Martin du Gard ?
Roger ? (bob, quoi !)
Non, ch’connais pos : c’est qui, le mec qui a construit le pont ?... me suis-je demandé in petto alors que j'oyais le diablotin de France-Cul qui me faisait l’article... et patati et patata ; bref, t’étais un vrai con si t’avais pas lu R. M. du G., un pire que moins que rien. Putain, j’en connaissais aucun... des Thibault, moi ! Et non content, cézigue a ramassé le prix Nobel de Cuisine pour çà. Te dire si je culmine !
Je me vexe rapidement ; ça m’a bien chauffé !
Cela dit, dans certains domaines, les prix Nobel c’est comme le foot, les J.O. ou la rentrée littéraire francaoui, c’est du showbiz ; ça sert à rien...
Quand tu vois qu’ils ont balancé le Nobel de la paix à Arafat, Obama ou l’Union Européenne ! C’est sinon baroque, du moins assez significatif d’une tournure d'esprit “foutage de gueule” assumée, non ?
En plusse, et pour en finir avec les préliminaires, la période considérée dans ces trois monstrueux bouquins (plus de 600 pages chacun) se situe dans les années 1910... période totalement écrasée par le premier casse-pipe mondial et que je pensais posséder relativement bien, vu que j’ai déjà réglementairement lu tous mes Pierre Miquel, Alain-Fournier et autres Bernanos. Je pensais être bien enfoiraillé, quoi.
Ben j’me gourais figure-toi, farang-fistuleux, j’y connaissais fifre ! Nada ! Le mec de France-Cul avait raison, bordèle !
C’est absolument remarquable. Bob est une vraie pointure, l’as des as, le Bébel de la plume Armandfallièresque.
Une écriture simple, donc très accessible, et cependant extrêmement soignée voire pointilleuse. Il n’y a jamais de longueurs et t’es carrément obligé de tout lire ; pas de diagonalisation possible sinon tu vas rater quand les mômes s'échappent ou quand le bébé y va mourir, putain ! Zéro déchets, dingue, non ? Tout, tout, tout est bien, tout...
Une description méticuleuse des us & coutumes des bourges du Paris "avant guerre".
Deux familles :
la première très catho avec les deux frères mutually exclisive, Antoine et Jacques sous la férule du pater familias Oscar (un sale con facho bien dans l’air du temps),
et la seconde, Huguenote (donc totalement irresponsable), les Fontanin, avec des mœurs dissolues et toutim. Un père volage et dispendieux, une mère inconséquente et un fils vicieux : essaye de me faire des bons français avec une engeance pareille ! Laisse-moi te répéter qu'on en a rater un paquet à la Saint Barthélémy...
Blague à part, les personnages sont d’une profondeur sidérante, ils sont pour de vrai, tu vis leur vie, ils te possèdent à force d’entrechats et de rebondissements trivialement existentialistes.
Une féerie précise et intelligente, sans dec... j’en ai encore la tête qui me tourne.
C’était absolument délicieux et je ne saurais trop vous inviter à goûter cette merveille bien que j’en soupçonne plusieurs d’entre-vous (des gagne-petits, des mesquines, des médiévistes, des retraités ou des branleurs des jeunesses berlusconiennes) d’être rebutés par les plus de 2000 pages qu’il va falloir s’enfourner in the baba pour arriver au bout de ce cycle gigantestosaure.
Putain je veux, Bob est mon pote !
Merci Ser Roger Martin du Gard.
C. Trouille, Le confesseur |
Je vous demande de goûter à votre confesseur...
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