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lundi 16 décembre 2013

Journal d’un corps, Daniel Pennac

Ah ! Pennac…

Le papa des Malaussène frappe un grand coup avec ce bouquin inattendu.
Ventre-Saint-Gris, que c’était bien ce journal d’une incarnation !

L’ami Daniel nous livre là une cartographie spatio-temporelle des us&coutumes de notre tuyauterie. Et rappelle-toi, farang-pétomane, que tu auras vit’ fait de t’indentifier au cobaye… si peu que tu sois un garçon, bien sûr ; tout est là, biologiquement, anthropologiquement et intimement disséqué, étalé, annoté. Une retranscription minutieuse et honnête, au jour le jour ; la ship's log de l'écorché du Larousse entre douze et quatre vingts piges, en somme.
Cocasse, hyper-réaliste, réjouissant, puis inquiétant et franchement flippant à partir des soixante berges… (Cette histoire de prostate commence à me faire paniquer gravement)
Rien d'inattendu pourtant, on sait déjà tout cela, forcement, mais c’est tellement “tabou” que même cézigue du Larousse est asexué.
Au passage, je serais très très curieux de lire la même chose du point de vue d’une fille ! Ouais, il n’y a aucune raison, chères frangines, qu’avec ce bouquin vous possédassiez sinon les arcanes, du moins le vade-mecum qui orchestre nos pulsions les plus intimes, et que nous, pauvres mâles ignorants et superfétatoires, nous continuassions à rester les maladroits arpenteurs de vos terra incognita…
Ben quoi ? Dis qu’j’ai tort ! Qu’est-ce que t’en connais réellement de la bio-mécanique féminine, toi farang-peigne-cul ? Tu sais bien que Pagnol fait dire à Rému que les femmes sont plus compliquées qu’une montre ! Chuis pas horloger mais j’aimerais bien en savoir plus, pas toi ?

Quoi qu’il en soit, le pari de ce Journal d’un corps est gagné car en écrivant noir sur blanc ce qui ne se dit jamais, Daniel Pennac lève le voile sur nos incertitudes face à ce corps dont il faut sociologiquement cacher les gargouillis turbides ou les incongruités explosives, et plus simplement, face aux mille épreuves (ou satisfactions) de la chair que nous affrontons d’habitude dans une sorte de solitude collective et parallèle.
On assiste, ravi, aux déraisons si familières de ce conducteur fou qu’est notre surmoi (dans son acception lacanien), de ce qu’il fait subir à cette merveilleuse machine qui vieillit par devers nous et ce faisant on prend conscience de l’éternelle présence du petit môme que nous fûmes et que nous resterons à jamais.
“Nous sommes jusqu'au bout l'enfant de notre corps. Un enfant déconcerté.”

Ces turpitudes du corps vivant sont souvent drôles, tendres, saugrenues, et cependant émouvantes ; finalement tout cela donne un livre d'une intelligence rare. Un régal...

Bravo Danny-le-vieux pour avoir su de si remarquable façon nous refiler un traczire de vieux bibard tout en célébrant Danny-le-juvénile.

Merci à Muti Béa, la terrible, gracieuse et Triumphale Pythie du Théorème, qui fut à l’origine de cette lecture initiatique.


Écorcher Larousse like.



Rendez-moi mon zizi...

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