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jeudi 21 février 2013

Encres de Chine, Qiu Xiaolong

Merci à l’ami Xiaolong pour ce troisième épisode des aventures de l’inspecteur Chen Cao.

Donc, toujours la Chine des presque années 2000, toujours Shanghai et à nouveau le couple Yu-Peiqin en soutient de notre flic polète Chen et bien sûr, toujours l’ombre à peine poussiéreuse du monstrueux Mao et de sa révolution culturelle.

Bon, ce n’est pas tant l’intrigue policière qui prime dans ses bouquins, que le contexte ; c’est la solution de continuité qui s’esquisse sous nos yeux de farangs ébaubis entre la chine millénaire que l’on s’imagine et le tigre capitaliste en train de naître. Tigre doté de tous les défauts idoines à sa nature mais d’une vigueur et d’une saveur incomparable sous le clavier de cet écrivain si attachant.
Dans tous les livres de QX tu découvriras la Chine en suivant trois grands axes : la vision historique, le tropisme poétique et... la bouffe !
Ouais, le côté historique est nécessaire et élégamment négocié par l’ami QX ; le passé des personnages resurgit toujours à bon escient, par touches esquissées et colle parfaitement à ce que tu pourrais lire dans la bio de Mao, par exemple. En l'occurrence il s’agit des gardes rouges et rappelle-toi qu’ils déconnaient pas ceux-là, ils ne se sont pas fait que des amis !

Le terme de “tropisme poétique” qui m’est venu pour qualifier le deuxième principe peut te paraître ézagéré si tu n’as pas lu QX. Mais j’déconn’ pas, c’est truffé de polésie... chinoise en plusse ! C’est pas toujours facile si t’as pas baigné dedans tout petit tant il est vrai que la poésie est la substantifique moelle d’une langue et donc d’une culture, mais il y quelques perles absolument remarquables.
Souffre celle-ci :

Toi et moi nous sommes fous
L’un de l’autre,
Brûlants comme la braise du potier.
Le même bloc d’argile
T’a donné forme, m’a donné forme.
Redevenons poudre d’argile.
Mélangée à l’eau,
Elle te redonnera forme,
Elle me redonnera forme.
Ainsi tu seras en moi pour toujours,
Et pour toujours je serai en toi.

Toi et moi, XIIIe siécle, Guan Daosheng, poétesse.


Et le troisième point capital dans les histoires à pépère c’est la bouffe, dont je te promets de parler dans le prochain commentaire, car si je te colle un de ses menus sous le nez maintenant, sans que t’es dévalisé le chinois d’en bas auparavant , ben tu vas m’en vouloir à mort.
Sache juste qu’il te file les crocs le camarde QX !


Encore bravo et merci à l’artiste...





我問你向前跳...
(Je vous demande de bondir en avant...)

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