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samedi 19 juillet 2014

Chroniques de La Montagne (1962-1971), Alexandre Vialatte

Tome 2 des Chroniques de La Montagne.
Le film des années soixante par le petit bout de la lorgnette.
Et rappelle-toi que la lorgnette de Vialatte est kaléidoscopique et dotée d’un doubleur de foclale Barlow x2 !
Tu parles si l’ami Desproges avait raison d’encenser cézigue ! Je comprends maintenant d'où lui venait ce goût du décalé pittoresque, cette façon d’injecter du poulpisme, du porte-manteaurisme ou du trop raide escaliérisme dans des femmes en proie à la mollitude.

Une régalade absolue !
Je sais des Padres Hugo et des Frères Patriçounet qui vont se disputer la préséance de ces Chroniques ; obligé, l’ami Alexandre a trempé sa plume dans le miel et le citron… et ce n’est jamais cynique ; comment fait-il ?
C’est magique, cet animal voit le mal partout, tiens, voila ce qu’il pense de la réforme de l’ortrografe : (p 349, chronique 623 du 16 mars 1965)

[…] L’homme rêve de s’occuper de choses réconfortantes.
Parmi ses rêves les plus réconfortants, il y a celui de simplifier l’orthographe. Il lui vient sur les bancs de l’école au moment du pluriel des noms à trait d’union, et certains le gardent toute leur vie. Même après le service militaire. Je sais des gens sérieux, barbus, quinquagénaires, qui prennent de la tisane après le repas du soir, et qui voient rouge à l’idée d’écrire choux avec un x au lieu d’un s, ou de mettre deux m à comment. Une réforme est en cours, qui va les satisfaire. On aura le droit d’écrire téatre exactement comme ça se prononce, et aussi : “ Coment alez-vous ?” L’ennuyeux, c’est qu’on ne saura pas quand ce droit aura le droit de s’exercer car on conservera l’orthographe compliquée pour le vocabulaire scientifique et technique : on écrira “la thermodynamique” tout à fait comme auparavant ; et le cinématographe s’écrira de deux façons suivant qu’il sera considéré comme un divertissement de famille, un vulgaire article du SMIG ou un progrès de la science et de l’industrie. Le veau deviendra un “vau”, peut-être même un “vo”, mais son cuisseau sera toujours un cuisseau, bien distinct du cuissot de chevreuil.
Ces simplifications vont donner bien du mal. Mais ne soyons pas pessimistes. Il n’y aura qu’à apprendre deux orthographes pour une, de même que, pour suivre la messe, qui se disait autrefois dans un latin barbare où personne ne comprenait goutte, il n’y a plus aujourd’hui qu’à apprendre le basque, l’alsacien et le bas-breton. Nous sommes au siècle de la vitesse. Quand on veut compter les moutons, on dénombre les pattes et on divise par quatre. Tout se simplifie scientifiquement.
Je ne saurais donc trop conseiller de se mettre dès maintenant à l’étude compliquée de l’orthographe qu’on a simplifiée…

Tu le vois, Monsieur tricote sur l’air du temps… un délice, mille et une pages de bonheur dans la célèbre et incontournable “Bouquins” de Bob Laffont. (Merci Bob !)

Bon, maintenant place au tome 1 (1952-1961)... Ouais, je sais, je les ai pris dans l’ordre d'atterrissage et le tome Deux est arrivé avant le Un, ‘tain ! Ce n’est cependant pas bien grave, je suis désormais en vacances, mille pages ne risquent plus de me prendre une semaine, si je zappe la séquence “tapisserie et réfection du plafond de la chambre”, je le becquetterai en deux jours, dans le hamac, tranquille, et dans moins d’une quinzaine les deux tomes seront ouvert à la compétition. Je vois trois gros clients : Patriçounet, Hugo et Michou. Le problème étant que ces grosses feignasses mettent au moins un mois pour lire des bouquins de ce calibre. Ah les cons ! Y vont se les disputer ! Quel pestacle ça va être !

Alexandre Vialatte, je ne suis pas prête de t’oublier, c’était giganteste et magique !
Je t’aime, bien sûre, laisse-moi esterminer deux-trois trucs de la PAL et je suis de nouveau à toi..

Pst : Ok, Desproges à surement pompé son Vialatte, mais avoue, c'eût été peut-être moins plaisant s'il avait transpiré sur du Guy Des Cars, non ?



Soeur Anne, je me demande si vous ne voyez rien venir ?...

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