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samedi 23 février 2013

Le très corruptible mandarin, Qiu Xiaolong

Je n’ai pas pu m’empêcher d’enquiller un autre QX dans la foulée ; j’étais bien, j’étais chaud et j’ai un stock de soupes chinoises dans les étagères... pourquoi se priver ?

Encore la Chine, alors... miam.

Dans cette quatrième enquête le désormais illustre Chen Cao s’attaque à la corruption qui à l’heur de prospérer à tous les étages du Parti. Entention où tu mets les pieds infarangtible innocent, nombre de camarades férus de chrématistique et bien plus haut placés que toi, en croque de la peau de vin, du millions dollars, de la bonne souplette chinoise. Pis quand ils ont fait leur pelote, bien accumulé, bien abrité toute leur fortune, y s‘cassent ces saligauds ; les rats rouges quittent le navire, comme dit le Vieux Chasseur. Ah, les fumiers !
Heureusement que le camarade Zhao, grossium du Parti et instigateur de la chasse à la corruption, a toute confiance dans l’efficacité et la probité du camarade Chen. C’est sûrement pour cela qu’il en fait le Monsieur Propre de l’appareil d’état avec le titre de “quinchai dacheng” (envoyé spécial de l’empereur, porteur de l’épée impériale) et qu’il le lâche sur la piste de l’infâme Xing, cadre corrompu et réfugié aux États-Unis.
Rappelle-toi que St Louis, Missouri, vu par une délégation d’écrivain chinois vaut son pesant d’incongruités! Accessoirement tu découvriras la maison de T. S. Eliot, l’Arche de St Louis et les péniches de jeux.
[ Drès bon, drès bon, doi brendre...]

Ceci étant, je te dois quelques échantillons en rapport au commentaire d’hier soir (Encres de Chine). Ouais, une vapeur fortement empreinte de delta 9 tétra-hydro-cannabinol m’a imprudemment poussé à affirmer que les bouquins de QX obéissaient à trois règles directrices : l’Histoire, la poésie et la bouffe. Quelle connerie ! Pourquoi pas deux ? Pourquoi pas quatre ? Hum ?
Ben, connerie ou pas, je vais garder le concept systémique des ces trois dorsales et, tel les astronomes du physicien russe Lev Landau, je suis souvent dans l’erreur, jamais dans le doute.
Conséquemment, et après t’avoir précédemment distillé un dé de polésie chinoise, je te dois, disais-je, quelques échantillons de cuisine chinoise. Gaffe, l’ami Qiu Xiaolong est un fana de la bonne tortore, il te persille çà toutes les vingt pages, putain. Faut pas le pratiquer si t’es au régime, hein ? Il te prend des envies de chinoiseries à trois heures du mat’, bordèle ! Je déconnais pas, au début en t’expliquant les soupes chinoises ; c’est le minimum à avoir sous la pogne ! Rends-toi compte, ils passent un tiers de leur temps à bouffer ou à boire du thé, ces gens là !


Sur ces conseils, ils prirent une soupe de travers de porc aux tulipes dans une cocotte d’acier, du bar à la vapeur au gingembre et aux ciboules présenté sur un plat bleu et blanc, du bœuf bouilli parsemé de poivre rouge dans un grand bol, des coupelles de tomates aux crevettes décortiquées, et des paniers de riz frit aux pousses de bambou. Ils accompagnèrent le tout d’une bière glacée.

Chen fut particulièrement impressionné par la soupe de poulet Vieux Subei, aux riches effluves et à la saveur subtile... Il y eut ensuite le porc Grand-mère dans sa petite coupelle, baigné d’une sauce de soja à la couleur ambrée, et le porc frit et passé à la vapeur si longtemps qu’il fondait sur la langue.




我再問你一遍:媽,我餓了......
Je vous demande de répéter : Putain, j’ai faim...

3 commentaires:

  1. Cher ami de l'empire du milieu et des shikumen shanghaïens, j'ai du mal à soutenir ton rythme. J'étais en avance pour "visa pour Shanghaï" mais je suis à la bourre pour "Le très corruptible mandarin" ( dont la femme est une mandarine ? )
    Je te rejoins donc sur l'analyse, en particulier à propos de la cuisine. J'ai ( mes excuses pour l'image répugnante) la bave qui coule aux commissures des lèvres en lisant certains passages.
    J'ai même pris des notes pour essayer de reproduire certains plats, tout du moins ceux dont on peut trouver les ingrédients chez Hyper Asia.
    A propos de littérature et de gastronomie, Gilda Piersanti donne, dans chacun de ses livres au moins une recette succulente de cuisine italienne. De plus, ses polars sont très réussis.
    Que la félicité tombe sur toi et ta famille comme la pluie d"été sur le sol avide d'eau.

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  2. Ecoute, Patrissounet, si tu réussis quelque chose ne serait-ce que d'évocateur, je te prie de nous inviter à le déguster ravec vous ! Ceci dit, oublie la cervelle de singe vivant !

    Serguei, ton commensal asiatique le plus fervent.

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  3. Qui plus outre tu me coûtes du blé avec tes commentaires culinaires sur Gilda Piersanti ; Wonderland en approche rapide... Salop ! C'est nous qu'y paye !

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