Fiou...
putain que c’était long !
Une assiduité sans faille pendant cinq jours. Rappelle-toi, farang asymbolique, que j’en ai sué des gouttes commac sur ce monstre, ouais, fallait quand même les tailler ces presque mille pages de la Blanche !
Une assiduité sans faille pendant cinq jours. Rappelle-toi, farang asymbolique, que j’en ai sué des gouttes commac sur ce monstre, ouais, fallait quand même les tailler ces presque mille pages de la Blanche !
Un mot sur Albert Cohen d’abord.
Bébert est un virtuose du porte plume, un peintre des mots.
Il
ose des trucs incroyables dans ce bouquin, par exemple il y a des pages
et des pages sans ponctuation ! Et ça passe, ça passe même très bien,
tu te balades dans la tête des gens en sautant d’un train d’idées à un
autre, comme ça, juste par rupture de symétrie... très impressionnante la mécanique d’écriture. Quelle facilité, quelle jubilation de la
langue française, c’est tout à la fois moderne, outrancier et pagnoleste.
La griffe d’Albert Cohen c’est la truculence, ça pétille d’inventions,
c’est plein du soupir des bulles d’un champagne doré... plic, ploc,
ploc... ça titille ton neurone. Quel Écrivain mes vieux gars !
Un style et des trouvailles remarquables sans lesquels je n’aurais pas pu finir ce pavé.
Pourquoi ?
Pasque je déteste Solal comme jamais.
Je l’avais déjà écrit ici et là,
ce Solal est un sale con. C’est un personnage insupportable, macho,
misogyne et fat. Je le déteste tellement que ça a presque gâché mon
plaisir de lecture. Tout est de sa faute à ce salopard...
Brrr, t’as vu ?
Je l’aim’ pos çui-là !
J’ai préféré Adrien Deume, ce petit mec pitoyable de la SdN, archétype du fonctionnaire jean-foutriste et doté
d’une famille à chier. Tellement pathétique qu’il en devient aimable.
Sans dec, j’ai même fini par l'apprécier cézigue tant il est malheureux et
humain quand le fumier de Solal lui pique ça gonzesse.
Heureusement, il y avait mon quarteron favoris de Valeureux, toujours mené par un Mangeclous déchaîné.
Bon, tout ça c’est bien beau, mais c’est quoi Belle du seigneur ?
C’est the histoire d’Amoure.
Entention,
pas un truc à la petite semaine ou une amourette un peu merdique comme
on peut en connaître toi et moi, hein ? Non, là il s’agit de l’Amour
Pur, l’Amour Fou, sans compromission ni retenue ; le truc sinon
impossible, du moins ultra dangereux, quoi !
Bien
sûr, l’ami Cohen n’est pas le premier à visiter le genre, il a eu
maints illustres prédécesseurs, je te renvoie à tes propres références,
t’es sûrement plus calé que moi question Roméo et Juliette, Tristan
& Shtroupfette ou autres Bonnies & Clyde et, si t’as bien
remarqué, ça ne finit jamais bien ce genre de cavalcades !
Dans
ce couple, je n’aime que Ariane, la Rianounette à Didi, la maîtresse de
l’autre imbécile de Solal ; j’aime sa façon de s'émanciper, sa
fraicheur, son insoutenable persévérance à sauter d’une vie
confortablement merdique à une autre, cette façon de s’éblouir, de se
brûler dans la flamme de son idée de l’amour.
J’ai
aussi beaucoup aimé le personnage de Mariette, la vieille domestique
qui apparaît dans la deuxième moitié du livre. Quelque soit l’époque, le
bon sens habite chez les petites gens. Aimable Mariette... (plic, plic,
ploc, etc.)
Sans
compter que l’histoire se passe dans l’Europe des années 30 et que le
Solal, là, c’est un feuj de la meilleure eau, au cas ou tu l’aurais
oublié... et ça commençait à sentir mauvais pour eux en 36, si tu te
rappelles bien... Alors bien sûr, grossium de la SdN ou pas, il va très
vite se heurter au tropisme mortifère de l’antisémitisme triomphant de
cette époque là. Des pages poignantes qui jouent sur les seules touches
humaines de ce vilain Solal et qui transcendent cet haïssable personnage.
Merci Môssieur Albert Cohen pour cette estraordinaire leçon d’humanité.
PS: Môssieur Cohen, tu me pardonneras de jubiler à l’idée d’avoir su garder tes Valeureux sous le coude, je préfère en finir avec toi sur une touche plus méditéranéenne, plus Céphalonique, plus rigolote, quoi !
Je vous demande de plicploquer...
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