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lundi 28 juillet 2014

Les Précieuses ridicules, Molière

Mmmm… que ça fait du bien, Molière.

Ce faquin de Staline m’avait meurtri l’âme dans le bouquin précédent, j’ai passé  presque vingt quatre heures prostré, sans rien lire ; je me suis même abîmé dans la saison 1 de House of Cards (avec Keyser Söze,’tain !), te dire où j’en étais.
Heureusement, les soirs de grand spleen, j’ai mes Oeuvres Complètes de l’ami Jeanbapt : il n’y a pas meilleure panacée. Elles ne sont jamais bien loin, les quelques tomes que je possède depuis 631138519 secondes (environ) sont judicieusement égarés dans toute la casbah et j’ai une méthode infaillible pour m’écouvillonner la cervelle au Molière, veux-tu que je te l’explique ?
Bien.
Tu prends une pièce de Molière, pas trop épaisse et sur du papier bible si possible pour commencer, puis tu en froisses légèrement un coin de manière à obtenir un petit cône effilé que tu enfonces délicatement dans ton oreille droite… tu pousses lentement en effectuant un petit mouvement de rotation… tu pousses, tu insistes encore un peu… et tu attrapes le bout qui devrait dépasser de ton oreille gauche maintenant (bien sûr, tu auras veillé à bien te nettoyer les oreilles avant, sinon c’est dégueu). Voila. Ensuite tu saisis fermement la pièce qui dépasse désormais de tes deux oreilles, et tu imprimes un mouvement de droite à gauche ; je te laisse le soin du rythme, ça dépends de la pièce, mais l’effet est certain, ta neurone en ressortira toute neuve !  
Hein ? 
Bien sûr que c’est féminin neurone, en tous les cas, la mienne est une fille !
Bon, ne discute pas avec moi et apprête-toi à lire un mec qui jaspine beau :

Scène VI
Marotte (la bonne), Cathos et Magdelon (les deux précieuses)

Marotte.
- Voilà un laquais qui demande si vous êtes au logis, et dit que son maître vous veut venir voir.

Magdelon.
- Apprenez, sotte, à vous énoncer moins vulgairement. Dites : “Voilà un nécessaire qui demande si vous êtes en commodité d’être visible.”

Marotte.
- Dame ! je n’entends point le latin, et je n’ai pas appris, comme vous, la filofie dans le Grand Cyre.

Magdelon.
- L’impertinante ! Le moyen de souffrir cela ? Et qui est-il le maître de ce laquais ?

Marotte.
- Il me l’a nommé le marquis de Mascarille.

Magdelon.
- Ah ! ma chère, un marquis ! Oui, allez dire qu’on nous peut voir. C’est sans doute un bel esprit qui aura ouï parler de nous.

Cathos.
- Assurément, ma chère.

Magdelon.
- Il faut le recevoir dans cette salle basse, plutôt qu’en notre chambre. Ajustons un peu nos cheveux au moins, et soutenons notre réputation. Vite, venez nous tendre ici dedans le conseiller des grâces.

Marotte.
- Par ma foi, je ne sais point quelle bête c’est là : il faut parler chrétien, si vous voulez que je vous entende.

Cathos.
- Apportez-nous le miroir, ignorante que vous êtes, et gardez-vous bien d’en salir la glace par la communication de votre image.


Toujours aussi délicieuses et pleines de malices les pièces de l’ami Poquelin.
Ça fait un bien fou entre les oreilles !

©La folie des grandeurs


Zig… zig… zig.. zig.. zig. zig. ziig ziiig ziiiiiiiiiig...

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