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dimanche 21 octobre 2012

D'autres vies que la mienne, Emmanuel Carrère

Oh, Manu, tu es fou ?  Tu veux me tuer ? ! Mais de quel monde parallèle sors-tu ? Non, sans dec, d’où tu viens mon grand ?
Un véritable professeur Barnard ! Y m’a fait une opération à coeur ouvert avec son “D’autres vies que la mienne”.

Ce livre te déchiquette les entrailles, te laboure les neurones et piétine ton petit coeur ; faut le lire d’une seule traite sinon tu ne le finiras pas, t’auras trop peur de le rouvrir le lendemain.

Bon, déjà la mort de la petite fille, d’entrée, ça calme bien et je t’épargne les détails, mais ce n’est pas tout. Plus tard tu vas agoniser des poumons avec Juliette... et jusqu’au bout, dans les interstices. Comme si tu y étais ! J’ai tellement peur de mourir comme çà que j’ai presque décidé d’arrêter de fumer, merde !
Maman, j’veux pas mourir...

Et cependant ( l’est fort Manu ), au milieu de tout ce noir, de cette terreur, il jette une lumière éblouissante, il arrive à susciter une jubilation salvatrice quand il développe sur plusieurs dizaines de pages la vie de ces deux “petits juges” à l’étique irréprochable, ces deux êtres merveilleusement moraux, opiniâtres, courageux et constants dans le mano à mano qui les oppose aux “grosses structures financières” du système et dont la principale préoccupation est de capturer des milliers de pauvres bougres dans la spirale du surendettement.
Ces deux là sont indéniablement du bon côté et il faut être vraiment con pour ne pas en convenir... Pour moi, c'est le cœur du livre.

Farang chafouin, tu ne m’ôteras cependant pas de l’esprit que le Manu c’est un malin ; notre bonhomme s’économise de payer (en liquide ) une belle limousine teutonne à son psy !
Lui, sa quiétude et sa rédemption, il se le gagne à la force du Mac(intoch) en se glissant dans la peau des fracassés de la vie, des estra-terrestes et, plus généralement dans le visage lévinassien des “autres” ; c’est sa psychanalyse à lui qu’il a, en propre et personnellement. L’a oublié d’être con...

Qu’est-ce que je l’aime, mon ami Manu.


Je demande à Monsieur Carrère de payer ce qu'il nous doit...

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