Qu’est-ce que tu veux, je m’y sens bien, moi, dans cette parenthèse nippone ouverte il y a peu avec Underground...
L’honnêteté m’oblige aussi à préciser que le mois dernier, un élégant mammifère de France-Cul a su faire le panégyrique de ce petit joueur d’échec avec une telle conviction, une telle virtuosité, qu’il m’a chauffé à blanc... rappelle-toi qu’il ne m’en faut pas tant.
Bon,
Lady Yôko Ogawa c’est l’école Murakami, en plein ! Mais avec la
sensibilité d’une femme en plusse. On ne glisse pas dans les failles
spatio-temporelles du Murakamuche, non, là c’est autrement subtil, on
dérape dans un continuum d’émotions primales.
Lady Y. crée une
véritable féerie au niveau de ta glande pituitaire (ton hypophyse,
connard !), tu redeviens un petit nenfant émerveillé... et puis
inquiet... puis rassérène... à nouveau alarmé... et apaisé derechef...
pfiouuu, quel talent ! Elle appuie sur des touches qui commençaient à
rouiller.
J’ai pleuré au moins deux fois ! Ouais, moi, une épée, un cador, un mec qui faisait la loi au village y a pas vingt ans !
C’est quoi c’est ovni du soleil levant ? Mais comment elle fait ?
Elle a tissé un conte des temps modernes.
C’est une histoire merveilleuse qui s’adosse à un échiquier.
Il y a l’ombre d’Indira la noble éléphante, la douceur de Pion le chaton.
il y a un énorme et amical maître d’échec qui vit dans un autobus désaffecté.
il
y a le petit élève aux lèvres poilues (ouais, le petit gars est né avec
la bouche scellée ; opération, transplantation d’une bande de peau prise
sur ses mollets... résultat : il lui pousse du poil aux lèvres ! C’est
pas incongru, çà, comme situasse ?).
Il y a la marionnette Little Alekhine.
Il y a une colombe blanche sur l’épaule d’une frêle jeune fille.
Il y a des vieillards débonnaires en a8.
Il y a toujours l’échiquier...
Et surtout, surtout, souviens-toi bien de ça : "il ne faut pas grandir".
Et surtout, surtout, souviens-toi bien de ça : "il ne faut pas grandir".
La rédemption par les échecs... Dieu que c’était bien !
Hé, sans compter la couverture de chez Actes Sud ! Mama mia, qu’elle est belle !
Superbe
bouquin, dedans et dehors. Là, j’en conviens, le kindle ne peut pas
lutter. C’est un véritable plaisir de manipuler cet artefact tout en le
lisant ; il ravit les sens.
Je vous demande de ne pas me sacrifier...
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