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samedi 23 août 2014

L’homme qui souriait, Henning Mankell

Du moins au début, vers la fin il ne souriait pas tant ce triste sire d’Alfred Harderberg, il avait un putain de pitbull accroché aux basques. L’affreux jojo en question est pourtant un suédois de la haute, un puissant requin de la finance internationale, quasi intouchable, et le pitbull qui lui mord le cul, tu l’auras deviné, n’est autre que notre bon inspecteur Kurt Wallander.

Dieu sait cependant que ça partait mal  pour l’ami Kurt, on le découvre en pleine déprime au début du bouquin, à deux doigts de filer sa démission ; il ne digère toujours pas d’avoir butté un malfaisant dans un tome précédent, te dire s’il a de la conscience cet homme ! Seulement voila, au bout de quelques pages on lui flingue son vieux pote avocat Sten Torstensson presque sous le nez ; tu parles s’il a eu vite fait de balancer sa lettre de dem in the poubelle et de reprendre du collier, plus furieux que jamais.
En outre, les méchants ont l’outrecuidance de piéger sa bagnole ; sa nouvelle collègue et lui frôlent l’éparpillement aux quatre coins de la Suède à quelques secondes près. Le commissariat de Ystad est en effervescence, tu penses bien qu’il vont mettre les bouchées doubles pour faire tomber l’autre enculé international qui se croit tout permis avec son tas de pognon, ses châteaux, ses tueurs, son jet et ses yachts.

Un opus assez mouvementé avec un final épique digne d’un James Bon : notre pitbull chéri va encastrer toutes une rangée de chariots à bagages dans le Golfstream G650 du sale con pour l’empêcher de décoller vers quelque paradis sinon tropical, du moins fiscal.

Comme d’hab, pour les détails plus fins, à toi le soin.

Note quand même qu’au fil de ses bouquins - qui commencent à dater pour les premiers - on voit bien que le gars Henning Mankell avait compris que les années 90 sonnaient le glas des temps modernes. Il a vu avant nous arriver le rouleau compresseur du Yield management et les nouvelles servitudes du consumérisme ; il met les marionnettistes dans la lumière, et les bonnes questions surgissent en négatif : que devenons-nous, sinon des monades ontologiques culturellement assujetties aux diktats du néo-libéralisme ? Les serfs de nouveaux seigneurs que sont Coka, Nike, Google et autre puissance pharmaceutique…

Tous les livres de Mankell sont un cri salutaire, une leçon d’éthique.






Wallander, merde ! 
Je rêve ou t’as fait une rayure sur mon learjet ?...

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