Indécrottable farang, quand je te dis qu’on a toujours besoin d’un plus “ancien” que soi, d’une figure sinon tutélaire, du moins paternelle qui veille sur ton éducation, d’un noble et sage géant sur les épaules duquel tu peux voir plus loin, ailleurs. Moi, j’ai ma Lumière du Mékong, mon Pygmalion, mon Patriçounet Doré. C’est le mien... que personne ne s’approche de Lui ou je sors les flingues et j’estermine, j’dératise !
Il m’a fait l’honneur d’une petite visitation, hier. L’était avec Maman, la Noble Patriçounette (que Le Grand Babu la tienne en Sa Sainte Garde!) et Il déposa en mon humble logis (d’un geste forcément cérémoniel) la merveille dont il est question présentement : Quinzinzinzili.
- Lis cela, fils, et tu éviteras, peut-être, mon légitime courroux, tonitrua-t-il subrepticement (on se demande comment Il fait).
- Heu... crus-je bon d’aporiquement laisser échapper. (ha, ha, ha...)
- Comment ?... tu rétorques, tu argumentes, tu es en proie au verbiage ?... insignifiant vermisseau ! éructa-t-il gracieusement ( L’est fort, hein ? Essaie seulement d'éructer gracieusement, tu m’en diras des nouvelles).
Cependant, l'accorte Patriçounette, judicieusement sise dans une tangente vive (anti-sorte d’angle mort, disons) et qui connaît son Larron Oxymoresque, qui sent bien qu’on ne s’en sortira pas si je le prends de front, à L’Autre Septicémie Égocentrique, me mimait toutes sortes de postures de soumission, par devers notre Auguste Tourmenteur, bien sûr ; dans son dos, quoi.
J’obtempérais complaisamment, effectuais les diverses génuflexions prescrites par le credo du Necronomicon Asymptotique et crachais rituellement sur les quatre coins de mon bureau...
La Bestia Eschatologica se calma et reprit visage rubicon et Jourdainien ; nous pûmes poursuivre l’apéro, sereinement, comme il se doit...
L’est pas commode Le Vieux Sulpicien, mais bien serviable quand on sait le prendre.
Evohé, Aum, Amen...
C’est quoi, alors, Quinzinzinzili ? C’est un titre, çà ? C’est sûrement un bouquin pour les mômes, serais-tu tenté de penser en bon jocrisse incontinent que tu es. Gros nase, est-ce que “Sa majesté des mouches” ou “l’Enfant” de Vallès sont pour les miochards, hum ? (à ce propos, ne zappe pas l'excellente préface ; Eric Dussert a pris le bien meilleur exemple de "Poil de carotte" en l’occurrence).
Bon, ceci dit, ce livre reste la meilleure contre-utopie post-apocalyptique jamais écrite en français (1935 !), un roman eschatologique d‘un désespoir et d’une acidité absolue.
La fin et la renaissance de l’humanité pour le pire. Une poignée de mômes dans le rôle des derniers humains sous le regard indiffèrent du dernier des adultes. Une sorte de “Malville” d’un pessimisme et d’une lucidité noire, mais noire !
Une pluie noire :
...
Et puis, la pluie va venir. Je la vois, je l’entends tomber dès l’automne et changer tout en boue. Et la boue reviendra poussière, et la poussière boue, pendant bien des hivers, pendant bien des étés. Et puis l’océan viendra peut-être à son tour ensevelir ce cadavre, l’envelopper du linceul de ses sédiments. Et la mer capricieuse se retirera, laissant le soleil et les vents tamiser à nouveau ces cendres, dune inféconde, appelée elle-même à s’éparpiller, à disparaître. Alors, sur le sol égal, le soleil immobile éclairera dans la plaine le sable solitaire et brûlant. Plus rien, plus de trace...
Ah, putain, Régis (qui es in caelis) m' a tuer...
Oui, Régis Messac est notre maître.
Oui, Régis Messac doit être lu et relu.
Oui, on s'en occupe.... J'en vois plein sur l'@m@zon 2.0, hé, hé...
Hein ?
Oui, je sais, faut y aller cool sur l'amazon...
Oui, je sais, y a le foncier qui est tombé...
Pfff...
Le pape qui crie, Bacon, ceci-cela. |
Pater noster, quinzinzinzili
sanctificetur nomen tuum
adveniat regnum tuum
fiat voluntas tua
sicut in caelo et in terra...
Et caetara.
Je dois dire, à ma grande honte, que j'ai négligé ton blog (et le mien par la même occasion) pendant plusieurs jours car j'ai fait 2 infarctus, une IVG, des écrouelles (comme nous n'avons plus de roi, personne n'a pu me les guérir par imposition des mains) et j'ai perdu au loto (2 €).
RépondreSupprimerJ'ai donc des excuses inattaquables merdre.
Je n'ai, de ce fait, pas eu le loisir de lire ta dithyrambe apologétique je te prie de bien vouloir me pardonner et j'espère que tu ne vois pas, à travers l'écran, le rouge qui me monte aux joues devant tant d'éloges.
Merci mon petit et, comme dirait Philippe, "le ciel te tienne en joie"