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dimanche 9 décembre 2012

Les combattants du petit bonheur, Alphonse Boudard

C’est le brave Hugolpince qui va être joice, j’ai finalement réussi à démarrer cette série de cinq Boudarluches (Les vacances de la vie, Omnibus, compile de textes, fin des années 70 début 80) que je lui ai kidnappé il y a plusieurs mois ; peut-être qu’il a gambergé que j’allais lui étouffaresse le pacsif à 145 Nouveaux Francs, l’autre inquiet. Non kamarade, quand j’escamote un bouqsif c’est because j'essuie des bouffées d’Alzheimer, des cafouillages neurologiques, hétérotopiques ; des fois je vis ailleurs, ch’fais pas exprès...
Brèfe, le Boudarluche, je l’ai bien capté... je l’aime. et je ne vais pas te flétrir les miches à grands coups de mathématisations circonstancielles et de toutes façons métaphoriques. Je vais simplement t’en balancer un ou deux morcifs, prit au pif. Tiens, page 46, ça vaut toutes les savanteries à la con.

Pour la situasse, il décrit sa voisine de palier d’origine Bretonne.


Berthe Pohernec, ça c’était une nature... un gaillarde du Finistère... du granit de la Baie des Trépassés... la Pointe du Raz... née native, si je me souviens exact, des environs de Plouhinec... en pleine lande bretonne, parmi les genêts, les fougères... mais alors au siècle dernier, encore sous Napoléons III... Dire que les us et coutumes étaient alors laxistes... libérales super-relaxes... l’orgasme à la portée de toutes les bourses...toutes les braguettes, seraient l’abus de langage énorme ! Les nigousses, ils vivaient en ce temps-là de pommes de terre, de soupe à même la table, avec des curetons féroces qui les tenaient en tutelle. Ils portaient encore la dîme à leur recteur... les meilleurs morceaux de leur cochon, le cidre doux, les galettes ! L'ecclésiastique, ça risquait pas qu’il aille déconner en public, se promener en bermuda à fleurs exotiques, gratter de la guitare... super cool et décontract. Il restait sérieux, attentif dans sa soutane, dans son confessionnal. Il guettait les petits péchés des pauvres... au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, avec un crucifix vengeur. La mère Pohernec, elle reviendrait à la messe aujourd’hui à l’improviste, elle en claquerait une deuxième fois à la vue de ces curés mi-pédoques mi-clochards qui se dandinent pendant l’office... tortillent des noix...  


Ok, on peut ne pas aimer, mais faut pas aimer lire, faut pas aimer la jonglerie des mots, ou peut-être avoir des nostalgies crétines pour les curés bretons de la IIIème !

Bon, je sais, je vais ésagérer encore un peu, gentil farang, mais permets-moi une dernière rasade de Boudarluche sur les nanas ; il est au sommet de son art (page198).

la Môme Camarade, je me l’appelais comme ça. C’était une acharnée militante communiste... son dab était mort en Espagne dans les Brigades Internationales. Elle ne vivait, cette fille, ne vibrait, ne respirait que pour le Parti. Elle ne pouvait vous parler de rien d’autre... Dubreuil se la sabrait, l’évidence. Elle devait pendant le coït... au moment céleste, encore lui murmurer un mot doux d’ordre... “Camarade, plus fort camarade... encore camarade ! …”
[...] Dans le militantisme, j’ai pu constater, les nanas refilent aisé le double six aux hommes. Dès qu’elles sont vraiment convaincues de l’existence de Dieu ou du sens de l’Histoire, elles y vont bon poids... à toutes les messes, les réunions, les meetings, les cellules, les pèlerinages... Maintenant qu’elles ont trouvé une cause vraiment à elles, leur libération du joug du mâle... on n’a pas la partie belle, je vous le prédis, mes frères en biroute. Elles vont nous vaincre à la rage, la longueur du temps... à l’arsenic, à l’usure, au Code pénal... elles utiliseront tout, les vaches ! Et ça ne s’arrêtera pas, leur victoire, à l’égalité des droits. En vérité, je vous l’affirme, elles ont déjà gagné... l’avenir est à elles ! On sera réduits tous esclaves... exterminés après le service comme les bourdons par les abeilles. Ça va être ça, mes petits potes... la fin du fin de la lutte finale, de la dialectouille ! la véritable égalité. Le vrai communisme en sa phase ultime !


Hé, c’est grandiose, Phonphonse en véritable Pythie de Delphe, si tu veux mon avis... putain ça fous la caille, non ? Faudrait peut-être qu’on commence à se méfier des harpies et des viragos, qu’on tourne pédoques, peut-être, qu’on fasse notre coming-out, va savoir ?
Bon, rassurez-vous les filles, je resterai strictement lesbienne.







Mode masculine printemps-été 1945 : courageuse résistance outragée...
Corollaire sur la mode féminine : franche tendance à l’alopécie...

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