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mardi 16 juillet 2013

L’Orestie, Eschyle

Alors là, farang suspicieux, tu te demandes ce qui m’a pris, non ?
Ben, moi aussi... 

Peut-être que Les Thibault de Roger Martin du Gard m’ont-ils ouvert un appétit démesuré ou plus sûrement m’ont-ils laissé en manque. En manque de grands textes, de référentiels sinon bondissants, du moins incontestables... une sorte d’exaltation post-lecturoïdale, disons. 

Nonobstant, peut-être ai-je été un tantinet trop gourmand, car n’écoutant que mon juvénile enthousiasme, je me suis jeté sur cette Orestie, persuadé que je trouverai l’explication du pourquoi du comment du Grand Tout en épousant au plus près les circonvolutions putassières de la famille des Atrides.

Donc je me suis jeté dedans.
Plouf !
Putain, elle était froide !
Tétanisation... esquisse de soubresauts... noyade !


Voila, en gros con que je suis, j’ai pour religion de ne pas lire les préfaces, les introductions et autres quatrièmes de couverture. J’ai peur de perdre mon temps ou d’être trop influencé ; et je suis un triste sire !
J’ai déboulé tout puceau à la page 109 : Agamemnon.

... quand même résisté jusqu’à la page 147, au moment où :


LE CORYPHÉE
La fermeté bien confirmée d’un tel serment,
quel remède apporterait-elle ? Je t’admire,
toi nourrie au-delà des flots dans une langue étrangère :
chacun de tes mots a porté comme si tu avais tout vu.


… avant d’abdiquer tellement j’étais de plus en plus largué.
Que faire ? Renoncer ? Faire le capitulard ? Rien dire à personne ?...
Et bien non ! Prenant mon foutrage à deux reins, je me suis insurgé et je suis allé siffler là-haut sur la colline. Résultat, de fil en wiki : Jacqueline de Romilly dans “Jacqueline de Romilly raconte L’Orestie d’Eschyle”.
[Je vais t’en faire l’article très prochainement car pardon, elle t’en explique un rayon et c’est extrêmement consubstantiel à ce qui nous préoccupe présentement, c’en est même transsubstantiationnel si tu veux mon avis catholique, apostolique et roumain...]

Et après, je me suis épaté à allègrement finir mon Agamemnon, mes Choéphores, puis à me régaler avec les Euménides... Chères Bienveillantes...

Faut dire aussi que les Atrides c’est pas la famille de môssieur tout le monde, non, c’est plutôt tuyaux de poêle et compagnie, tendance Borgias, si tu vois ; meurtres et incestes à tous les étages sans compter sur la pléthore de Dieux tous plus vicieux les uns que les autres qui se mêlent d’un peu trop près de la tambouille des hominidés d’il y a 2500 ans.

Bon, que je t’affranchisse :
Tu te souviens, farang-hélénophobe, qu’Agamemnon et son frangin Menelas étaient à la tête d’un gang de Harley (le Spartak d’Argos, je crois) et que ces couillons se sont fait soulever la belle Hélène par le freluquet Pâris, lui même membre d’un chapter concurrent : l’Olympic de Troie. Rappelle-toi qu’il leur en faut moins à nos bilkers pré-jésuschristiens pour choper les nerfs. Les deux compères sifflent leurs potes et voila toutes la clique des Ulysse, Ajax, Diomède and Co qui enfourchent leurs putains de bécanes et qui vont planter leurs tentes aux pieds des murailles de Troie. Là, baston générale pendant dix piges ! Mais j’t’apprends plus rien si tu as lu ton Homère ( fils de Simpsons ?). Une guerre pour l’honneur en somme... ben, dis que j’me goure ! Comment ? T’invites un pote chez toi, t’as tous les égards, tu lui fais essayer ta Harley, y sniffe ta coke, bois ton gin, fume ta beu, dégueule sur tes tapis et au moment de se casser cézigue te chourave ta meuf ? ! Avoue qu’elle est raide celle-là, non ? ! On en a connu qui se sont fâchés pour moins que çà. Tu comprends maintenant pourquoi le père Ménélas était furax. Brèfe, après cette tafiolade infernale, Ménélasse a posé sa main sur l’épaule de son frérot Agamemnon et l’a regardé droit dans les yeux :

- Aga (ouais, il l’appelait Aga), t’as vu comment ce fils de pute de Pârisseux a levé Mon Hélèneux ? Çà, on peut pas test, té, peuchère ! Cours chercher Fifi, Loulou et Riri et allons foutre une branlée à ces enculés de métèques, de juifs errants et de pâtres grecs... En selle les gars !  Vroouuum... roaaa... etc. On connaît la suite.


Voila pour la situasse (en gros, quoi).


L’ami Eschyle (si, c’est mon ami aussi) intervient donc à ce moment là, dix piges après le départ d’Agamemnon et de ses Sons de l’Anarchy et écrit la première de ces trois pièces qui composent l’Orestie:


Agamemnon.


Donc, quand le mâle alpha Aga se repointe “at home”, sache qu’il est attendu le lascar. Faut dire que sa gonzesse, Clytemnestre, l’a un peu à la caille car avant de partir zà la guerre, se connard a sacrifié sa fille Iphigénie à ESSO, le dieu des “on the road again”. Qui plus outre, mémère Clytemnestre s’est pris un amant (Égisthe) dans l'intervalle... te dire si elle est joice quand il rapplique le pacha ! La garce va n’avoir de cesse de fomenter, d’ourdir et de manoeuvrer pour arriver à lui niquer sa race à l’époux maudit et infanticide; elle le coince finalement sous couvert de boniments et le pique sévèrement... Tschac ! Tschac ! Saigné comme un goret... y claque ! Tant mieux, j’l’aimais pas non plus, Aga... j’ai pas pleuré !

Évidement, c’eût tété trop simple d’en rester là ; deuxième mouvement :

Les Choéphores.

Ouais, tout ça c’était sans compter sur Oreste qui est le fils d’Agamemnon et de Clytemnestre.
Calcule pas, çui-là est du côté de son vieux, et ce fils de… heu... cet enfant de salaud, disons,
va venger son père en trucidant sa vieille, ce bâtard... c’est bien un gros con de mâle, tiens !
Du coup il se chope les Érinyes sur les endosses car figure-toi qu’il existe déjà une police intergalactique à l’époque :  les Érinyes. Une sorte de club de gonzesses façon petits juges rouges qui ont l’oreille des Dieux et qui sont teigneuses comme des journalistes de Médiapart. Celles-là, quand elles t’ont flashé, t’es sûr que la prune va atterrir dans ta boîte aux lettres. Elles ne ratent personne ; t’as déconné, t’as tué ta daronne : elles vont te marave... tu peux pas test là non plus !  T’es mal barré car les Érinyes c’est comme les morbacs, ça te lâche plus...
Donc, la malédiction des Atrides va continuer... cette spirale de violence familiale ne finira jamais, que tu te penses dans ton neurone de juilletiste...

Heureusement, heureusement il y a la troisième partie :

Les Euménides. (en fait c'est les Érinyes en mode civilisé V2.0)

Ici, et il était temps, Apollon va calmer le jeux, va amadouer les journalistes de Médiapart, leur expliquer que l’Oreste, finalement, il est plus con que méchant, que ça sert à rien de s’acharner sur des Boudu et que si elles veulent vraiment se la donner en ce moment, ben elles zont des Tapie, des nains, des Juniac et des Karachi-gate qui n’attendent que leurs bons offices et que c’est promis, le gars Oreste ne montrera plus son zizi à la sortie des zécoles.
Et je persiste à croire qu’il a raison cet Apollon, car à ‘ment donné, la vendetta, faut qu’elle s’arrête. Alors que ce soit Apollon, Les Bienveillantes ou Boris Cyrulnik, place à la rédemption, à la reconstruction, à la résilience et que cesse la malédiction des Atrides. Oreste est jugé, lavé de ses péchés et libre devant les Dieux et les hommes, et merci à l’aéropage... 
Ça s'appelle la Justice.


Brèfe, y zétaient bien cools ces Sons of Eschyle... à part la boîte à vitesses de la Peugeot 504, j’vois pas ce qu’on aurait inventé de mieux depuis, hein ?


[ j’ai un peu déconné là, non ? Mais sans dec, c’est pas si loin pourtant... cela dit, faut quand même que j'arrête l'EPO.]




Erinyes: Winter by Ivy Izzard





Putain ! Tu vas payer !...

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