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lundi 1 octobre 2012

L’étrange Monsieur Joseph, Alphonse Boudard

On ne s’en lasse plus du Boudarpince... on l’a à la bonne cézigue, pis on a affuré un drôle de filon...
Ouais, tu es en passe de supposaresse, farangmuche, que je suis brusquement tombé en cavitude et que je ne peux plus triquer sans porter les harnais de Phonphonse sur les andosses, hein ? Que nenni ! Laisse glisser, je t’affranchis :

En fait, je suis devenu le jeune padawan d’un grand djedaï spécialisé dans la nébuleuse sidérale des Boudard, Audiar, Simonin et autres Le Breton. Chuis pris aux chevilles mon gars !
Son blase à l’autre subjugueur c’est Hugo de Paname, une gueule, une figure de l’aviation. Mais si, remets-le ; y bosse avec le Dabe des cockpits, “Michou des Jaurès” et sa copine Farida, la reine des Aurès.  Ils trimbalent toujours avec eux un jeune Coq, un ancien prisonnier fellaga qu’ils ont chopé dans le sud-algérien, au temps des grandes heures. Et puis, va comprendre, après que Mon Général ait mis fin aux  “zévènements”, le gazier s’était habitué, l’a plus voulu les lâcher à ses tortionnaires ; logé, blanchi, deux costards par an, y s’est plus senti prisonnier ; les trois autres, grands seigneurs, l’ont adopté, comme porte-flingue. Tu parles d’un quarté gagnant, toi !

Donc, et comme j’te disais, ce Hugo de paname, y m’a à la bonne, rapport à nos lectures communes et au fait qu’on a volé dans la même escadrille, il y a une dizaine d’années. Quoi qu’il en soit, ce mec est un possédé des bons mots, un iconoclaste académique (et vice-versa) qui me drive sévère sur le parcours du camarade Phonphonse ; y m’a à sa pogne l’ami Hugo.

Pour ce nouvel opus on va suivre le parcours assez singulier d’une figure du Paname de l’occupe, le roi de la magouille ferrugineuse et du marché noir : Monsieur Joseph.
Joseph Joanovici, un drôle de zigue ; juif, chiffonnier, milliardaire, pourvoyeur du IIIe Reich en métaux de récup, et cependant défenseur de la veuve et de l’orphelin à une époque où ce n’était pourtant pas la mode. Mi-collabo, mi-résistant et peut-être à la botte de Moscou, il a arrosé tout le monde Monsieur Joseph et ça, c’est jamais bon. De fait, ça va mal se passer pour lui à la libération : cellote en zonzon, déchéance nationale, jeté d’Israel quand il a voulu s’y réfugier, il finira misérablement.
Parcours totalement atypique pour ce curieux personnage planté par Boudard dans cet  Étrange Monsieur Joseph.



Je vous appelle à résister...

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