Hé, farang-dubaïote, Sonchaï Jipleecheep is back !
Zeus est Grand et Patriçounet est Son prophète !
Les Dieux de l’Olympe sont vraiment des chics types. Ils me choient, me bichonnent et sont attentifs aux angoisses existentielles de mes oscillateurs moléculaires. Ne ries pas innocent, car hier matin, Persée, alias le blond Patriçounet, qui tel un envoyé plénipotentiaire chevauchant le fier Pegase, vint apponter (s’écraser ?) gauchement sous ma glycine ; teuf-teuf-teuf-bloung ! (ouais, il maîtrise encore mal ses affichages “tête haute” et les commandes vocales du nouveau 125 Pegasus de chez Peugeot). Nonobstant ces quelques maladresses duent à son grand âge, ce semi-dieu avait dans sa besace carénée ce John Burdett et un Qui Xiaolong de nous jusqu’alors inconnus. Le paquet était tout encore dégoulinant du sang de la Gorgone ; grâce soit donc rendue à ce noble fils de Danaé qui prit le temps de faire étape à B. (31130) avant que d’aller sauver la belle Andromède (M31 du catalogue Messier).
Peu après que le staccato de ses rotors peugeot-pégasiens contrarotatifs se fût estompé en "effet doppler" au dessus du pérife, tu te doutes bien que je jetais à l’ancan toutes les contingences qui polluent habituellement mes samedis afin de me consacrer sur-le-champ au dernier bouquin du papa des farangs.
Miam ! C’était délicieux.
Quel bonheur de retrouver l’incomparable inspecteur de la police royale thaïe : Sonchaï Jipleecheep.
À chaque fois, la charge ontologique (métaphysique ?) de ses bouquins te pète à la gueule dans une explosion lente de quatre cents pages. L’ami John t’installe subjectivement dans la tête de Sonchaï mais se garde bien se faire oublier ; il te parle et t'interpelle à tout bout de champ. Tout l’art du pas de côté, de la mise à distance. C’est souvent humoristique, c’est pertinent et il y a toujours une leçon, même quand il décrit la pire des boucheries :
...
Le Bouddha enseigne que la distinction entre sujet et objet, soi et autrui, même entre vous et moi, cher lecteur farang (puis-je t’appeler CLF ?), est illusoire. On le comprend de manière peut-être plus dramatique que ne le souhaitait le Sage quand on a devant soi des êtres humains auxquels ont été enlevés le visage, les yeux, les organes génitaux, ainsi que, comme l’indique la doctoresse en montrant les plaies béantes de chaque cadavre, les reins et le foie. Les qualifier d’anonymes serait éluder la question. Dépouillés de toute trace d’identité personnelle, ils sont pareils à nous tous, comme le sait quiconque possède quelque notion d’économie.
…
Au passage et en plus de la leçon, tu n’es plus un vulgaire farang, non, tu es devenu un Cher Lecteur Farang (CLF).
L’est fort l’animal !
John Burdett c’est the farang
devenu bouddhiste, il écrit au-delà de l’étiquette “polar” qui
badigeonne ses premières de couverture, il se situe à la croisée d’un
Michel Houellebecq et d’un Alexandre Jollien, tous les paradoxes de
l’occident passés au filtre d’une lorgnette orientale ; American-Express
versus karma. Au fil des livres il forge un mutant, un anti-héros
capable de réaliser le grand écart entre deux mondes, deux visions
radicalement divergentes, et ce tout en sachant que le capitalisme
sauvage a déjà gagné ; le mal est identifié et le darwinisme social est
un putain de jeu à somme nulle : ce que le plus malin gagne les autres
le perdent.
Oui mais, tant qu’il restera des Sonchaï Jipleecheep, il restera de l’espoir, il restera les grains de sable dans les rouages… Oufe !
Merci monsieur John Burdett.
Merci à Lek, le katoey (transsexuel en éternel devenir) et assistant de Sonchaï Jipleecheep.
Merci au Colonel Vikorn, patron des flicards du 8e District qui a décider de devenir gouverneur de Bangkok ! C’est un sale con détestable Vikorn, c’est un prédateur, mais…
Merci à Chanya, l’ex-pute devenue doctorante en sociologie et épouse de Sonchaï.
Merci à Zinna, l’ennemi juré de Vikorn.
Merci aux jumelles maléfiques Yip, les golden bouchères chinoises.
etc.
Merci à vous tous, c’était remarquable !
Longue vie à Mestre Burdett et à son jeune padawan Sonchaï Jipleecheep.
Sonchaï ! Don't do drugs...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire