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samedi 6 octobre 2012

Les courants fourbes du lac Tai, Qiu Xiaolong

Cette chinoiserie est tellement parfaite que c’en est presque Britannique!
Pouf, pouf...

Le décor :
La Chine. Maintenant. Le bled s'appelle Wuxi et bordure le lac Tai. L’inspecteur s’appelle Chen Cao.

Le genre :
Polar sino-écolo-poétique.

Le contexte politique :
La Chine d’aujourd’hui est la fille de la doctrine de Deng Xiaoping : l’économie socialiste de marché qu’il lança en 1992 et dont le résultat sur la société chinoise “moderne” peut se résumer par une citation de Karl Marx que je te rappelle en partie et dont la fin est subrepticement glissée dans le livre :

Le capital abhorre l’absence de profit ou un profit minime, comme la nature a horreur du vide. Que le profit soit convenable, et le capital devient courageux : 10% d’assurés, et on peut l’employer partout ; 20%, il s’échauffe ; 50%, il est d’une témérité folle, à 100%, il foule aux pieds toutes les lois humaines ; à 300%, il n’est pas de crime qu’il n’ose commettre, même au risque de la potence...

Voila, le contexte te fournit le motif des crimes, car il y plusieurs crimes ; crime contre l’Homme et crime contre la Nature, la mère universelle, Gaïa.

Tout d’abord le crime classique, prosaïque, inhérent à la substance d’un roman policier ; le directeur d’une usine chimique se fait buter juste avant la rentrée en bourse de son usine. Là, faut compter avec le très digne et so british inspecteur Chen ; l’est fort le flic poète et il va régler çà en deux coups les gros... entre deux tasses de thé.

Et puis, en background, il y a le crime contre la nature. La pollution absolue engendrée par la course au profit de toutes ces usines qui recrachent leur merde dans les eaux du lac Tai. Rappelle-toi, faranguis horribilis,  qu’il ne faut pas bouffer les poissons que tu y pêcheras, hein, et quant à y tremper les arpions : oublie immédiatement, tu le regretterais très vite !

Conclusion :
Un très bon et très beau polar, entre-tissé de poésies. S'il continue, ce Chen est en passe de devenir notre ami.




Je vous demande de longuemarcher...

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