Pages

mercredi 12 février 2014

En finir avec Eddy Bellegueule, Édouard Louis

Pfiou ! Quel bouquin mon cadet !
Ah, il n’a pas pris des pincettes l’ami Ed, il assaisonne joliment l’Homme du Picardie.

Il est cependant nécessaire de souligner qu’il ne fait pas bon traîner dans l’arrière pays de notre douce France si t’es homo, noir, juif ou arabe ; rappelle-toi que le siècle des lumières n’a pas fait que des émules, loin s’en faut.
Ceci dit, je me demande si tu ne l’as pas fait exprès d’être homo en plein pays des macho-prolos, avoue ? Y aurait-y pas un peu de provoc de ta part, hein ?

(Te fâch’ pos, Ed, j’déconne…)

Écoute-moi bien, Ed, je me demande si la question “Est-ce que Édouard Louis sera un grand écrivain ?” n’est pas devenue obsolète dès la parution de ce “En finir avec Eddy Bellegueule” ? Je n’ai pas lu ton truc sur Bourdieu, mais là tu casses la baraque mon grand ; c’est réaliste, poignant, humain, formidablement vivant et surtout t’as bien pigé que l'essentiel c’est de savoir quand s'échapper.

Cependant  laisse-moi te dire que j’ai rarement vu un mec franchir l'abîme existentiel qui existe entre le milieu “ultra-prolo” et la catégorie “bobo” sans y laisser sinon son âme, du moins une grosse poignée de plumes. Ouais, t’as fait une sacrée enjambée avec ce bouquin, t’as pété le miroir ; au passage, je rassure immédiatement tous les branleurs d’Hallencourt (80441, la Somme), t’as des couilles en ciment mon cadet, t’es un putain de vrai mâle, mec. Que tes anciens bourreaux homophobes en soient convaincus. Mais, j’ai aussi parcouru quelques articles du Courrier Picard ; y sont pas très contents de tout ça, là-bas, à Hallencourt, ta daronne ne décolère pas ! Je pense hélas que tu n’en as pas encore fini avec cet enfoiré d’Eddy Bellgueule.
(Au passage, je t’ai vu en photo dans l’Express, une vraie tête de gendre !)

Pour en finir avec toi, Ed, j’espère qu’avec cette catharsis tu auras un peu purgé la haine qu’il est légitime que tu aies ressenti à l’encontre des hommes trop simples qui t’ont fait du mal et que tu garderas un peu de commisération envers la bêtise crasse de ces pauvres hères qui sont presque encore nos frères...

Et paraphrasant l’autre qui s’inventa berlinois, je déclare ici  : ich bin ein homosexuell… et pour celles qui en doutent, sachez, aimables créatures, que je suis bien plus homo que Kennedy n’était berlinoise.

Encore bravo, fils, c’était superbe et je n’ai pas pu m’empêcher de penser au non moins excellentissime “Vie animale” de Justin Torres en te lisant. 



Ed
 


Homo sapiens-picardia…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire