tousseurs, et Crâne en Selle, et Pieds Noirs,  et Haut-de-forme, et Bey des Menteurs, et Parole d’Honneur, et Presque Avocat, et Compliqueur de procès, et Médecin de lavement, et Âme de l’Intérêt, et Plein d’Astuce, et Dévoreur de Patrimoine, et Barbe en Fourche, et Père de la Crasse, et Capitaine des Vents, et... et... pffff !
Et toujours avec les compères Saltiel, Mickael, Mattathias et Salomon, personnages Rabelaisiens, Pagnolesques... Cohenniens.

Là, dans ce deuxième opus Solalien, toute la clique de vieux juifs se déchaîne. A Genève, l’élite de la Société Des Nations a du souci à se faire ; les fous furieux arrivent. Messieurs de la Haute, aux abris. Ça va saigner ! Sont en forme les anciens. Une épiphanie de grotesque, une tera-charge de picaresque confinée dans un folio... BLAM !  Ça te pète à la gueule, con. Tu sors de ce bouquin tout encagassé, tout croroformé. Tu titubes, t’es KO... 
C’est beau et c’est trop.
L’est fort ce Cohen : quel ami !
Cedurant, deux personnages secondaires attirent l’oreille : Scipion, le gazier de Marseille et Jérémie, lé jif Polonais.
Le Scipion, c’est de l’hyper Pagnol, un condensat de César, de Panise, de Mariusse, d’Escartefigue... Bref, tu as toute la Canebière dans le pif, quant au Jérémie, tu le lis, tu entends Popeck ; t’es à deux doigts de lui acheter "une celçone molletonné".
Un duo de choc !
Bon, le Solal est toujours aussi con, mais y dure pas dans cet épisode... Je crains le pire pour “Belle du seigneur”. Tu crois qu’il y est ?  Heureusement, Les Valeureux sont déjà sur mon bureau, ils trépignent de boucler cette épopée.
Vous êtes sûr qu’il faut lire “Belle du seigneur”? S’il y a l’autre, le Solal, ça va me saouler ; je l’aim’ pos ce stendhalien du dimanche...


Je vous demande de vous détalmudiser...

samedi 25 août 2012

Écrits pornographiques, Boris Vian

Un délice à deux temps.
La première partie, “Utilité d’une littérature érotique”, n’étant pas la moindre. Il s’agit d’une conférence
(1947) du grand Boris qui est une petite merveille d’éloquence, d’érudition, d’humour et de finesse. De la belle ouvrage où il est conclu que la littérature érotique n’existe pas ou plutôt que toute littérature est érotique et que le caractère obscène de celle-ci (si obscénité il doit y avoir) réside non pas tant dans la plume de l’écrivain que dans l’oeil du lecteur. Nous sommes tous une bande de farangs obsédés, quoi !

Puis viennent sept polésies d’humeurs érotiques dissonantes et dont je ne peux m’empêcher de te faire découvrir quelques strophes de celle intitulée “La Messe en Jean Mineur”. Attention cependant, la qualité et l’empreinte morale de certains de mes fidèles lecteurs m’oblige à préalablement aviser cette aimable clientèle que le texte qui suit revêt un caractère très, très, mais alors très, politiquement incorrect et qu’il est conseillé à ces nobles âmes sensibles de détourner le regard des lignes suivantes :

AMIS je veux éjaculer
Tout le vieux foutre accumulé
Dans la boutique de mes couilles
Je sens se roidir mon andouille
Il n’est plus temps de reculer
Mâle, femelle, âne ou citrouille
Ce soir je vais tout enculer

C’EST à l’église que je veux
Sodomiser tous ces morveux
Enfilons nos noires soutanes
Pareils aux boules des platanes
Nos roustons noirs font les nerveux
Nous sommes nus sous nos roupanes
Passe une belle aux longs cheveux


Je n’ose continuer plus avant et vous rends à vos légitimes dévotions absolutoires...

Je vous demande de débander...

jeudi 23 août 2012

Solal, Albert Cohen

Ouah ! Mes farangs, la leçon de Littérature ; c’est pas une plume qu’il a utilisé le père Cohen, c’est une baguette magique !
N’eut été la violente antipathie que m’a inspiré le personnage de Solal, j’eusse pu crier au chef-d’oeuvre en refermant cette merveille. Pas moins. Quelle verve, quelle outrance dans le verbe, quelle liberté dans la maltraitance du “Français” académique ; c’est ébouriffant, vivifiant, incroyablement novateur (1930), jubilatoire et fantaisiste... on s’arrêt’rait pos !

Or donc, bien que solaire le Solal me saoule: je n’aime pas les Petits Jésus. L’a manqué de beignes quand il été môme cet individu. A part être beau, il n’a rien pour lui, il est fantasque, futile, inconséquent, manipulateur et surtout il est lâche et veule avec les femmes ; il les déteste vraiment, bien qu’il ne puisse pas s’en passer. Il aime la “Femme”, de façon ontologique disons, il raffole du “concept”, il est capable des pires excentricités pour en conquérir une, mais il n’aime pas les “femmes”, les femmes réelles, sans la majuscule, celles qui traverseront sa vie; c’est un parfait gougnafier :
Solal n’est pas mon ami.

Non,  le miel de ce Roman, pour mézigue, ce sont les tribulations de ce quarteron de vieillards juifs franco-greco-céphaloniques ; Saltiel, Mickael, Mangeclous, Mattathias et Salomon. Il s’agit des oncles de Solal, tous plus disjonctés les uns que les autres mais tous très attachants, sympathiques et ubuesques. Il y a du Jarry et du Cervantes dans ces oiseaux là, un véritable festival d’incongruités ; à hurler de rire.

Saltiel, Mickael, Mangeclous, Mattathias et Salomon sont nos amis.


Je vous demande de recracher les clous...

mardi 21 août 2012

Comment l’esprit vient aux filles, Jean de La Fontaine

Hum, Messire Jean n’a pas écrit que les petites fables qui ont jalonné nos récitations de la Communale ; le Poisson et le Citron, la Méduse et le Coyote, le Renard et la Renarde, etc.
Non, Môssieur était aussi érotographe ! Bon, attention, c’est pas du Gerard de Villiers, hein ? Disons que c’est un peu plus “écrit”. C’est même savoureux. Ah, il avait la langue leste cet homme de plume !

Dix-septs fabliaux aussi souples et doux que les tétons d’une grisette ; un délice à empaumer sans barguigner.


Au fait, vous savez comment l’esprit vient aux filles, vous, hum ? Ha, ha, ha...


Je vous demande de vous protéger...

lundi 20 août 2012

La mort dans l'âme, Ian Rankin

Retour en Calédonie, l’ancienne, pas la nouvelle ; capitale Edimbourg, donc. Moins de mines de nickel mais plus de pubs avec petites bières et grands whiskys. Et plus de sales cons aussi : des pédophiles, des tueurs en série, des fugueurs, des milices de salut public et des emmerdes à la pelle pour l’inspecteur John Rebus ; c’est pas facile, hein John ?

Déjà, dans “Le jardin des pendus”, nous avions découvert un Edimbourg pour le moins underground, dans cette “Mort dans l’âme”, la visite se précise ; plongée dans la misère ordinaire...

Le méchant principal est vraiment une putain de grosse enflure, t’as envie de la passer au chalumeau d’entrée ! Y en a, faudrait les noyer à la naissance. Je sais, c’est plus que politiquement incorrect, mais avouez : que de misères, que de souffrances et que d’injustices seraient épargnées ! Ce Cary Oakes est le mal, une sorte de Pol Pot  à usage domestique,  un psychopathe professionnel, le vice incarné et notre vaillant inspecteur ne va pas lui lâcher la grappe pendant 600 pages.

John Rebus est notre ami, tu n’as pas pu en douter, hum ?


Je vous demande de déserter les milices...

jeudi 16 août 2012

Lemmer l’invisible, Deon Meyer

Voila, j’ai repiqué au truc. Je n’ai pas suivi les recommandations de mon carabin attitré qui me prescrivait deux Deon Meyer par mois, pas plus ! Faut dire aussi que l’Adorno d’hier m'a foutu le moral à zéro ; fallait que je me refasse la cerise, non ? Rien de mieux pour cela qu’un bon trekking dans le veld, au milieu des lions, des hyènes, des coyotes et des méduses. Ouais, bon, chuis plus trop sûr pour les méduses...

Quoi qu’il en soit, Deonny nous la joue agricole dans cet opus, le Lemmer, là, c’est pas un mec de la ville, l’a besoin d’espace et de grand air pour s’exprimer cet homme. Pis attention, faut pas trop le faire chier car une fois que tu l’as mis en pétard plus rien ne l’arrêtera ; y te fera la peau, mamba noir ou pas !
Sont comm’ça les afrikaners de Deonny, des teigneux ch’te dis !

Cette fois j’ai eu la curiosité de suivre le périple du lascar sur google earth ; quel pays l’Afrique du Sud ! Ce fouillis de pistes autour de Dunottar, Versailles et Tswafeng !


Encore merci pour la balade Môssieur Meyer.

Lemmer est devenu notre ami.


Je vous demande de vous faire vacciner...

mercredi 15 août 2012

Minima Moralia, Theodor W. Adorno

Sous-titre: Réflexions sur la vie mutilée.

De quoi s’agit-il ?  Un récit ? Une réflexion ? Un diagnostic ? Une sorte de journal ?
Certainement un peu de tout cela et beaucoup plus encore. C’est un livre  qui se trouve au croisement de l’Histoire et de la philosophie et qui fut probablement suscité par le parcours particulier d’Adorno (citoyen allemand né en 1903 d’un père juif...).
Il s’exilera aux États-Unis en 1938, ayant bien perçu que la barbarie s’approchait.

A l’instar d’un Lévinas, Adorno est un animal “moral” et il décortique les cheminements de la pensée placée face à l’immoralité d’une forme de raison plus dominatrice, plus ancestrale, sinon plus animale.
A quelle morale possible peut bien se référer un homme piétiné par les godillots de son bourreau, autrement dit, quelle dose minimale de morale sera-t-il nécessaire d’injecter dans la société afin que ce qui est un, particulier, ne soit pas laminé, absorbé, par la normalité du tout, par la rationalité qui a transformé nos âmes en “choses” ?
L’apparence des choses est devenue leur réalité, la marionnette efface l’existence du marionnettiste. Nous ne percevons plus qu’une succession événements infimes qui déforment le quotidien et déshumanisent nos relations aux autres ; égoïsme, domination, marchandisation des valeurs, de la culture, nouvel assujettissement des femmes par le travail, par l'image, etc.
Tout tend à la normalisation de l’irrationnel au sein d’un environnement désigné comme rationnel.
Quelle latitude, quelle liberté reste-t-il à l’individu, à cet atome tributaire d’un méta-système “organisé” et omnipotent, si ce n’est celle d’avoir la dimension d’une chose écrasée, niée ?
Hum ? Tu peux me le dire ?
Brrr, j’ai peur, je veux pas mourir...

Cela dit et bien que d’une densité fabuleuse, c’est un livre relativement (?!) abordable car la forme du récit, une cascade d’aphorismes (350 pages), permet de butiner tous les thèmes abordés sans (presque) jamais atteindre la saturation.

Par exemple la fin de celui-ci, intitulé Modèle de vertu (p. 246):

Toute morale s’est formée sur le modèle de l’immoralité et elle l’a jusqu’à ce jour réinstaurée à tous les niveaux. La morale des esclaves est en effet une mauvaise morale : elle est toujours la morale des maîtres.


Je vous demande de ne pas vous démoraliser...

lundi 13 août 2012

Gurvan l’intégrale, P.-J. Hérault

Gurvan ? ! 
Je te vois d’ici, méphitique farang, tu as l’impression que je suis retombé en enfance, hein ? Avoue. Tu te sens enfin supérieur,  avec ton Marc Levy semestriel plein de sable, hein ? Triste connard poilu.
Bon, ok, Pierre-Jean c’est pas du Schopenhauer ni même du Finkielkraut, mais merde, c’est les vacances, j’ai bien le droit de me détendre moi aussi, non ?
Tu te crois plus malin, toi, branleur de touriste, avec tes transhumances décérébrantes bi-annuelles clefs en mains. Pauvre con, superman du dimanche, tu t’ébaubis toi-même sous prétexte que tu auras taillé deux mille bornes avec maman en Logane (neuve mais t’es vieux) ou en Audi A3 (d’occas mais t’es jeune) pour voir de l’eau salée pleine de galettes pétroligènes, pour dormir dans un bungalow cradingue plein de cafards et choper des touristas dans des gargotes de voleurs franchisés ? Pauvre mec ! Innocent ! T’as rien à foutre chez toi ? T’as pas d’amis, des voisins à cultiver ? Hein ? Y sont comme toi ? Putain, ça doit être du propre la journée des “voisins” ! Je parie que vous finissez la soirée éponyme en vous montrant des photos de vacances - au lieu de profiter de l’ébriété circonstancielle du  voisin pour s’occuper de sa femme délaissée... la pauvre. Pis même, tu as tant de pognon que ça pour engraisser tous ces marchands de niaiseries, de participer ( et pas dans le meilleur rôle) à toute cette profitation des uns sur les cons ? Smicard de merde, va !  Et toi, ouais, toi, le crétin à peine plus friqué de la middle class, tu te crois malin parce que tu es allé te faire bouffer les arpions par des requins bouledogues dans des îles lointaines totalement soumises aux magouilleurs de niches fiscales? Salopard de faux riche, pousse-mégot,  peigne-cul ; ersatz! J'espère que tu n’as pas empoisonné ces pauvres bêtes... Sale con indigeste. Quant à toi, l’un peu plus friqué que la moyenne, tu penses que ton pognon te donne le droit d’aller te faire sucer en Asie du sud-est par des esclaves sexuels pré-pubères ? Salopard ! Fumier !

Cette canaille de Sartre avait donc raison, l’enfer c’est vous !

T’as vu, grand con biométrique, je ne t’aime pas, alors ne viens pas me faire chier avec tes raisonnements de merde sur cette superbe intégrale de Gurvan. Tu ne sais même pas de quoi on parle ! Pis tu m’as énervé... pauvre mec.

Je demande à tous les connards de touristes de se désintégrer...

Mémoria, Laurent Genefort

Quel bonheur de retrouver un Laurent Genefort siglé SF. L’est bien ce jeune, je me souviens encore avec émotion de son Rézo au Fleuve Noir, y a un bail, et plus tard de son Omnale (à cause de Vance, je te l’accorde, entre émules de Tschaï on se comprend).  Je ne l’ai pas suivi dans sa période Fantasy ; mes seules incartades dans ce domaine sont strictement réservées aux deux monstres que sont  Tolkien et Vance. Au sujet de cette aversion fantasyste, tu te rappelleras, crétin de farang, ma répulsion maladive envers tout ce qui relève de la magie et de la religion, j’ai le droit, non ? Je hais la fumisterie...
Bref.
Pour en revenir à notre Lolo national, il nous pose le problème suivant dans ce livre : que ferait-on de l’immortalité si elle tenait dans une mallette ?
Serait-on, nous aussi, les gitons des trans-nationales galactiques ?
Serait-on un voleur de corps ?
Serait-on encore un humain ?


Le Folio SF est décidément notre ami.


Je vous demande de vous mémoriser...

samedi 11 août 2012

Le pic du Diable, Deon Meyer

Je sais, je sais, il faut que j’arrête, je sais...
Comme ça commence à m’inquiéter, j’ai consulté ; Jean-Urbain, mon référentiel médicastre, a été formel : j’aurais une meyérite digestive aiguë ! Ça ne se soigne pas mais ce n’est pas mortel, il suffit de pratiquer un petit régime, deux Meyer par mois, pas plus... ça va être dur de tenir jusqu’en septembre.
Cela dit, il vaut mieux avoir une “meyérite digestive aiguë” plutôt que de faire une fixette sur les soldates nord-coréennes ou de se travestir en drag queen de Raymond VI, comte de Toulouse... m’fin, je m’comprends.
Bien, ça c’est fait.

C’est la troisième fois que Deonny nous invite à suivre les tribulations de Thobela Mpayipheli. Il a chopé les nerfs cette fois le grand black Xhosas; les tarés pédophiles vont le sentir passer...
Bien sûr, et on ne s’en étonnera plus, le bouquin se présente comme une dentelle d’imbrications narratives. Les affres de l’inspecteur Benny Griessel, alcoolique en repentance, en seront le fil rouge et le personnage chope pour le coup une épaisseur et une densité rarement atteintes dans un polar.
Un régal...
Encore merci pour la balade, cher Deonny et sache que grâce à toi je commence à avoir un paquet de miles sur South African Airways.


Je vous demande d’avouer que vous vous êtes dérobertpépiniser...

mercredi 8 août 2012

Les soldats de l’aube, Deon Meyer

Ça devient de plus en plus dur de faire le panégyrique de Môssieur Deon Meyer à cette cadence. Sûr que je vais me répéter à force ; faudra que je m’accorde quelques indulgences...
A nouveau l’Afrique du Sud donc, et cette fois les racines du mal remontent à la fin des années 70, quand l’Afrique du Sud et la C.I.A. barbouzaient méchamment en Angola et dégommaient à tout-va les cadres castristes et les mecs de l’ANC.
Bien sûr et comme toujours,  Deonny (?) nous usine un bouquin dont l’intrigue est d’une précision digne d’une Bréguet 30 rubis, tout passe au quart de poil, tout est huilé, tout s’imbrique et converge de façon plus que nerveuse, quasi catharsique, vers la formidable épiphanie des derniers chapitres.
Les personnages sont fouillés et terriblement humains ; on les aime, ce sont nos amis !

Du grand Meyer donc, à mettre entre toutes les mains.


Je vous demande de vous kaffiriser....

dimanche 5 août 2012

Sous le volcan, Malcolm Lowry

Encore une preuve que les livres ne sont pas des objets inanimés comme les autres, non, ils ont une âme, eux ! La dernière fois qu’un bouquin m’a fait ça c’était il y a quelques décennies  (hélas), quand j’ai ouvert mon premier Proust. Si ce n’est pas le bon moment, si tu n’es pas prêt, tu ne pourras pas le lire... faut la good vibration, ouais, c’est une question de synchronicité. Si tel n’est pas le cas, si tu n’es pas au niveau, tu n’entreras pas dans ce livre, il te manquera la clef. Bien sûr, tu peux te forcer, mais là, ça devient un calvaire, pauvre farang, c’est un sommet à escalader ; pas de répits, garder son attention toujours en alerte, impossible de lire en diagonale, il faut rester concentré phrase après phrase, et tu sais bien que la lutte est vaine, que t’es déjà baisé et que le livre te tombera des mains. Résultat : c’est un échec, c’est frustrant. T’es dégoûté et tu te venges sur le premier polar venu... et t’essaies d’oublier.
Pffff... chienne de vie.
Nonobstant, et là est la magie de la lecture, quelques années plus tard, souvent de façon totalement inattendue, le bougre t’agrippe à nouveau. Lui n’a pas oublié. Il te saute dessus au détour d’un dépoussiérage de bibliothèque, d’un marché aux puces ou d’une amazonade. Tu le zappais depuis trois, quatre, cinq ans - plus peut-être. Ton regard glissait dessus, on n’aime pas se souvenir d’une douleur ; tu le niais et voila qu’il ressurgit, phagocyte à nouveau ton réel et devient incontournable : il faut recommencer  l’escalade, encore et encore. Plaise à l’Autre que ce soit le bon moment.

Et bien cette fois c’était la bonne, cinq ans après ma première tentative (avortée, tu l’auras compris),  j’ai eu de la chance, c’était assez mûr, et j’ai même pris du plaisir, passé le premier chapitre. Le moment était là et si j’osais la métaphore, je dirais que nous sommes bien emboîtés, Malcolm et moi.
De plus, j’ai découvert  un truc stupéfiant à cette deuxième lecture de "Sous le volcan", je me suis aperçu qu’il était mieux de relire le premier chapitre après en avoir terminé avec les onze autres, comme s’il s’agissait du dernier, d’une sorte de conclusion, et là tout s’éclaire, la ronde est bouclée et le livre est devenu naturellement circulaire, zodiacal.

Bref, il faut se le tisser soi-même ce bouquin, en plusieurs passes... tout en sachant qu’on ne sera jamais à la hauteur du mal que Lowry s’est donner pour l’écrire. Question références, perdez tout espoir (ça commence par Dante, d’ailleurs) car si vous n’êtes pas féru de littérature Russe, Anglaise, Française, Américaine, de mythologie, si vous ne vous rappelez pas bien ce qu’il se passait dans le Mexique des années trente, si vous ne goûtez pas les mystères de la Kabbale, de l’universalité du chiffre sept, du mythe de l’éternel retour, des amours déchirées, de la nécessité de s’engager dans les brigades internationales (guerre d’Espagne oblige), si vous ignorez tout du théâtre élisabéthain ou si, plus prosaïquement, vous n’aimez pas le mescal que l’on sert dans les cantinas, ben vous n’aimerez pas danser sur ce volcan.

Yvonne, Geoffrey et M. Laruelle sont devenus nos amis


Je vous demande de vous méfier... des chevaux mexicains.

jeudi 2 août 2012

Éclats, Anne-Lise Blanchard

La petite parenthèse polétique du mois, c’est Anne-Lise qui nous la sert, et c’est superbe.
Un style plus que concis, c’est strict, minimaliste et ça se passe dehors; il y a la lumière grise de l'hiver qui se mélange à du ciel de printemps, des vieilles pierres, des oiseaux, des arbres et de l’eau ; il n’y a pas de pronom personnel et les mots deviennent des images.

On entend la même petite musique qu’à la lecture d’un Haïku.

 Un petit éclat:

             
              
                                                                    S’ex-
                                                                    traire
                                                                    du véhicule

                                                                     puis
                                                                    avec la stu-
                                                                    peur
                                                                   des gens
                                                                   d’ailleurs

                                                                  examiner   autour 


Dois-je préciser qu’Anne-Lise est devenue notre amie ?



Je vous demande de vous éclater...

mercredi 1 août 2012

Jusqu’au dernier, Deon Meyer

Un Deon Meyer de 2002 (pour la traduction française, du moins). Chuis accro à ce mec et j’affure tout ce qui traîne. En fait, il faudrait que je vous demande de me démeyeriser... mais surtout, n’en faites rien, je suis ravi de mon addiction sud-africaine et je bénis mon bouquiniste préféré : Yannick, marché dominical de la Place St-Aubain, 31000, Toulouse-con, dealer consacré es livres de ce parvis occitandal. C’est lui qui m’a mis mon premier Deon Meyer en pogne ; j’étais ferré... je n’ai même pas lutté pour tomber dans sa puisette. L’est fort ce Yannick, un amoureux des livres. Ils deviennent rares, faut les cultiver soigneusement...
Tu l’auras compris, farangia batavia, ce Yannick est notre ami !
Bien.
Du bouquin, de l'intrigue, des personnages, tout ça, je ne te dirai rien ; tu me connais maintenant, ce serait gâcher le plaisir ; à toi la main...
Le Deon Meyer c’est comme le John Burdet, le Emmanuel Carrère et autre Alastair Reynolds : c’est de la hard-dope, c’est pas le petit joint que tu t’expédies en loucedé, assis sur tes chiottes en feuilletant Ciel&Espace, non, là c’est du brutal, tu chopes le Flash dès la première seringue, ta vie bascule dans l’autisme pendant la durée du trip, tu ne fais plus partie du consensus géo-localisé qui définit ton cadre existentiel habituel ; tu es autre et ailleurs. Mmm, que c’est bon !
Cela écrit, j’ai eu les mêmes émotions avec les premiers Dan Simmons, pour comprendre trente ans après que c’était un petit facho mesquin ; ça m’a gâché la vie, putain ! Je n’aimerai pas avoir le même parcours avec Deony (c’est quoi le diminutif de Deon ?), faudrait pas aduler sottement, hein ?


Je vous demande de me rassurer...