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dimanche 7 septembre 2014

Les Cavaliers afghans, Louis Meunier

C’est un ami basque qui m’a parlé de ce livre… et qui m’a suggéré de l’affurer… rapidos, avant qu’il n’y ait facherie !
Que veux-tu, c’est ça le terrorisme : d’un côté des petites frappes islamo-euskadiennes vindicatives, surarmées, en guerre totale avec les masses mainstream et désarmées du Cinquième Reich Francaoui. Ceci dit, pourquoi n’aurais-je pas un ami basque, hum ?
Il se surblaze Frankigno dé Tournefaou ; je sais ça fait plus portugèche que basque, mais ne t’avise pas d’en rire - ne serait-ce que d’en sourire - lors d’une éventuelle rencontre avec cet euskadien patenté, il est réglementairement ombrageux et tu aurais vit’ fait de te retrouver avec une balle de 9 mm dans la rotule… Pan !
- Hé ? Ouais, il est toujours enfouraillé au gros plomb ; les anciens d’iparretarrak ne jurent que par le 9 mm… 
Note cependant que passé ce premier abord douloureux - huit ans après, je ne boite presque plus ; ok, j’ai la jambe un peu raide, mais, bon - il se montre un camarade remarquable, que personne ne contrarie volontiers, surtout depuis qu’il est maqué à une jalouse, une coiffeuse drag queen bretonne et altimétrique (Chez Steffy) qui a des pognes et des biscoteaux d’étrangleur comac - as-tu remarqué la détestable propension qu’ont les bretons à toujours faire vingt bons centimètres de plus que toi et vingt ou trente piges de moins ? Mais où sont passés les gentils korrigans d'antan ? Brèfe, une véritable couple de crapule ces deux là, mais chut... ils pourraient m’entendre… et puis je vois que je m'égare, qu’on s’éloigne de l’Afganistan à grandes foulées, et je concluerai ce long crypto-liminaire par cet euskadisme : Long erregeak “Frankigno dé Tournefaou”.

Ah, tu sais, on en voit !

Bon, l’ami Louis Meunier n’a pas froid aux yeux (il eut pu être basque) et il fait parti des rares guerriers de nos temps modernes occidentaux à avoir goûté du Buzkashi après avoir flashé sur "Les cavaliers" de Kessel. Comme quoi les grands zauteurs amènent à tout !

Force est de constater que le gars Louis est très couillu pour un blondinet aux yeux bleus, aller se perdre en Afghanistan après 2001, tenter une traversée du pays à cheval, presque mourir en le faisant, puis déraisonnablement insister encore jusqu’à devenir un véritable tchopendoz et posséder trois chevaux !
Ah, tu vas en bouffer de la poussière et des vilenies.
Tu vas en voir du pays entre Maïmara, Bamyan et Herat ; le village de Shoraba ; la bourgade de Sandez et puis le royaume des Hazaras, le Hazaradjat ; et la petite ville de Yakaolang ; et le village perdu de Sabzel ; et Bamiyan - où quelques connards incultes et illuminés feront sauter des bouddhas centenaires et inoffensifs ; Alibek, etc.
Gros périple, magnifique et bien craignos que je te conseille de suivre sur : Google Earth(™) ; des paysages époustouflants !

Et puis le Buzkashi !
Sais-tu ce qu’est le Buzkashi ? Non ? Ha, ha, j’aime ton innocence…
Ok, ch’t'esplique, peuchère !
En preums, la veille du match, faut préparer le ballon : tu égorges un jeune veau ou une chèvre et tu lui fais passer la nuit dans une mare d’eau froide ; au petit matin, tu coupes la tête et tu vides la carcasse ; tu remplis de sable et tu recouds ; le résultat doit peser un grosse cinquantaine de kilos : c’est le ballon ; les joueurs sont juchés sur des chevaux, des teignes méchantes et hargneuses élevés (torturés ?) des années durant dans cet unique but ; les cavaliers… ah, les cavaliers… des hommes, bien sûr, du brut de fonderie, du gerrier sur facture, mais ne te goure pas, ils valent un de tes footballeurs ou un de mes rugbyman… des sportifs professionnels, quoi.
Les règles ? Se saisir par tous les moyens du “ballon”, faire le tour d’un poteau et revenir marquer dans un cercle dessiné à terre. Classique. Un jeu de balle, en somme… mais chez les barbaresques. Et cependant, malgré la violence et l'impression de sauvagerie, il s’agit bien là d’un moyen de ne pas se faire la guerre, d’un code sociétal qui permet d’épargner les populations.
Gardons-nous de faire montre d’outrecuidance, nous sentant faussement plus domestiqués, car nous sommes ici aux origines du sport dans son acception sociologique, les groupes qui s’affrontent dans une arène ou sur un stade n’ont plus besoin de se faire la guerre sur le pré… m’enfin, en principe.
L’appétence au football n’est pas plus “civilisée” qu’une addiction au Buzkashi… si ce n’est peut-être que nous avons des équipes féminines (rugby ou football) qui valent largement les garçons (dit que c’est pas vrai !). Car oui, où est le véritable problème dans toute cette histoire ? Quelle peut être la légitime indignation qui turlupinera un sapiens-sapiens-occidentalis dans cette lecture ? C’est l’abscence des femmes !
L’Afganistan, un des pays ou cinquante pour cent de la population compte pour du beurre, le pays où une femme vaut bien moins qu’un cheval de Buzkashi...
En fait, c'est un tout, atche ce proverbe afghan :

Je suis en guerre contre mon frère. Mon frère et moi sommes en guerre contre notre cousin. Mon cousin, mon frère et moi sommes en guerre contre notre voisin.

Avoue, ce n'est pas lévinassien, hein ? 

C'est pas gagné...

Merci à l’ami Louis Meunier pour le reportage épistolaire et surtout merci à Frankigno, pour la suggestion… obligatoire.

Et que vive la basquomanie, bretonnifiante et afghane.



ibidem...

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