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dimanche 18 août 2013

Siddhartha, Hermann Hesse

Alors non, ce n’est pas l’histoire du bouddha, et de loin.
C’est un conte philosophique où la misérable crapule que tu es apprendra que la sagesse n’est pas le savoir, qu’elle ne peut s'enseigner, qu’elle s’acquiert par une démarche personnelle et qu’il vaut mieux écouter les bruits de la rivière que les discours d’un maître, si grand et estimable soit-il.
Tu découvriras donc cette vérité en assistant à la vie et au destin singulier de ce Siddhartha.
C’est le fils d’un Brahamane réputé qui tourne le dos à la vie confortable, sinon glorieuse, qui s’offrait à lui et part sur les chemins avec son pote Govinda. C’est un Samana (en fait c’est les romanichels de l’époque).
Quelques années plus tard, ils croisent le chemin de Gotama (le vrai bouddha) et Govinda se sépare de Siddhartha pour suivre les enseignements du "pépère doré". Déjà ça te situe dans le temps car Sa sérénité a vécu cinq ou six siècles avant Jésus-Christophe, 'fin, je crois... Quoi qu’il en soit et dès lors, notre bon Sidounet brise son ascèse et entame une vie de patachon : amour, gloire et beauté.
Le temps passe et il devient un riche notable avec tous les colifichets afférents à son nouveau statut :
X6 toutes options, chaînes de super-marchés, entregent certain au sein du conseil régional, putes russes, coke et rock&roll... la totale, disons.

Puis, ch'ais pas bien s’il lit les bouquins d’Alexandre Jollien ou quoi, mais nouvelle mutation du lascar ! Il plaque tout à nouveau, les dollars, sa gonzesse, la dope... tout quoi, et devient apprentis sur le ferry qui fait traverser le fleuve local.
Et là, c’est la révélation : le fleuve parle à son coeur, à son âme et il comprend que le temps n’existe pas, seule la vibration du OM a de l’importance...

Le Siddhartha d’Hermann Hesse rejette toutes doctrines, y compris celle du vrai bouddha.
Tout parle de nous, farang-mon-copain, tout nous interpelle dans ce petit conte initiatique qui, je le répète n’est pas une exégèse du bouddhisme “conventionnel” car la morale que j’en intuite est celle-ci :
Prends le temps de te connaître toi-même et trace ta propre route mon gars !
Et au bout du bout, j'en conclus qu'il faut prendre le risque de se tromper... c'est l'anti-pari de Pascal çà, non?

Hermann n’est pas mon pote, c’est d’ailleurs pour cela que je l’appelle mon pote...


Maurice Biraud prêchant dans le désert

Deux intellectuels assis vont moins loin qu'une brute qui marche.
(Un taxi pour Tobrouk, Audiard, ceci-cela)

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