Pages

vendredi 29 novembre 2013

Destination Ténèbres, Frank M. Robinson

Pfiou !

Comment cataloguer ce que fait l’ami Franky, hum?
Bon, c’est de la SF, mais dans quel sous-genre le placer ? Le space opera ? Certainement pas, et pourtant on y est plein fer dans le space, depuis deux mille ans ; le planet opéra ? Encore moins, quoi qu’on en visite quelques unes durant ces cinq cents pages ; les tribulations d’un vaisseau arche ? Mouais, pourquoi pas ; un huis clos intergalactique ? Sûrement ! Là, on est parfaitement synchronisé avec L’enfer c’est les autres ou En attendant Godot ; une illustration du paradoxe de Fermi ? Oui, jusqu’aux vingt dernières lignes de la dernière page, et puis alors revirement incroyable, fulgurant :  l’équation de Drake donne un résultat supérieur à 1 !
J’en suis tombé sur le cul ! Rappelle-toi qu’il est fort le Frank M. R. ! Ouais, la joyeuse clique de ce Magic Circus fait chou blanc depuis trois mille piges dans sa recherche de la vie dans toute la galaxie et quand les p'tis, p'tits, p'tis, etc. fillaux rentrent enfin au bercail… porca miseria ! Questo, non posso dirvi...

Si on résume :

1 - Tu me fais tribuler quelques centaines d’homo-sapiens confinés dans un vaisseau-arche pendant deux mille ans à travers la galaxie.
2 - Aux manettes tu me colles un semi-dieu presque immortel qui semble sinon en proie à un hybris certain, du moins victime d’une compulsion morbide, un peu à la manière du Capitaine Achab de Moby Dick.
3 - Tu mets une larme de “Moineau” dans l’équipage (Moineau, c’est the rebelle, mais il est amnésique ; ça aide pas, tu verrais ce bordel... c'est sartrien !).
4 - Tu secoues très fort pendant des centaines de générations... tchic, tchic, tchac, etc.
5 - Tu sers le tout sur une orbite bien basse et bien glace, trois mille ans après…  

Le petit Jésus en culotte de velours dans ton gosier de pauvre-farang-amateur-de-beaujolpif.

Extra.
Quoi que j’ai eu très peur au début… j'ai cru que c'était bouchonné, dis-donc ! Déjà, le titre est suspect : Destination Ténèbres ça fait genre Fleuve Noir (n° ~500) des années 70, ça n'encourage pas forcement à la dégustation. Pis les cent premières pages on se demande, on s’interroge ; est-ce si simple, si linéaire ?
Ben, non, Mestre Robinson est un vigneron émérite, il connaît son boulot, le coupage est ciselé et ça va crescendo dans les arômes… très très belle SF ; toi prendre, toi prendre !



Merci l’ami, c'était délicieux.


Équation de Drake
by Observatoire de Paris / UFE




Nciv >= 2… je vous demande de sortir vos mouchoirs...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire