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samedi 1 juin 2013

Le dîner, Herman Koch

Glacial et superbe, merci Titi (like a river).

Un livre extrêmement inconfortable sur l’amoralité. 

De quoi s’agit-il exactement ?
Vit' fait :
Deux cousins ados, commettent l’irréparable un soir où la connerie les possède. Ils molestent une clocharde puis y foutent le feu avec un jerrican d’essence... WLAOUM ! Bien sûr, ils filment, c’est trop marrant...
Les parents soupçonnent très vite la vérité mais couvrent ces petits salopards.
S’en suit une explication de texte (entre les deux couples de parents) autour d’un dîner dans un grand resto. Que va-t-on faire ?
Le récit est structuré autour de ce dîner et on progresse de plat en plat, eux mêmes abondamment assaisonnés de flashbacks qui restituent la chronologie des zévènements et dessinent la psychologie des personnages ; digestion très pesante garantie !



Mais là n'est pas l’essentiel, car au-delà de l'histoire glaçante et magistralement servie par l'ami Herman, au-delà de l’acte ignoble, de la barbarie des faits, la question qui se pose est : qu’apprenons-nous à nos mômes ? Quelles valeurs, quels exemples diffusons-nous ? Le milieu familial est téléonomique, structurant, alors quel environnement imposons-nous à nos chères têtes blondes, à nos chats où nos poissons rouges ? Et corolairement, quelles contraintes structurelles nous furent-elles imposées par nos propres géniteurs (éleveurs ?), hum ? Quel relais culturel avons-nous en main et de quelle façon le passons-nous ?
Autrement dit, comment partage-t-on le gateau inter-générationnel de la responsabilité ? Sommes nous des animaux dotés de morale ? Ha ha, on rigol’plus, là, faut appeler des Levinas et des Deleuze à la rescousse, faut aller farfouiller chez les structuralistes... 
(Jean-Paul, remets nous un ballon de Côté Tariquet... On a le temps, j'en vois qui en sont encore à wikipédier sur la téléonomie... merci.)

Personnellement, et considérant que je suis un parangon de la phisolophie de comptoir (patent pending, hips...), je péterai le nez et toutes les dents de devant à ce petit con de “mon fils” avant de le livrer au bras séculier... dès la page 157, tu vois ! J’ai l’impression qu’en l'occurrence, et contrairement au narrateur, je serais un parfait distributeur de moralité ! 

Le fait est, on regardera différemment sa progéniture après cette lecture...
Heureusement, les filles sont moins sujettes à ce genres de saute d’humeur testotropique, mais... sait-on jamais ? Je reste disponible pour une distribution d’éthique Lévinassienne. Avis à l'adolescente !


Dans ce resto, j’ai ressenti pour ces gens, propres, civilisés et bien "blancs", le même dégoût que j’ai eu pour Foufana le barbare ("Tout, tout de suite” de Morgan Sportès). Ils font partie de la tribu des visages pâles, des humains incompétents.


Farang mon ami, que Dieu nous préserve de fréquenter pareille engeance et que le cul te pèle...
(Jean-Paul, remets-nous çà...)






Je vous demande de ne pas vous goinfrer...

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