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samedi 20 juillet 2013

Le piège, Emmanuel Bove

Sainte Mère, quelle angoisse ce piège !
Mais c’est kafkaïen !

D’entrée, tu sens bien que le gars Joseph Bridet (Joseph K. ?) ne fera que courir toujours plus vite vers le gouffre.
Ouais, c’est un personnage vibrant d’emblée sur un mode “électron libre”, et rappelle-toi, farang-pétainisse, que c’était pas cool de se proclamer gaullisse dans le vichy de 1940.

Ce pauvre Bridet est aussi désarmé et désarmant que sa femme Yolande, ce sont des personnages décalés qui éclairent le contexte de cette époque par leurs faiblesses, une sorte de mise en abysme de l’innocence sur l’aliénation ; autrement dit quand l’idée qu’on se fait du réel est en totale inadéquation avec ce dernier. 

Joseph Bridet est une sorte d’archétype du Grand con avec une chaussure verte, c’est le Pierre Richard de l’occupe avec la loose du Joseph K. de Kafka. On assiste alors impuissant à une agrégation d’erreurs de jugement et de maladresses fatales et qui finissent par te coller une boule à l’estomac, tu serres les fesses, tu gigotes ; t’es pas serein. 
Pas paisible du tout comme lecture !
Ce con de Bridet court tête baissée vers le lacs qui va l’étouffer : ministères, kommandantur, établissement pénitencier, camps... puis collé contre un mur à l’aube d’un petit matin gris avec une fournée d’otages.
Cela dit tout n’est pas perdu, il reste tout de même une petit phrase gravée sur une pierre :


Joseph Bridet (1908-1941), mort pour la France.


Sauf que la France elle s’en foutait...


De l’art et la manière de ce faire écrabouiller par un artefact culturel infernal : une machinerie administrative...


Les Temps Modernes, Charlie Chaplin




... ou de l'inconvénient à être un grain de sable ...

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