Pages

mercredi 21 novembre 2012

La terre vaine et autres poèmes, T. S. Eliot

Depuis le temps qu’il fallait le faire !
Quand on lit assez régulièrement, un peu de tout, on ne peut éviter les références à T. S. Eliot.
Tiens, par exemple, l’inspecteur Chen de l’excellent Qiu Xiaolong en est un parfait zélateur ; et Jean-Claude Ameisen n’arrête pas de le citer ; et si peu qu’il y ait un intervenant anglo-saxon sur France Culture, il y a Joyce et Eliot qui atterrissent invariablement dans la soupe. Ça devenait irritant, à force.
Bon, j’ai déjà gratté mon vieux cuir sur Ulysse... (hein ? Quoi ? 31 ? Mais non, faranga anesthésia, pas celui-là ! Hein ? non plus, pas le grec. Non, je te parle de celui de Joyce. Sois à ce qu’on te dit, bordèle!)  Ouais, il fallait donc que T. S. Eliot me taquinât le cortex visuel. Va pour La terre vaine !

Ok, j’ai compris. Déjà, on ne dit pas Eliot ceci-celà, non, on dit Mister Té-Esse-Eliot ! On n’oublie pas les majuscules et on ôte son galurin, mec. On respète !
Pouf, pouf...

La terre vaine.

Voila comment je vois le truc : Môssieur Té-Esse-Eliot
a construit un long  polème, très beau, très sombre, très post-Grande-Guerre, bardé de références (merci pour les notes, sinon ce n’est même pas la peine d’essayer) ; très noir et très romantique, quoi. Et puis, quand il a eu fini son fragile ouvrage tout empreint de grâce aérienne, tout en nuances oblongues et vitrées, et avant qu’oncque n’y posât la souillure d’une pupille, il a chopper un gros marteau et a franchement fracassé tout l’édifice. Bordel !
Maintenant, faut se démerder avec les débris ! Faut bien se défractaliser la comprenette, faut faire du macro avec de l'infinitésimal... et vice versa.
On parcourt ce texte comme
on reconstruit un puzzle, en sautant d’un tesson à l’autre, d’une couleur à l’autre, en naviguant d’éclat en éclat. Ça pique dehors et ça pique dedans, c’est blanc comme des os dans la terre noire, c’est lisse comme la porcelaine d’une tasse de thé, c’est creux comme un homme et ça flippe devant la mort ; c’est humain... mais ça laisse un arrière goût de bondieuserie, ça fouette un peu trop de la roupane pour moi. Ça teinte mon plaisir, ce tropisme sur les couleurs de Marie ; le blanc et le bleu m'emmerdent.

Je parlais des notes, ne ris pas, innocent  : t’as plutôt intérêt à relire le polème après les avoir scrupuleusement consultées lors de la première passe, tu verras, ça s'emboîte mieux après.

Ouais, bon, ce n’était pas facile mais on trouve un tas de fragments qui peuvent te laisser sur le cul :
...
Oserai-je
Déranger l’univers ?
Une minute donne le temps
De décisions et de repentirs qu’une autre minute renverse.
...
The love song of J. Alfred Prufrock


Voila, quoi ! Une lecture exigeante.



Joyce

Je vous demande de ne pas vous gourer d’Ulysse, merde...

3 commentaires:

  1. C'est exactement ça ! Tu es grand, ma poule !

    RépondreSupprimer
  2. Le ton est juste du message est juste. l'argot ou son simulacre: inutile.
    Pourquoi vouloir faire "populo" quand on peut faire sensible.
    Se mettre à la hauteur des êtres que l'on cite et ne pas les banaliser dans
    l'Alter langue d'un Gavroche assassiné.
    Il faut regarder avec bonté le petit peuple analphabète et lui murmuer le désir d'un ailleurs.
    Aussi vertuez-vous à écrire pour être lu dan l'eternité des jours et non dans la banalité
    de l'éphémère ( l'effet-mère pour les orphelin de l'écriture).
    Serge Ouaknine

    RépondreSupprimer
  3. Je suis désolé pour les coquilles de ma missive, je souffre d'une dyslexie visuelle, après opération du cerveau. S.O.

    RépondreSupprimer