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vendredi 16 août 2013

Le livre sans nom

Le Mestre Yannick, dealer de livres officiel sur le parvis du grand septuaire de St-Aubin (Toulouse, con), m’a carrément collé ce bouquin in the cabas, dimanche matin après que j’eusse prononcé la phrase consacrée :
- Bon, qu’est-ce que tu me fais lire cette semaine ?
- Ha, ha...
Le voila qui calcule quelques secondes en parcourant son étal d’un oeil inquisiteur ; il se précipite et m’agite un putain de livre sans nom sous le nez tout en m’en faisant l’article :
- On sait pas qui c’est le mec qui a écrit çà... c’est génial, on dirait du Tarantino et patati et patata... Y connait sa messe, il est jeune et encore enthousiaste... ceci expliquant cela.
Remarque, j’étais déjà conquis dès la première seconde, c’est un bon :
- Je prends...
Pour te continuer la saynète, il pose la main sur un Pete Dexter (God’s Pocket) et m’avoue :
- Cui-là, j’l’ai pas encore lu, mais le mec qui me l’a pris la semaine dernière vient de me dire que c’est génial, du gros calibre... du polar noir américain à la Ellroy, faut que je le lise...
- Je prends !...
etc.
Tu vois, farang-spiralwebiste, c’est l’avantage qu’ils ont sur des monstres comme amazon nos petits libraires du dimanche, c’est qu’ils sont concrets, passionnés et imprévisibles, ils évoluent dans le registre “relations zumaines”, et çà, pour un primate, c’est fondamental. Aucun programme de corrélation amazonien n’est capable de t'aligner : Le livre sans nom (anonyme), God’s Pocket (Pete Dexter), Intentions (Oscar Wilde), Siddhartha (Hermann Hesse) et une bio d’Albert Cohen (Franck Médioni) dans une liste d’envies électroniques à 20 €. Y a que les vrais êtres humains qui en sont capables, pour l’instant du moins.

Fin des préliminaires...

J’aime beaucoup mon bouquiniste et je sais nonobstant qu’il ne peut pas avoir raison sur tout, hein ? En l'occurrence, je lui pardonne ce livre sans nom qui allie le dérapage juvénile et le thriller.
Heureusement, c’est très décalé, presque rigolo ; ça fait passer la pilule, c’est comme quand tu mates Roger Rabbit ou Kill Bill (l’avais raison le bougre !), ça nécessite un peu de recul, une sorte de mise à distance, si tu vois.

Ça se passe au fin fond de l’amérique du sud, dans un bled nommé Santa-Mondega et on baigne en plein surnaturel. Tu vas croiser nombre de personnages totalement abracadabrantesques...
Bourbon-Kid l’ivrogne tueur en série, deux moines déguisés en Karaté-kid, des mort-vivants chicanos, le bassiste de Kiss en vampire, un flic psychopathe roulant en cadillac jaune citron, des boxeurs, Elvis en tueur à gages, le sosie de Freddy les griffes, des Hells Angels, des buveurs de pisse d’âne, et autres flicards amateurs de livres magiques ; tout ce petit monde cavalant après la Pierre de Lune pour s’en assurer la possession pendant l’éclipse qui ne va pas tarder (ouais, elle revient tous les cinq ans !).
Enfin, ça flingue, ça étripe, ça assassine et suce le sang dans tous les coins de cette ville infernale. La morgue de Santa-Mondega ne connaît pas la crise, crois-moi.

Les cinq cents pages de ce livre sans nom faut les avaler comme tu le ferais d’un super-manga (sans dessins).
Cela dit, à la place de l’auteur anonyme, je ferais comme lui, j’éviterais qu’on accole mon nom à ce polar, même s’il est “culte” dans le monde des geeks en fleur...


Si, sexe and sonne...
(ah-ouh cha-cha-cha)

kill bill - parodie mozinor@2006




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