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dimanche 2 février 2014

Le Blocus de la Sibérie, Patrick O'Brian

Aubrey-Maturin, t. 18

Entendons-nous bien, farang-menchevik, il ne s’agit pas ici de la Sibérie à laquelle tu penses naturellement, non, est ainsi désignée une petite partie de la côte de Bretagne sous le contrôle maritime de la Royal Navy : blocus de Brest oblige. Station ingrate s’il en est.

Malheureusement, Jack a souventes fois l’occasion d’être à terre, et tu le sais, à l’instar des abeilles que Stephen installe des fois dans la grand-chambre de la Surprise, ou des charançons qui infestent invariablement les biscuits du matelot, le Jack est un reptile strictement pélagique.
Jeté à la terre, le reptile en question court de Charybde en Syllas, comme il aime à le répéter.  Encore une fois il parviendra (avec quelle facilité !) à se faire un ennemi mortel de son supérieur direct, l’amiral Stranraer, à la ville oncle d’un certain Griffiths avec qui Jack est en conflit pour une histoire de clôture. Un combat de boxe malheureux sera même organisé entre Bonden et un garde-chasse du tristement fameux Griffiths ; ça pue la relégation au fin fond de la liste tout cela :

Nul ne dirait de vous que vous êtes un bon marin, Aubrey ; mais jusqu’ici vous avez été particulièrement heureux dans votre choix des hommes qui font marcher vos navires. Aujourd’hui, je regrette de le dire, la chance semble vous abandonner. Si en regagnant la Bellona vous prenez la peine de jeter un coup d’oeil en l’air, je pense que même vous serez stupéfait du nombre de queues de vache que l’on voit partout, sans même parler des grands ruisseaux de saleté qui dégoulinent de ses poulaines ; mais peut-être le préférez-vous ainsi. J’ai l’intention de vous stationner dans l’escadre de terre. La navigation dans la baie est extrêmement difficile et ardue. Les innombrables écueils n’ont pas tous été relevés avec précision - bien loin de là, en fait - et quelques mois de louvoyages de haut en bas et de bas en haut en apprendrons plus à vous et vos gens pour ce qui est de la mer que d’innombrables milles couverts à la paresseuse, poussé par les alizés, vent sous vergue. De plus, quand les Français de Brest verront le genre d’opposition qui les attend près de terre, ils seront peut-être fort tentés de sortir, et c’est alors que les navires en  meilleur ordre pourront s’occuper d’eux.
...

Si ça ne s’appelle pas un “saxo”, çà, mon cadet !

Sans parler de la déconfiture matrimoniale qui lui pend au nez quand la belle Sophie, son épouse, retrouve les courriers enflammés d’une ancienne maîtresse ! Oh putain !

Bien mal parti, l’ami Jack, et, la guerre finissant, on sent bien qu’il va y avoir du mataf au chomdu…

Attends, attends, c’est pas fini, nous sommes au mois de mars 1815, et à la dernière minute, Napoléon s’échappe de l’île d’Elbe, c’est le début des Cents Jours ; la guerre continue. Oufe !






Bonden, jab du gauche (1-2-3), et crochet du droit ...

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