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mardi 28 mai 2013

Belle du seigneur, Albert Cohen

Fiou... putain que c’était long ! 
Une assiduité sans faille pendant cinq jours. Rappelle-toi, farang asymbolique, que j’en ai sué des gouttes commac sur ce monstre, ouais, fallait quand même les tailler ces presque mille pages de la Blanche !

Un mot sur Albert Cohen d’abord.
Bébert est un virtuose du porte plume, un peintre des mots.
Il ose des trucs incroyables dans ce bouquin, par exemple il y a des pages et des pages sans ponctuation ! Et ça passe, ça passe même très bien, tu te balades dans la tête des gens en sautant d’un train d’idées à un autre, comme ça, juste par rupture de symétrie... très impressionnante la mécanique d’écriture. Quelle facilité, quelle jubilation de la langue française, c’est tout à la fois moderne, outrancier et pagnoleste. La griffe d’Albert Cohen c’est la truculence, ça pétille d’inventions, c’est plein du soupir des bulles d’un champagne doré... plic, ploc, ploc... ça titille ton neurone. Quel Écrivain mes vieux gars !
Un style et des trouvailles remarquables sans lesquels je n’aurais pas pu finir ce pavé.
Pourquoi ?
Pasque je déteste Solal comme jamais.
Je l’avais déjà écrit ici et , ce Solal est un sale con. C’est un personnage insupportable, macho, misogyne et fat. Je le déteste tellement que ça a presque gâché mon plaisir de lecture. Tout est de sa faute à ce salopard...
Brrr, t’as vu ? Je l’aim’ pos çui-là ! 
J’ai préféré Adrien Deume, ce petit mec pitoyable de la SdN, archétype du fonctionnaire jean-foutriste et doté d’une famille à chier. Tellement pathétique qu’il en devient aimable. Sans dec, j’ai même fini par l'apprécier cézigue tant il est malheureux et humain quand le fumier de Solal lui pique ça gonzesse.


Heureusement, il y avait mon quarteron favoris de Valeureux, toujours mené par un Mangeclous déchaîné.


Bon, tout ça c’est bien beau, mais c’est quoi Belle du seigneur ?


C’est the histoire d’Amoure.


Entention, pas un truc à la petite semaine ou une amourette un peu merdique comme on peut en connaître toi et moi, hein ? Non, là il s’agit de l’Amour Pur, l’Amour Fou, sans compromission ni retenue ; le truc sinon impossible, du moins ultra dangereux, quoi !


Bien sûr, l’ami Cohen n’est pas le premier à visiter le genre, il a eu maints illustres prédécesseurs, je te renvoie à tes propres références, t’es sûrement plus calé que moi question Roméo et Juliette, Tristan & Shtroupfette ou autres Bonnies & Clyde et, si t’as bien remarqué, ça ne finit jamais bien ce genre de cavalcades !
Dans ce couple, je n’aime que Ariane, la Rianounette à Didi, la maîtresse de l’autre imbécile de Solal ; j’aime sa façon de s'émanciper, sa fraicheur, son insoutenable persévérance à sauter d’une vie confortablement merdique à une autre, cette façon de s’éblouir, de se brûler dans la flamme de son idée de l’amour.
J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Mariette, la vieille domestique qui apparaît dans la deuxième moitié du livre. Quelque soit l’époque, le bon sens habite chez les petites gens. Aimable Mariette... (plic, plic, ploc, etc.)


Sans compter que l’histoire se passe dans l’Europe des années 30 et que le Solal, là, c’est un feuj de la meilleure eau, au cas ou tu l’aurais oublié... et ça commençait à sentir mauvais pour eux en 36, si tu te rappelles bien... Alors bien sûr, grossium de la SdN ou pas, il va très vite se heurter au tropisme mortifère de l’antisémitisme triomphant de cette époque là. Des pages poignantes qui jouent sur les seules touches humaines de ce vilain Solal et qui transcendent cet haïssable personnage.


Merci Môssieur Albert Cohen pour cette estraordinaire leçon d’humanité.


PS: Môssieur Cohen, tu me pardonneras de jubiler à l’idée d’avoir su garder tes Valeureux sous le coude, je préfère en finir avec toi sur une touche plus méditéranéenne, plus Céphalonique, plus rigolote, quoi !







Je vous demande de plicploquer...

mercredi 22 mai 2013

Le petit joueur d'échecs, Yôko Ogawa

Qu’est-ce que tu veux, je m’y sens bien, moi, dans cette parenthèse nippone ouverte il y a peu avec Underground... 

L’honnêteté m’oblige aussi à préciser que le mois dernier, un élégant mammifère de France-Cul a su faire le panégyrique de ce petit joueur d’échec avec une telle conviction, une telle virtuosité, qu’il m’a chauffé à blanc... rappelle-toi qu’il ne m’en faut pas tant.

Bon, Lady Yôko Ogawa c’est l’école Murakami, en plein ! Mais avec la sensibilité d’une femme en plusse. On ne glisse pas dans les failles spatio-temporelles du Murakamuche, non, là c’est autrement subtil, on dérape dans un continuum d’émotions primales.
Lady Y. crée une véritable féerie au niveau de ta glande pituitaire (ton hypophyse, connard !), tu redeviens un petit nenfant émerveillé... et puis inquiet... puis rassérène... à nouveau alarmé... et apaisé derechef... pfiouuu, quel talent ! Elle appuie sur des touches qui commençaient à rouiller.
J’ai pleuré au moins deux fois !  Ouais, moi, une épée, un cador, un mec qui faisait la loi au village y a pas vingt ans !

C’est quoi c’est ovni du soleil levant ? Mais comment elle fait ?


Elle a tissé un conte des temps modernes.
C’est une histoire merveilleuse qui s’adosse à un échiquier.

Il y a l’ombre d’Indira la noble éléphante, la douceur de Pion le chaton.
il y a un énorme et amical maître d’échec qui vit dans un autobus désaffecté.
il y a le petit élève aux lèvres poilues (ouais, le petit gars est né avec la bouche scellée ; opération, transplantation d’une bande de peau prise sur ses mollets... résultat : il lui pousse du poil aux lèvres ! C’est pas incongru, çà, comme situasse ?).
Il y a la marionnette Little Alekhine.
Il y a une colombe blanche sur l’épaule d’une frêle jeune fille.
Il y a des vieillards débonnaires en a8.
Il y a toujours l’échiquier...

Et surtout, surtout, souviens-toi bien de ça : "il ne faut pas grandir".
 
La rédemption par les échecs... Dieu que c’était bien !

Hé, sans compter la couverture de chez Actes Sud ! Mama mia, qu’elle est belle !
Superbe bouquin, dedans et dehors. Là, j’en conviens, le kindle ne peut pas lutter. C’est un véritable plaisir de manipuler cet artefact tout en le lisant ; il ravit les sens.






Je vous demande de ne pas me sacrifier...

Les chants de Maldoror et autres textes, Lautréamont

Alors,
Il y a le doux visage d’un bel enfant aux joues écorchées par les ongles rasoir de Maldoror,
(brrrr)
Il y a un trône formé d’excrément humain,
(beurk)
Il y a des accouplements avec des femmes dégradées, dans des embrassements lascifs et impurs,
(à la limite)
Il y a un mec qui pendouille à une potence depuis trois jours, accroché par les cheveux,
(aïe)
Il y a la queue d’un poisson et une botte au fond d’un trou,
(à bon ?)
Il y a chaque soir, une araignée qui suce le sang avec son ventre...
(putain !)


Il y a tant de vilaines choses dans ces chants, tant de haines imaginées et de souffrances promises que ça en est totalement surréaliste.
Mais pourquoi est-il si méchant ? C’est presque trop pour un seul homme. Le Maldoror, là, c’est un drôle de paroissien, un zigue un peu malsain. Pour avoir une idée de sa mentalité de gros dégueulasse faut se figurer un mélange satanique et désespéré : c’est bien simple, farang pédophile, si tu veux ne serait-ce qu’envisager Lautréamont, je t’ai fabriqué une petite recette pagnoleste (ouais, pas’que si on se marre pas un peu, on va tous finir par adhérer à la NRA, peuchère !) :


- Tu mets d'abord un tiers de Dante. Fais attention : un tout petit tiers. Bon. Maintenant, un tiers de Poe. Un peu plus gros. Bon. Ensuite, un BON tiers de Sade. Regarde la douleur. Regarde comme c'est joli. Et à la fin, un GRAND tiers de Baudelaire. Voilà !
- ...Et ça fait quatre tiers !
- Exactement. J'espère que cette fois, tu as compris ?
- Dans un livre, il n'y a que trois tiers.
- Mais, imbécile, ça dépend de la grosseur des tiers !
- Eh non, ça ne dépend pas. Même dans ce livre, on ne peut mettre que trois tiers.
- Alors, explique moi comment j'en ai mis quatre.
- Ça, c'est de l'arithmétique.
- Oui, quand on ne sait plus quoi dire, on cherche à détourner la conversation.
(Libre adaptation d’un dialogue de Pagnol... désolé)


Bon, sans déconner, je n’ai pas “accroché”, c’est tellement grotesque de vouloir écorcher son prochain (des bébés phoques, j’dis pas, mais des petits nenfants, j’vous demande !), c’est tellement juvénile toutes ces horreurs, tellement gratuit, que ça ne m’a pas “touché” lerche.
Dommage, car j’ai adoré la préface de Steinmetz ; je voulais vraiment l’aimer ce bouquin, je m’en été fait toute une histoire, moi, de ce Maldoror, je pensais trouver le fumet de la charogne de Baudelaire...
Bref, ça sonne faux à mon oreille, là est le malaise... peut-être sont-ce mes acouphènes ou plus sûrement ne suis-je pas assez féru en pustules, lambeaux, bile ou autres éviscérations pour goûter la saveur sanglante de ces chants... va savoireux.


Nonobstant, je décourage fortement de laisser traîner cette prose dans les pognes d’une âme simple ou d’un de ces ados playstationnisés qui rêve de défourailler en plein cours de math et de buter tous ses bédits kamaraden. Y ne va pas hésiter longtemps pour déclencher une tuerie, après une lecture pareille... Planquez vos flingues si vous ne voulez pas passer à la téloche !


Isidore Ducasse, t’es pas fou, non ? 


Jean-Luc Steinmetz, je te présente mes plus plates confuses pour n'avoir pas su goûter ces chants en mal d'horror... 






Je vous conseille de ne pas désarmer...

Underground, Haruki Murakami

D’abord, merci à Monsieur et Madame Belfond (12, avenue d’Italie 75013 Paris) pour cette publication ; mieux vaut tard, etc.

Cela étant, je ne peux pas m’empêcher de flairer la tentation du bon coup ; ouais, derrière le succès de 1Q84, je subodore qu’on va maintenant nous ressortir un florilège de ces dissertations de 3ème... Mais bon, business is business, et s’agissant de Murakami, vous pouvez y aller, chuis preneuse. Haruki, c’est mon pote depuis plusieurs décennies. Envoyez, envoyez...

Des japonaises, je n’en connais pas tant que ça ; y a Mishima (Maison Showa, vieille école, donc), le mec qui s’est fait seppuku (putain, que c’était bien, Mishima) et  toujours dans les anciens, il y a l'excellentissime Tanizaki. Et pour être plus modern style, disons, je connais un peu Yôko Ogawa (Le petit joueur d'échecs sous le coude) et, bien sûr, il y a notre giganteste  Murakami dont il est question ici.

Bon, pour la situasse, Mishima, c’est les quatre “énormes” textes de “la mer de la fertilité”. Je sais, il y a d’autres bouquins de mestre Mishima, mais si tu n’as pas lu au moins çà, cours immédiatement te suicider, farang de la tribune Boulogne, quant à Tanizaki c'est tellement connu qu'il te faudrait être sourd, aveugle et tétraplégique pour avoir réussi à l'ignorer.

Et puis, il y a le surréaliste, l’extraordinaire, l’indispensable camarade Murakami (Maison Jazzi)... Bon, je ne vais pas te raconter tout Murakami non plus. Tu n’as qu’à attendre que les bibards empesés de Stockholm se décident enfin à lui filer le Nobel de littérature. Après, y sera même dans le Reader digest... tu n’auras plus aucun préteste pour le bouder ! Mais maintenant on va causer de Underground.

Ce Mirakami, là, au premier abord, ne ressemblait pas à ce que j’ai l’habitude de lire de cézigue. C’est purement journalistique... m’enfin, c’est ce que j’ai trop rapidement cru. En fait, et en avançant dans ce gros bouquin (presque un 600 pages) notre ami nous distille une remarquable leçon de philo. C’est parfait, ça pourrait être un cours sur les mécanismes de la résilience, peut-être, ou plus sûrement, une façon de circonscrire (digérer ?) le Mal...
Il y a la griffe de la Hannah Arendt du Procès d’Eichmann dans ce bouquin, une sorte de regard à distance du mal par le truchement d’une accumulation de faits ordinaires et objectifs, quasi laconiques, qui finit par tisser une tapisserie extraordinaire.
Ça se présente sous la forme d’une compilation de témoignages ; victimes puis bourreaux.
Une théorie de témoignages millimétrés qui, strate après strate, nous plonge, ce 20 mars 1995, dans le métro bondé de Tokyo au moment où les illuminés de la secte Aum perpétraient une méchante attaque au gaz sarin.
C’est du pur Murakami ; il fonctionne comme cela dans ses romans, par accumulation de petits riens, par une lente accrétion de fragments de réalité et, au delà de “l’évenement” et de la morale qui s’en dégage, je jubile d’avoir aperçu les rouages cachés de la machinerie Murakami, cette façon subtile d’empiler de l'anecdotique pour finalement construire une méta-structure où tout devient possible, où tous les dérapages sont envisageables. 
En l’occurence, il s'agit d'intégrer la folie de l’autre comme étant la sienne afin de la comprendre et de la dépasser.
La comprendre et peut-être, commencer à pardonner...


Merci Ser Murakami, c’était mélancolique et poignant, comm’ d’hab.





Je vous demande de respirer...

dimanche 19 mai 2013

Vive la France, Michel Audiard

Ouf !
Une petite respiration encore due à l’amicale prévenance de frère Hugo (que le cul lui pèle et que le diable le patafiole).

C’est toujours assez singulier de lire et relire les mecs de cette écurie, les Audiar, les Boudard, Les Simonin...
En l’occurence, chuis pas bien sûre de l'accueil que recevrait ce texte s’il tentait de sortir maintenant, en 2013...
Faut quand même en convenir, c’est pas des parangons du concept Égalité-Fraternité, les pépères qu’on évoque présentement, y z'ont juste retenu Liberté sur le frontispice de la gueuse.
Les anars de droite on dit, je crois. Ils feraient un peu transgressifs dans le paysage sociologique actuel ; mi-talibans, mi-Archimède le clochard.
Y z’avaient pas les mêmes jactances que nous, pas les mêmes pudeurs. Faut se remémorer, l’ambiance fin d’empire colonial... les haines séculaires...

... Car la paranoïa c’est bien joli, mais encore faut-il la fixer. À chacun son déclic. Pour certains, la grande tourmenterie c’est Azincourt... pour d’autres, c’est les adieux de Fontaibleau... moi, c’est Trafalgar, je peux pas piffer Nelson, j’ai relu son amputaion du bras trois cents fois et je peux réciter sa mort...

Ha ! Ha !... autant pour la Perfide.

Pis les gonzesses... Elles z'ont pas beau spiele les frangines :

… Samantha. Elle a atterri chez nous à Pâques, l’an dernier, pour s’inscrire à la Sorbonne. Elle parlait le français pas bien et suçait mal. Maintenant, elle fait tout ça beaucoup mieux.


Et côté politicaille, l’était pas Mélanchonesque ni même Badinterien le gazier Audiar.
Autre époque, autres moeurs... Mais est-ce bien sûr ?

Mauvaise époque, mauvaises moeurs, mauvais garçons ; à lire au plus vite...





Je ne vous demande rien...

vendredi 17 mai 2013

La saga forerunner, Tome 2 : Halo Primordium, Greg Bear

Oulala...


J’ai bien mordu dans le premier opus, je te l’ai déjà dit, farang inattentif (sois à c’qu’on t’dit !), mais là... c’est moins flagrant ; mitigé, mézigue. Et sache que ça me fait bien chier.

Dommage, car tout s'annonçait impec... tous les ingrédients d’un mega-space-op : on refait un bond de 100 000 ans, on change de personnages (presque), on pose enfin son cul sur un halo technologisé à mort... on se frotte les pognes à l’idée de l’aventure qui s’annonce...

Las, ma mie, et le rouge me monte au front de te l'avouer, mais je me suis rapidement “ennuyé”. 

Alors, qu’est-ce qui n’a pas pris ?
Au fond, je pense que je n’ai pas pu m’empêcher d’établir des comparaisons avec l’Anneau Monde (prix Hugo 1970 et prix Nebula 1971, escusez !) de Larry Niven.


Finalement, chais pas bien si c’était une bonne idée que le camarade Gregounet se soyeux lancé dans cette aventure...


Heureusement  que le récit est décorrélé  du jeu dans ces deux premiers tomes ; ouais, faut quand même admettre que c’est du Doom-like, le jeu, assez bête & méchant... ch’te vois, ch’te flingue... dans un décor de planet opéra (ring opéra ?). J’dis pas, j’ai bien tripé sur les FPS (First Person Shooter) autrefois, les premiers Doom, bien sûre, les Duke Nuken 3D, les Lara Croft, etc. (accessoirement ça te donne une petite idée de l’âge canonique qui est le mien !). Non, juste pour préciser qu’on est dans le même registre, ne déplaise, et qu’on n’a besoin d’aucun doctorat pour perdre son temps (pourtant si précieux) ; c’était pas nos heures de gloire, quoi, même si on était persuadé du contraire à l’époque...
Ceci dit, on jouait petits bras avec nos flingues subjectifs car les Forerunners, eux, y rigolent pos !
Non, le halo, là, il incinère en gros, genre étoile de la mort, pfiouut, la planète en fumée quand ils appuient sur "the bouton".


Pour finireux, disons que je ne suis pas entré en résonance avec ce deuxième tome de la saga
et s’il est besoin de sauver quelque chose, il faut attendre le dernier chapitre car la fin est quand même superbe et drôlement inattendue (sinon amère) pour les couillons qui sont dans le vaisseau spatial...


Je ne dis pas que Greg Bear est un écrivaillon, non, Greg Bear est mon ami. Je dis simplement que les contraintes oulipiennes imposées par l’exercice ne lui ont pas réussi. 

Du coup, un peu moins pressé d'enquiller le tome trois, mézigue... m'est avis qu'on va temporiser, si tu vois...



Nessus





Je vous le demande, quelqu’un a-t-il récemment vu un marionnettiste de Pierson ? ...

dimanche 12 mai 2013

La saga forerunner, Tome 1 : Halo cryptum, Greg Bear

De quoi ? 

Halo ? 

On parle du jeu Xbox qui m’a bousillé les articulations trapèzo-métacarpiennes ? Avec les Convenants ? Ces petits branleurs qui fuyaient en couinant d’une voix de canard :“ Ne me tuez pas... Non, pas moi..."). Ha, ha, ha... qu’est-ce que j’en ai buté ! Y z’étaient faciles à choper ceux-là. Par contre, il y avait de plus grosses saloperies à dégommer, de méchantes bestioles électroblindées et agressives comme jamais... 

Pfiouuu, qu’est-ce qu’il était bien, ce jeu. Je me suis tapé les deux premiers épisodes, Halo 1 & 2, avant que mes pouces ne lâchent... les pleutres. Y a pas, faudrait pas vieillir.

Brèfe, pour un vieil amateur de SF, c’était un chouette univers.
...

Pis v’la t’y pas qu’à l’occas d’une farfouillade réticulaire, le zinzin me dégoogleugue “Greg Bear” associé au mot clef “Halo” ! 
Mes fluides ne font qu’un tour !
Merci Ser Greg Bear ! Toi, le glorieux papa d’Éon & Éternité ! De l’Échelle de Darwin, etc.

Là, tout s’enchaîne, je ne suis plus maître de rien ; des sous-routines, jusqu’alors en mode “veille”, se réactivent subrepticement et se mettent à pomper 80% de la CPU, le temps subit une compression anenthropique tandis que mon compte en banque décrémente ses dizaines dans un redshift dopplerien...


Peu après.


Space-op en plein... tout ce que j’aime, tant pis pour le redshift bancaire !

Le camarade Greg a subi des contraintes oulipiennes, on le sent. La saga forerunners te transporte 100.000 ans avant que tu n'aies jamais eu la manette de Combat Evolved (Halo-1) dans les pognes.

C’est ample, c’est grand, les personnages prennent du souffle, l’intrigue s’entortille dans la flèche du temps... on comprend pourquoi les Forerunners ont créé ces armes “anneaux mondes”. 
Et encore, des vaisseaux forteresses de cinquante bornes de longs, une civilisation oecuménique ; la galaxie pratiquement sous contrôle... Mama mia !
Impossible de ne pas penser à Larry Niven, et pour être encore plus modern style, tu sais, ça m’évoque... Bling... cette espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite tôle de Biên Hoa pas très loin de Saïgon... les volets rouges... et la taulière, un blonde comme ac... 
Heu... Sblong... Plop ! 
[fin de la fuite heuristiquo-quantique] 
...
Ça m’évoque aussi du John C. Wright dans la trilogie de l’Âge d’or, ou mieux : du S.P. Somtow dans les Chroniques de l’inquisition (comment ? tu n’as pas lu les Chroniques de l’inquisition ? Mais dépêche-toi, malheureux ! C’est tout simplement giganteste !).
M’enfin, le camarade Greg plante un décor Baxtérien pour tous les amis du Cafard Cosmique.
(Ça ira pour les références ?)


Sans dec, c’est du Mozart, una vera delizia, ce Greg Bear... un artiste.
Pourvu que je survive jusqu’au tome 3 !
Hè, tu rigoles, tu rigoles, farang inconscient, mais imagine le colapsus fatal avant d’en avoir terminé avec la saga forerunners, hum ? Ça, ce serait grave... Les cadettes nord-coréennes de l'espace ne me le pardonneraient pas !







Je demande au "fils de pute" qui m’a piqué le coffret Halo-2 Xbox de me le rendre !
Putain, c’était mon cadeau de noël 2004, merde !
Salaud ! Voleur...

Mesure d’homme, Poèmes, Claude Larroque

Miam...
Bien trop longtemps que je n’avais pas passé si agréables minutes.


Comment pourrais-je te convaincre du bonheur que j'ai eu à musarder dans ce recueil de poèmes ?

(f@p)
- La matière première du poète c’est la Vie et …


(misérable farang)
- Putain, si on démarre avec des lapalissades pareilles, ben il s’annonce fastidieux et jourdainien ton commentaire.


(f@p)
- Ok, laisse-moi préciser mon propos :
L’atelier du poète siège entre ses deux oreilles, c’est la solution de continuité entre son en dedans et l’en dehors. L’ouvrier poète est un observateur qui décide d’ignorer les règles discriminantes de l’objectivité ;  il boit, tète, suce et se gorge du moindre stimulus, de la morsure du froid, du temps, du vent, de la douceur d’une autre peau, d’un reflet dans l’oeil du chat ou dans la roulette du dentiste et qui anthropomorphise ce flot de données au delà de la raison et des évidences, qui lâche la bride à son hémisphère droite pour tordre le bras de la réalité avec ses mots, et nous la restitue ciselée à l’aune de sa forge.


(méprisable farang)
- Mouais, bon, finalement, ton ouvrier polète, là, c’est une brute, un découvreur de fragilités, un empêcheur de calculer en rond.


(f@p)
- C'est exactement ça ; le poète est un déconstructeur de première, mais pas que. C’est aussi (et surtout) un zélote patenté de la réingénierie des signifiants sémantiques qui...


(détestable farang)
- Popopo ! Stop ! mais t’es pas fou d’élucubrer des trucs pareils, hum ? Où ça va, tout çà ?
Allez, envoie le bois !


...


                                              Les arbres on les aime tant
                                             On les voit peu mourir
                                             Mais monter
                                             Être fidèles


(indécrotable farang)
- Ouais, c’est un connard d’écolo ton Claude Machin, là. Ça m’étonn’ pas, tous tes poètes, c’est que des feignasses de bobos... Ta poésie, c’est fifrelin. Lâche-nous !


(f@p, exterminé)
- Pfff... chuis esterminé !





Je vous demande de ne pas construire d’ayraultport sur ma tête...