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dimanche 5 mai 2013

L’Éducation d’Alphonse, Alphonse Boudard

Suite et fin des cinq romans qui forment Les vacances de la vie (ed. Omnibus, 1112 pages mon cadet). 

Mille pages de bonheur, merci Môssieur Boudard, et merci à Padre Hugo (dès lundi dans ton casier).


On s’en lasse pas de la glose à pépère, il a la poésie du prose chevillée au calbar, le gars Fonfonce, la plume méchamment fessière. C’est l’épistémologue de l’encaldosse ; séculière, à la hussarde ou crapuleuse. 

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Je la borgnottais en chanfrein, en lousdoc, cette plantureuse... malgré tout, je me la serais bien égoïnée. Son artiste, il me paraissait si frêle, si transparent, qu'il devait pas, je me supposais, lui donner des secousses sismiques. Je m'aiguisais le chibre imaginatif... comment, que je lui aurais bourré, moi, son gros cul... en levrette... mon gourdin d'élite en batterie !
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Ici, on entre en résonance avec toutes les jactances de Simonin, de Le Breton, de Dard ou de Audiar. La jaspine de Boudarluche c’est la langue française qui sort de ses gongs, qui déborde, qui chagrine les conventions, qui lancebroque sur l'académique. C’en est jubilatoire. C’est l’esprit de Rabelais qui se perpétue.
Déconne pas, farang déconcerté, c’était des Saints tous ces gaziers ; les écrivaillons mauvais genres de l’après guerre, du Paname des années cinquante - soixante, de ceux qui se souviennent encore de la mauvaiseté de Marthe Richard...
Des figures, ch’te dis ! 

Tu les as en tronche tous ces lascars. 
Rappelle-toi que les Granier-Deferre, Denys de la Patellière, Molinaro, Grangier and Company ne s’y sont pas trompés ! Ils nous ont déjà formaté  tout le scénar...
Essaie seulement, installe-toi et ouvre un de leur bouquin : tu as la voix d’André Pousse qui déroule le livre à ton oreille... des phrases infinies, peu virgulées, beaucoup de … (trois points) dans ta caboche...
Lino Ventura, Gabin, Blier, Lefèvre ou Biraud surgissent immédiatement...
Toute une époque... un monde, quoi.

Ai-je encore besoin de convaincre quiconque ?


Lis cette compil de Boudard... ose le nihilisme de la Porte de Choisy, ose désacraliser ton turbin de pue-la-sueur des usines Panhard-Levassor...
Donne-toi du bien, bordel !

André Pousse





Ch’te recommande de lever les pognes, mon gars...

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