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jeudi 6 février 2014

Les Cent Jours, Patrick O'Brian

Aubrey-Maturin, t. 19

L’ami O’Brian est impitoyable avec ses personnages ; il tue Diana, la belle épouse de Stephen Maturin, dans un accident de carrosse dès les première pages ; t’imagines l’état de notre pauvre Stephen ? 
Cependant, souviens-toi farang-énucléé, que le Stephen est un reptile marin à sang froid et qu’il va supporter sa terrible épreuve avec une très grande force d’âme de sorte que nos braves matelots de la Navy n’auront pas à rougir de son comportement, bien au contraire. Eh oui, le nabot Napoléon s’est échappé de l’île d’Elbe et remet l’Europe à feu et à sang.
La mission de la Surprise, si elle l’accepte, sera de détruire les chantiers navals que ces maudits Français ont installés tout au long de l’adriatique.
Jack hisse à nouveau son guidon de commodore et sus à l’ennemi : ravages, destructions maritimes diverses et variées, captures en tous genres, énormes parts de prise ; la méditerranée joliment à feu et à sang, quoi.
Horreur d’entre les horreurs, les équipages français qui se rendent à lui, même de façon volontaire, voire amicale, subissent nonobstant l’épreuve du pudding au raisin…

La longue pause après le  dîner du carré, pendant que Jack et Christy-Pallière poursuivaient leur conversation dans la grand-chambre, fut remplie pour ce qui était de Stephen et Richard par une consultation médicale.
- Je n’ai en aucune manière l’intention de critiquer la nourriture de la Royal Navy, dit Richard quand ils furent seuls. C’était un excellent dîner, ma parole, et un vin remarquablement bon. Mais qu’était cette masse pesante, glutineuse et qui pourtant s’effritait, enveloppée dans une sauce sucrée, qui a été servie à la fin ?
- Eh quoi, c’était le pudding au raisin, un grand favori du service.
- Eh bien, je suis sûr que c’est très bon lorsqu’on y est habitué, mais j’ai peur qu’une cuisine aussi lourde ne convienne pas à ma digestion, délicate depuis l’enfance. Franchement, monsieur, je crains de mourir.
Après les questions, palpations et autres gestes habituels,Stephen suggéra un confortable vomissement : cela fut rejeté avec un frisson, mais un modeste verre de brandy fut administré avec quelque effet bénéfique…

Si c’est pas ignoble, çà, de torturer ses  prisonniers avec de la cuisine anglaise ? !

Quand je te disais que le sévère Patrick O’Brian se comporte en parfait Ouranos avec ses enfants : il tue sèchement l’aimable Bonden d’un mauvais coup de boulet à la page 675 (version omnibus). Bonden ! Un compagnon du début, le patron du grand canot de Jack, vieux compagnon à la mer comme à la terre, putain, quel coup mes cadets !

(Je vous prie, une minute de silence pour notre aimable Bonden)...
[ tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac,  tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac,  tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac,  tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac,  tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac,  tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac, tic, tac.]
(merci)

- C’est bien triste tout cela, n’est-ce pas Killick ?

Plum Pudding
(lethal weapon)





Je vous suggère de vous méfier des armes de destruction massive...

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