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mardi 25 février 2014

L’univers des Tontons flingueurs, Philippe Lombard

Le décodeur du film culte

Avant toutes choses, farang-JDRiste, sache que c’est Patrice-la-tremblote qui m’a refilé ce blot, et ça, c'est pas la joncaille à monsieur tout-le-monde ; c'est là qu'on reconnaît un vrai fourgue. Ouais, entre deux dialyses péritonéales et une orchidectomie (couillectomie) qui s’infecte méchamment, le vieux Patriçounet a encore des ressources ; il est toujours capable de flairer une bonne piste, de dégoter des gibiers inespérés… c’est un roué, il a de la bouteille et de la fierté le bibard de l'Union, faut pas trop déconner avec cézigue quand il se pointe enfouraillé dans ton Club House, un bouquin (approvisionné, armé) en pogne.
Bon, ch’t’explique :
Il arrive, il se gare comme une merde pile en face du portail d’Olive, pénètre dans ton logis en claquant les portes, invective la bonne ukrainienne et donne des coups de pieds dans le chien allemand (heureusement, il n’y en a pas !), puis, il te chope à la surprise, dans ton antre, il te plaque ce livre sur le burlif, il garde la main gauche appuyée dessus, pose sa main droite sur ta clavicule gauche éberluée (et oui, vous êtes face-à-face), vrille son regard d’acier dans le pâle cloaque oculaire qui te tient lieu d’organe de la vision et te déclare d’une voix solennelle mais légèrement asphyxiée :
- Lis ça, fils ! heuf, heuf, heuf…
Pis y s'casse, dis-donc, because un rendez-vous urgentissime avec quelque divinité de la proctologie ! Il disparaît, comme ça, dans un tourbillon de matière noire pétrochimique à peine baryonique, et quand tu sors encore éberlué dans la rue, il ne reste plus qu’Olive, devant son garage qui demande :
- C’était qui l’enculé garé devant chez moi ? Regarde, y a des flaques de cambouis partout !

Putain, c’est pas facile de fréquenter plus vieux que soi ! Nous avons tous une pensé pour Sainte Patriçounette, qui se l'appuie quotidiennement !

Ceci dit, la chose qu’il a laissé sur le bureau est un véritable pot de miel. Un petit pot, certes, mais soixante minutes de bonheur ne se refusent pas par les temps qui courent (où courent-ils, d’ailleurs, ces enfoirés ?).

C’est très bien fait, agréable, très instructif et bien sûr bourré d’anecdotes.
J’ai, par exemple, découvert l’origine de la fâcherie entre Michel Audiard et Albert Simonin. Bébert, lui, est un véritable écrivain, un pue la sueur du porte-plume et un maître de l’argot du Paname des années cinquante, tandis que le Michou m’appert plutôt comme une danseuse, il virevolte de périphrases en entrechats, de pointes en métaphores, façon mousse et pampre, une petite fée clochette avec un égo digne d’une star du show-biz.
De toutes les façons, à m’ment donné, tout le monde c’est fâché avec Audiard … c’est un signe, non ? Et cela n'enlève rien à son génie.

Quoi qu’il en soit, c’était super, merci cher Patrice à moi que j’ai…



Le mexicain



Chez moi, quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent...

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