La vache !
Baroque, vous avez dit baroque ?
Non, c’est simplement oulipien ; kolossal !
Sais-tu, farang merdique et cartésien ce qu’est l’Oulipo ?
Un roman oulipien ? Non plus ?
Hum...
ça me fait bien chier de le dire, mais j’étais comme toi jusqu’à
avant-hier. Je ne savais pas de quoi on parlait et je ne m’attendais pas
à cela (bien qu’averti par padre Hugo puisqu’icelui est l’instigateur -
pressant - de cette lecture initiatique ; il m’en aura fait voir,
celui-là aussi, tout au long de cette année blogosphèrique !).
Nonobstant,
l’honnêteté m’oblige à me souvenir que le vieux Bill m’avait déjà
parlé d’oulipomania, à propos d’un bouquin de Quenaud qui, parait-il, ne
possède pas d’oeufs... heu... ha, ha, ha.
Mais
c’était y a trente berges, au moins... et comme cézig -Titi- était déjà
un vieux con (chuis même pas sûre qu’il soit des années 50... hein ? ou
alors du tout début... te dire s’il était vieux !), étudiant en
douzième année de fac d’Écrivain, chiant comme voisin voisine,
hypocondriaque, alcoolique et qui ne sautait jamais son tour quand un
joint orbitait complaisamment autour d’une partie de tarot et/ou d’un
reprofilage heuristico-anthropologique des contingences sociétales qui
présidaient déjà, et insidieusement, à nos destinées de jeunes gens
nouvellement ancrés dans le Paname des années 80, ben, j’y faisais pas
trop gaffe, couillon que j’étais ; nous avions le temps, nous étions
immortels !
Nous avions tord, bien sûr. J’avais tord. On a toujours tord
de mal écouter ses amis, y a en pas tant que ça finalement, du moins
pas “des” qui te tolèrent plusieurs décennies.
Ben ouais, c’est toujours
mon ami, ma Biloute-Rieuse ; je ne connais peut-être pas de
cosmonautes, d’accord, mais je me targue d’avoir un écrivain, un vrai,
dans mon premier cercle ; que personne n’y touche! Il est à moi !
C’est
Mon Titi... il en a déjà plus oublié que nous n’en aurons jamais
appris, en écrivainerie. T’as juste à tester quand il
daigne écrire dans sa Spirale-Web, putain !...
-
Hein ? Comment çà ? Tu veux en revenir aux zoulipienneries ? En plein
dans mon panégyrique Tititien, pendant que j’évoque ? Sale con, tu me
tues...
OK, OK, “La vie mode d’emploi”, donc.
Bon,
un immeuble imaginaire mais cependant hyper-réaliste, sis au 11 de la
rue Simon-Crubellier, Paris 17ème (ok, il n’existe pas mais il est très
plausible), entre 1875 et 1975.
Tu
vois le coup ? Dix par dix par 100 ans.
J’veux dire qu’il te faut
imaginer un immeuble de dix cases de haut par dix cases de larges et
dont on enlèverait la façade ; une sorte de maison Barby vue par la
tranche. L’Ouliponnerie va consister à se déplacer sur cette grille
selon l’algorithme du cavalier
d’un jeux d’échec. T’inquiète, y a de grands malades qui ont déjà
calculé le coup, et ça donne un parcours bien particulier, une
trajectoire totalement sous contrôle. Mais ce n’est pas tout ; un
véritable tourbillon d’histoires intriquées, qui dérapent tous azimuts,
vont illustrer chaque case (pièce de l'immeuble), héberger leurs lots
d’historiettes, d’anciens proprios en nouveaux locataires, de neveux, de
nièces. Tout un monde métronomé, calculé, décrit, holistiquement
circonscrit ; la moindre assiette décorée du Mont St Michel qui
pendouille sur le mur de tel salon, la moindre armoire normande sis dans
telle chambre, le plus insignifiant des barreaux de chaise à une
histoire. Quand il ne s’agit de suivre un grand oncle dans sa conquête
de l'Afrique ou un diplomate anglais dans sa vengeance implacable...
100 pièces, 1000 personnages... c’est impitoyable et polymorphe.
Il faut lire cela.
Quoi
qu’il en soit, tu ne m'ôteras pas de l’idée que l’ami Georges était
bien allumé ; génial, certes, mais allumé. Et pareil pour tous ses
camardes oulipiens.
J’en suis resté tout ébaubi, bordèle !
600 pages à lire ABSOLUMENT...
Trou noir |
Je vous demande de… shloups !...
Dis donc, mon vieux gars, faudrait pas ezagérer ! Pourquoi pas né sous Napoléon III tant que tu y es ! Con, je dis pas, mais vieux, jamais ; moi vivant, ça n'arrivera pas, mordel de berde ! Il serait temps que nous orbitassions de nouveau…
RépondreSupprimerLa Vie mode d'emploi, super, mais ne t'arrête pas là, du même lis aussi : Je me souviens, La Disparition, Les Revenantes.
Et essaie Sukkwan Island de David Vann, tu m'en diras des nouvelles.
Je t'embrasse, mon lapin des îles,
Th