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mardi 30 septembre 2014

Les cavaliers, Joseph Kessel

C’est avec “Les Cavaliers afghans” que l’ami Louis Meunier m’a donné une furieuse envie de lire la version du Maître.

Et il fallait vraiment le faire dans cet ordre car autant le bouquin de Meunier s’approche du récit journalistique, presque la chip log d’un reporter de terrain, autant le monstre de Kessel a tout de la geste épique et de l’aventure initiatique. Le texte de Meunier ne gagne pas dans cette mise en abîme, sans méchanceté, aucune, il est totalement écrasé par ce qui me semble être la plus belle plume de Kessel.

Un Afghanistan à couper le souffle, sis entre occupation anglaise et soviétique, à l’époque du dernier roi, Mohammad Zaher Sha. Une terre de contrastes, peuplée d’hommes rudes et fiers jusqu’à la folie, et bien sûr, la terre des chevaux et des tchopendoz, les cavaliers du Buzkashi.

C’est l’histoire du grand Toursène, le vieux et mythique tchopendoz invaincu ; c’est celle de son fils Ouroz, qui ira concourir le Buzkashi du roi, à Kaboul, et qui affrontera ensuite son échec au péril de sa vie ; c’est l’histoire de Mokkhi, le sais, le valet dévoué et bafoué qui n’aura pas sa vengeance ; et aussi la triste histoire de Zéré, la petite nomade, l’éternelle ennemie puisque femme ; c’est, bien sûr, les histoires et la sagesse de Guardi Guedj, l’Aïeul de tout le monde, le vagabond illuminé, et surtout, c’est l’histoire de Jehol, “Le Cheval Fou”, certainement le plus beau et le plus noble personnage de cette terrible odyssée, le principe et le catalyseur des passions folles qui brûlent la cervelle de ces hommes depuis des millénaires.

Que n’ai-je lu cela quand j’avais quinze ans ! Ch’erais devenu un terrible tchopendoz…  au lieu d’être un banal kosmonaute agricole…

Brèfe !
Finissons sur cette pépite de Guardi Guedj.


- Il est un bon proverbe, dit Guardi Guedj : “ Si la chance est avec toi, pourquoi courir ? Et si la chance n’est pas avec toi, pourquoi courir ?”
Ouroz dodelina de la tête. Le sourire de paix reposait sur sa bouche. Il avait très sommeil.
- Que les Dieux soient avec ton repos, dit Guardi Guedj .
- Pourquoi les Dieux, murmura Ouroz. Il n’en est qu’un seul.
- Quand on a beaucoup voyagé à travers les terres et les temps, c’est difficile à croire, dit Guardi Guedj.
(Page 416)


Joseph m’a tuer...



Omar Sharif (Turfskistan)



Jehol, dans la cinquième, à six contre un ; du velours...


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