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samedi 15 février 2014

Wakefield, Nathaniel Hawthorne

Quelle folie me pousse à acheter des choses de cette sorte ?

Ben, figure-toi, farang-amazonien, que mon dealer américain (fiscalement basé en Irlande) me propose des sortes d’addenda, des listes additionnelles connexes à mes commandes. En l’occurrence, l’autre jour, j’achetais le Bartelby de Melville, et le gentil corrélateur d’événements - tout droit issu de la silicon-valley - qui scrute ultra-libéralement toutes mes envies, m’a immédiatement proposé un blot de trois bouquins : qui plus outre le Melville, et pour une modique poignée de dollars en sus, il m’était loisible d’affurer ce Hawthorne et, tiens-toi bien, un indispensable Gogol. Ouais mon cadet ! Ah, y sont forts les mecs d'en face ! Et que crois-tu qu’il arrivât, hum ? Si fait moussu, tu ne vas pas tarder à t’appuyer un commentaire sur Gogol. Je sais, je suis un misérable, dès qu’il passe une connerie qui flatte le côté qui me gratte, ben je cède, je suis la victime de mes tropismes sinon ontologiques, du moins consuméristes ; j’achète !
C’est grave, docteur ?


Bon, j’rigole, hein ? En fait, chuis très contente de ce Wakefield, une aimable demi-heure, et le corrélateur sus-nommé avait raison, on est toujours dans l’hypothèse du pas de côté. Bartelby entre dans une résistance passive presque inimaginable tandis que Wakefield ose un hiatus de vingt ans.
Je t’esplique : le gars Wakefield, jeune bourgeois pépère des années 1830, femme, boulot, appart en ville, simule un court voyage de quelques jours, embrasse sa femme, lui dit “à samedi, chérie” et se casse… à deux pâtés de maisons de là et va passer vingt piges à vivre juste à côté de chez lui. Il assiste au deuil de son épouse, la croise même une fois à la messe, dix ans plus tard, et nous le quittons juste au moment où il se décide enfin à rentrer chez lui, sur le seuil du domicile conjugal.
Très, très singulier le matelot Wakefield, non ?


Ceci dit, 3,10€ pour à peine quarante-quatre pages, ça situe cette affaire au delà de la faute de goût, là ça frôle l'enc... heu,  bref, on s'est compris.

€v€nt corr€lator



Je vous demande de cesser de m’encorréler...

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