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mercredi 26 février 2014

La cruauté, Michel Erman

Essai sur la passion du mal. 

Là, on est loin de Lévinas, mon chéri ! On est plutôt à l’école Hannah Arendt.
Le Michel t’explique que tu es intrinsèquement méchant, que ton petit corps est bourré de cruor et de sanguis, mais que ce n’est pas grave car telle est ta nature. Le père Rousseau peut toujours aller se rhabiller!
Nous sommes tous mauvais naturellement, la réification de son prochain, la chosification de l’autre, tout ça nous est parfaitement familier depuis toujours, et, selon les circonstances, tu pourrais bien te réveiller dans la peau d’un salaud de première, petit scarabée. Et cela nous permet à tous d'exister, d’exercer la violence, de quelque nature qu'elle soit, avec la meilleure légitimité du monde, avec sinon une extrême jouissance, du moins une parfaite bonne conscience… Ça fout les boules de se reconnaître à travers les saloperies de l’histoire !
Y t’esplique tout, ch’te dis, l’ami Michel Erman ; on est baisé camarade, du début à la fin.
T’inquiète, Freud, Lacan, Pol pot, Staline, Nietzsche, Caligula et Copé (heu… chuis pas sûre pour cézigue) sont invités, tous les héros des temps modernes et anciens apportent leurs touches à la tapisserie finale, à l'infâme boucherie dans laquelle nous nous complaisons depuis la nuit des temps car, finalement, le pouvoir échoit toujours au plus méchant, à celui capable d'infliger la plus grande douleur.


Cet essai sur la passion du mal est implacable et laisse à penser que la noirceur qui est en nous à gagner de toute éternité, qu’il faut se résigner au darwinisme de la méchanceté, à l’état de nature… Dieu préserve !


- Et bien non, il n’y a pas de fatalité à la violence !
- Et pourquoi ? demanda l’autre.
- Parce que de glorieux ancêtres en sont déjà passés par là et nous ont montré le dur chemin que celui qui se prétend humain doit emprunter ; pour ma part je retiendrai juste cet extraordinaire raccourci salvateur de Camus :
« Un homme, ça se retient ! »


Merci de nous avoir si magistralement dessiller, ami Michel.
Merci, vraiment.

(Ça, Lady Gé, c'est un sujet de Kultur'Gé par excellence, maman le met dans le prochain colis...) 




Secouez-moi ! Secouez-moi ! ...





Pourquoi est-il si méchant ?
Paaaarskeuuuu !!!
 

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