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mercredi 3 septembre 2014

Rosa Luxemburg, Max Gallo

Il faut bien le dire, Max est mon pote, je le lis depuis longtemps : Napoléon, de Gaulle, Robespierre, etc. Il nous en a fait connaître du beau monde, Farang-social-libéral, hein ? Et que tu l’aimes ou non, force te sera d’en convenir, l’ami Max est un vieux tricoteur de bio, blanchi sous le harnais, qui ne rechigne pas à la tâche ; c’est le percheron académique de l’historiographie de bon aloi, la plume toujours romantique, voire dramatique, la chronologie théâtrale, l’anecdote minutieusement choisie, et l’archive idoine sous le coude. Les Bio du Maxou sont de véritables romans qu’il est impossible de lâcher dès lors que tu en as lu l’entame. 
C’est un formidable faiseur d’Histoire, un pro ; je crois qu’y en même qui disent qu'ils l’ont vu voler, dis-donc !

Gut.

Rosa Luxemburg : Une femme rebelle.

Femme, juive, polonaise, communiste, boiteuse et surdouée : voila les caractéristiques principales de la gente dame. Et rappelle-toi que fin 19e, début 20e, en Allemagne, ça le faisait pas !
Maquée avec un lascard de son calibre (juif, polonais, communisse, etc.), Léo Jogichès, elle va se démener toute sa vie durant pour foutre un boxon terrible dans le Teuxième Reich des Guillaumes et chier sur les pompes des puissants. Elle sera la plume la plus acérée de la Zocial Témocrazie Hallemande et animera de bouillante façon l’aile gauche du SDP (Parti social-démocrate). Ça ne plaira pas à tout le monde, y compris dans le panier de crabes qu’était le SPD. Elle était plutôt Montagnarde que Girondine, disons-le comme ça.
Nonobstant, la dame est brillante, tant à l’oral qu’à l’écrit. C’est une meneuse, elle sait galvaniser les foules lors des innombrables meetings où elle prend la parole, ses analyses sont claires et sa conviction profonde. Elle cause d’égale à égal avec les Lénine, Trotski, Jaurès, Jules Guesde (au moins tu sauras pourquoi il y a des Allées Jules Guesde à Toulouse, con !), tous les grands socialo du moment.

Hélas, malgré tout son talent il y a un point aveugle dans son raisonnement, elle mise tout sur le prolétariat, sur les masses “d’exploités” qu’elle veut orienter, pousser à agir : vaste programme !
Et qu’y a-t-il de plus décevant qu’un prolétaire, hein ? Je te le demande ?

Lénine a été sinon plus lucide, du moins plus cynique et lui prouva que c’est l'inverse qui fonctionnait : on se branle de l’avis de la masse (d’ailleurs, elle n’a pas d’avis, la masse, sur rien), non, il suffit d’avoir un petit groupe de mecs fidèles et décidés qui n’ont pas froid aux yeux et qui s’en foutent pas mal de patauger dans la sanguette. Quant au prolétariat, tu lui fais les yeux doux et tu l’utilises comme chair à saucisse pendant la première phase, la Révolution, pis après, faut s’en débarrasser presto, dans des goulags ou des fausses communes, et vite, vite s'asseoir sur la Démocratie. S’il y a une chose dont un bolchevik orthodoxe n’a absolument pas besoin, c’est bien de la démocratie !

Voila, l’amie Rosa est une vraie rebelle, nait sous le signe de la Commune de Paris (1871), elle est morte avec la Commune de Berlin (1919), lâchée par tous les siens et assassinée par les séides des freikorps du général von Lüttwitz. Comme la majorité des Spartakistes, elle a payé sa ré(s~v)olution au prix de sa vie.

Respect, Camarade Rosa Luxemburg.



Kirk Spartakus





Ralliez-vous à mon panache rouge…

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