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mardi 2 juillet 2013

Éloge de la faiblesse, Alexandre Jollien

Voici une petite merveille, une perle rare ; cent pages d’humanité poignante sous la forme d’un dialogue entre Socrate et l’auteur.

Dans cette collision philosophique, l’ami Alexandre dévide la pelote de sa vie, depuis l’époque de l’institution pour personnes handicapées dans laquelle il passa les dix-sept premières années de sa vie, jusqu’à installé ce jour d’hui dans sa condition d'ethnologue-écrivain.
Sauvé par la philo le garçon, pis il en connait un rayon !
D’jà la forme du bouquin, un dialogue avec Socrate... t’as toute l’école péripatétique qui te tombe sur le râble, puis à chaque détour de phrase tu as un Nietzshe, un Sartre ou un Platon qui te tirent par l'oreille... Sans dec, c’est remarquable et très érudit sous couvert de simplicité, sinon de clarté.
Pourtant rappelle-toi, farang-folamoureux, qu’il a eu un parcours rare, pour un mec si jeune, le camarade Alex... 
Et non, putain, ch’uis pas du tout à m'apitoyer sur ce que je viens de lire, j'en reste simplement admiratif !
Alexandre Jollien se pose en ingénieur de la résilience (Saint Cyrulnik, priez pour lui), il déploie toutes les qualités de sa volonté et de son intellect pour arracher aux contingences darwiniennes de son environnement la part d’humanité qui lui est due. 
Et il est tenace, le bougre ! C'est dur, vif et sans concessions... j'adore.

- Hein ? ! tu souris, farang-pustuleux ? Tu doutes ? Tu penses que je te bourre le mou ?
Veux-tu que nous clouassions ton misérable petit bec ?


Pascal affirme que l’homme est esprit et corps et ne saurait se réduire ni à l’un ni à l’autre. Ces deux entités interagissent. “L’homme n’est ni ange ni bête, mais le malheur veut que qui veut faire l’ange fait la bête.” Nier le corps, loin de s’élever, c’est s’abaisser. Nier le spirituel, même résultat !
Viser l’harmonie entre ces deux dimensions, savoir la gérer, là réside précisément le difficile apprentissage du métier d’homme ; il faut toujours se dépasser, sans cesse aller au-delà de soi-même, s’engendrer, parfaire ce qui est déjà réalisé en soi. Cette intuition revêtit très tôt une importance radicale. Le bonheur, s’il existe, s’oppose ainsi diamétralement à un confort quiet, tranquille, tiède. Il réclame une activité intense, une lutte sempiternelle ; il s’apparente à une plénitude desintéressée, acquise dans un combat permanent...



Hè, c’est pas Camusien, çà ?
Quand je lis des trucs comm’ ça, j’ai des moiteurs... pas toi ?

Alexandre, tu es un homme beau.
Je n’en ai pas fini avec toi... Oh, non !
(Pis je t’ai zieuté sur la quatrième ; une vraie gueule de gendre...)

(bisPsssst... Alex)fin de parenthèse bis
Un détail cependant, ne redéboule plus à la surprenante en pleine page 555 des Thibault (t. 1) car Roger Martin du Gard va finir par l’avoir à la caille...




Dr. Folpeter



Ché vous témande dé ne pas vous moquéz dé mon hatikap... Zinon, pfiout ! ch'abuie zur the boudon...

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