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lundi 28 mars 2016

Pour la Science, Avril 2016, N° 462

Dieu existe, putain ! 
Einstein l’avait prédit en 1916, et les deux thermomètres anaux, LIGO et VIRGO (riez pas, vous autres, c’est nous qui paye !) viennent de nous apporter la preuve qu’il pète, le salaud ! Ok, c’est Dieu, il ne flatule pas comme toi et moi, hein ? Il faut bien que tu t’imagines, farang-pudibond, qu’il y a 1,3 milliard d’années, Dieu avait une tête, une barbe, une couronne d’éclairs, une carte American Express, deux bras, deux jambes, et deux anus… ça marquait mal, il voyait bien que tout le monde se foutait de sa gueule, il est pas con Dieu, c’est Dieu ! Pis ça le faisait pas quand y mettait un string ; la cordelette l’irritait là et ici ; quant à la note du pressing, ch’te raconte pas… ben, tiens, t’aurais vu la couleur de ses fonds de caleçons ! Bref, il y a 1 299 997 984 ans, un dimanche matin, Dieu décida de coalescencer ses deux trous du cul de sorte qu’ils n’en formassent plus qu’un. Las, ma mie, las, le truc c’est que la veille, lui et ses copains avaient enterré la vie de garçon d’Ouranos (qui allait épouser Gaïa). Il s’était bourré de fayots lors d’une bouffe mémorable avec ses potes de l’Olympic-Castelnaudary. Un cassoulet d’enfer à base de minerai de cheval roumain et de lingots tarbais. Pour faire glisser tout ça, ils avaient bu (comme des polonais) quelques barriques de Corbière du Languedoc. À quatre heures du mat, fin prêt, Dieu s’était couché. Il n’avait pas été bien de tout le reste de la nuit, et vers onze heure du mat, il se souvint qu’il devait coalescencer. Il grogna, ouvrit un de ses trois yeux et éructa : « Blurp ! Putain, faut qu’je coalesce ! ». Il se força, se concentra… et il coalescença réglementairement : BRAHOUUUMMM !!! 
Ses deux trous du cul n’en formirent plus qu’un.
Évidemment, il ne put empêcher la légère vibration des tengentialités sous-jacentes qui se propagea à travers les onze dimensions du divin matelas de l’espace-temps et Madame Dieu, qui dormait à côté, se réveilla fort en colère.
« Putain ! Jean-Claude, t’as encore coalescensé ! On avait dit pas au lit, merde ! C’est une infection !

Et elle a raison Madame Dieu car les ondes gravitationnelles, si vous avez aimé les «entendre», vous allez adorer les «sentir» !
Ne dit-on pas : si Dieu pète à la Saint Lubin, tu étoufferas en juin ?

Quoi qu’il en soit, une équipe internationale d’astro-proctologues vient même de nous donner sa température galactico-anale : 37,2° le matin. Ouf, on respire !
...

Bon, je t’ai un peu trop vulgarisé le topo du dossier principal du Pour la Science d’avril, en fait c’est extrêmement savant et comme toujours, cent autres sujets, tous plus Rock&roll les uns que les autres, sont présentés dans cette remarquable revue. Une publication qui nous en montre toujours plus sur les entrailles du Dieu-Nature si cher à Spinoza.

Ce mois-ci, tu auras tout loisir d’apprendre qu’on vient de mettre en évidence que seuls trente neurones spécialisés coordonnent les différentes étapes d’un processus qui atténue les douleurs inflammatoires chez le rat ; qu'il y a 100 000 ans, l’Homme de Néandertal s’est métissé avec la Femme Moderne pendant des milliers d’années ; que le parasite de la toxoplasmose nous manipule ; que dans le golfe du Maine on pratique l’écoute de la dynamique cétacés-harengs ; que trois tombes Maures du Moyen Âge ont été identifiées à Nîmes… Et là, on n'en est qu’à la page dix ! Dommage car si tu t’arrêtes là tu manqueras la page onze et tu ignoreras qu’il y a environ 3 milliards d’années la surface de Mars a basculé, emportée par le masse du dôme de Tharsis. C’est l’admirable Sylvain Bouley et ses collègues du laboratoire GEOPS de l’université de Paris-Saclay qui viennent de le calculer.
Etc.

Merci les amis, je déconne avec tout ça, mais je n’en suis pas moins admiratif de tout ce boulot. Vous nous amenez tous les mois des morceaux de Dieu, en pièces détachées et sur un plateau. Et avec la notice de montage s’il vous plaît !

Bravo et merci à vous tous. 




PROUT...

samedi 26 mars 2016

Apologie du carnivore, Dominique Lestel

Pfiouuu… Il ne va pas se faire que des camarades le maître queux Dominique, avec cet essai iconoclaste. C’était remarquable.

Quatrième de couverture :

«Vous aimez manger de la viande et vous en avez assez de vous entendre accuser par les végétariens de mépriser les animaux ?
Ce livre est fait pour vous.
Dans cet essai mordant, Dominique Lestel pousse le raisonnement des végétariens «éthiques» à l’extrême. Loin de remettre en cause l’empathie pour l’animal, essentielle à notre humanité même, il montre que le carnivore est en fait plus proche de l’animal qu’aucun végétarien ne le sera jamais. Pourquoi ? Parce qu’en mangeant de la viande il assume sa propre nature animale, quand le végétarien manifeste, lui, le désir de supprimer l’animalité et de réactiver le statut d’exception accordé à l’humain.
Cet éloge du carnivore à contre-courant du discours dominant n’empêche pas le philosophe de reconnaître l’urgence éthique d’aujourd’hui : ce n’est pas l’abolition de la consommation de viande qu’il faut obtenir, mais celle des élevages industriels intensifs, véritable ignominie des temps modernes. Et il appelle végétariens et carnivores à s’unir dans ce combat.»

Hein ?

Tout cela m’a l’air finement observé. Qu’en penses-tu farang-véganiste ?
C’est même quelques fois assez ébouriffant, quand par exemple, le cannibalisme atterrit dans ton assiette ou quand tu te prends à imaginer la rareté des futures messes que deviendront les repas carnés.

Bref, je me suis bien régalé avec le menu “viandard” du Chef Dominique Lestel : il mérite son étoile ! J’ai, bien sûr, lu et entendu pas mal de choses assez désagréables sur sa cuisine, mais je suppose qu’il s’agit encore d’un coup des néo-jésuites végétariens…

Merci au Chef Dominique Lestel pour l’excellent repas, et surtout merci à Adèle van Reeth de nous avoir invité à goûter cette bien bonne apologie des canines.

… Hum, ça sent bon, je crois que maman a fait revenir un magret de canard qu'elle nous servira avec des petits pois, des carottes, des oignons et des petits lardons mélangés. Putain, je commence à saliver !  
Ah, elle m’appelle : à table !



 Cot... Coot...
Quelqu’un a vu mon oeuf ?

vendredi 25 mars 2016

Proust entre deux siècles, Antoine Compagnon

Bon, si tu n’as pas bien aimé l’incroyable «monstruosité» qu’est La Recherche, ou mieux, si tu ne l’as pas lue, par ignorance, procrastination ou incapacité, oublie ce livre, farang-entre-deux-siècliste, car le citoyen Antoine finit de nous mettre les points sur les “i”.

Oui, peut-être n’avais-tu pas bien saisi pourquoi l’ami Marcellus, en pleine gestation de La Recherche, remplaça telle phrase du carnet vingt-deux, écrite en 1907, par une paperolle qu’il colla en 1911, puis qu’il modifia à nouveau en 1917, pour finalement l’écarter définitivement de la version de 1919, ben là, tu vas l’apprendre mon cadet !

Dans cet ouvrage extrêmement savant, cette ethno-exégèse très pointue, tout le réel de la tribu de Proust est décortiqué en regard de son oeuvre, et on comprend bien que la musique de Fauré, le théâtre de Racine, la critique de l'art de Huysmans, les étymologies de Brichot et ses fréquentations mondaines l’influencèrent, le motivèrent, et que tout cela suscita nombre des personnages de La Recherche.

Ce livre te donnera à voir Proust de l’autre côté du miroir, en somme.

Dommage que je ne l’ai pas lu dans la foulée de mes heures proustiennes, fin janvier, quand j’étais encore bien chaudasse et enthousiaste, car en l’occurrence, deux mois après, dès les premières pages, je me suis souvenu de l’étendue de La Recherche et je me suis dit : «Putain… il va falloir retraverser tout ça dans l’autre sens ! »

T’inquiète matelot Patriçounet : beau temps, petit noroît à hunier de misaine sur la hanche tribord, la traversée fut plaisante. Il faut cependant que tu saches une chose :
Moi non plus, «je ne serai jamais ta madeleine, tant mieux» !




"Jeannette" mon amour...

mercredi 23 mars 2016

Millénium 4, David Lagercrantz

Ce qui ne me tue pas

[...] Puis un jour, elle s’est souvenue d’une phrase que son père avait notée sur une petite feuille dans la cuisine - Was mich nicht umbringt, macht mich stärker.
(Page 362, Actes Sud)

Stieg Larsson est mort, hélas, que vive David Lagercrantz !

Tu veux que je te dise ? Il faudrait être drôlement bégueux pour ne pas aimer la Lisbeth Salander de ce quatrième Millénium ; c’est inespéré !
Je ne peux, hélas, pas trop t’en dire, farang-larssonnien, car j’en sais d'aucuns qui faisaient comme moi, qui attendaient qu’il soit moins cher pour le lire.
À peine, peut-être, te soufflerai-je que la famille de Lisbeth s’agrandit d’une soeur jumelle, une salope intégrale, et que ça ouvre un boulevard pour le Millénium 5 ; te murmurerai-je, en outre, que  Blomkvist est toujours l’homme de bien qu’il se doit, hussard journaliste de la démocratie ; et t’avouerai-je, finalement, que le tandem Salander-Blomkvist fonctionne encore une fois à merveille… Mais, STOP !
Rien, tu n’en sauras rien de plus ! Rien sur les liens entre les mafias russes et la NSA, rien de rien sur le «syndrome du savant» qui caractérise certains autistes, et encore moins sur les algorithmes de décryptages à logiques floues.
C’est bien simple, tu pourrais me supplier, me promettre Démons zé Merveilles, je ne te dirai jamais que la frangine de Lisbeth s’appelle Camillia… ça jamais !
Bref, faut qu’tu lises ça toi-même.

Merci à mon nouvel ami David Lagercrantz...
Et merci à ma mie Denise Salander, la rock&rolleuse de nos adresses ip fixes et des salles-machines de l’USS Oscar.
Eh ouais, tout le monde n’a pas l’heur de connaître une gente Denise qui se pointe un beau matin dans ton burlif, comm’ça, à la surprenante, et qui te pose le dernier Millenium sous le pif. Le cher, celui de chez Actes Sud à 23 balles ! ‘tain, rappelle-toi qu’elle a fait un heureux la frangine Denise. Bon, faut pas que j’en fasse trop sur Denise car elle est maquée à un jaloux ; «Lolo la gachette» qu’on surblase son proxo, faudrait pas qu’il s’imagine que je tournicote autour de sa ginette...







 Ce qui ne me tue pas...

mardi 22 mars 2016

L’Échiquier du mal (l'intégrale), Dan Simmons

Je sais, je sais, farang-Hauts-Français, la dernière fois que je t’ai parlé de l’extrême républicain Simmons je t’en ai dit pis que pendre. Je maintiens toujours que son FlashbackF@P était une grosse merde et je garde le cap, ce citoyen de la République du Texas n’aura plus mon pognon ; je ne regarde même plus s’il a écrit d’autres choses depuis, te dire si je l’ai encore à la caille le cowboy, maintenant qu’il nous a montré le fond de ses pensées.

Seulement voila, jusqu’à Flashback, je les ai tous affurés ses bouquins à ce margoulin, ma bibli et mon Calibre dégueulent de ses Ailleurs et Demain à 20 sacs, des Denoël (Présences) à couvertures bleues, des poches successifs, des ebooks, et, je peux bien déblatérer ad nauseam sur le fait que je n’aime pas le bonhomme, force est de constater que pendant ses Grandes Heures, ce salaud a enfoncé tout ce qui existait en SF. 
(me frappant la poitrine) J’avoue avoir lu et relu ses Hyperion, Endymion, Olympos, und so weiter ; je confesse aussi avoir apprécié plus que de raison son quart d’heure «Stephen King» dans des bouquins tels que Nuit d’été ou Les Feux de l’Éden ; je présente aussi mes excuses à feu le numéro 2555 de chez J’ai Lu, Le Chant de Kali, pour l’avoir détruit à force de relectures. 
Pour L’Échiquier du mal, je n’ai usé que deux versions papiers depuis 1989 ; heureusement, le voila désormais bien au chaud dans ma liseuse.

Disons que pour cette année, L’Échiquier du mal m’aura tenu lieu de décrassage inter-auriculaire de printemps !
Quoi de mieux, en cette fin de carême, que de se glisser dans les subjectivités sauriennes de Mélanie Fuller, Nina Drayton et du Colonel Wilhelm von Borchert, alias William Borden, et de tous les autres monstres vampiro-psychiques de cette formidable partie d’échec ?
Quel plaisir de constater que les forces du Bien résistent ; que le vieux juif polonais Saul Laski en a encore sous la pédale ; que la jeune Natalie Preston ne lâchera pas l’affaire, même après qu’on lui ait trucidé son daron et son brave Bobby Joe Gentry, shérif de Charleston ; que dire Daryl Meeks, le pilote du petit coucou qui va risquer ses plumes pour la petite communauté paroissiale des gentils ? 
Le combat sera épique et titanesque.

L’était vraiment fort cet enfoiré de Danny boy…

L’Échiquier du mal ?
Mille pages.
Soixante-quatre cases.
Trente-deux pièces.
Deux couleurs : le Bien et le Mal...


J’en arrive au plus dur de cette homélie car d’habitude, et en bon crypto-chrétien (catholique, romain et apostolique) que je suis, il n’est pas rare que je remercie l'apôtre-écrivain à la fin de mon prône, surtout quand l’évangile d’icelui m’a vraiment plu, et c’est normal, non ? Mais là, j’ai du mal, bon, alors, je me lance ?
… hum, hum… Heuum :

Merci, monsieur Simmons.  <---- c'est ici.

Voila, c’est fait!




Au nom du Chritz,
Amen...

mercredi 16 mars 2016

Tout Desproges

Tout me plaît dans Desproges, son style, sa plume, ses haines, ses coups de gueules, ses spectacles… tout, ch’te dis ! Du petit Rapporteur en passant par le tribunal des flagrants délires jusqu’à la moindre virgule qu’il a été possible de lire de la plume de cézigue, tout m’agrée.
Comme quelques autres, et pas des moindres, je me demande ce que ce mec écrirait maintenant, si la Camarde ne l’avait pas trop tôt fauché car quoi que t’en dise, farang-phisolophe, Desproges c’est autre chose que BHL, non ? Un peu comme comparer Cioran à Julio Iglesias…

Bon, attention, c’est un peu long car je rapporte au moins un éclat de chaque volume de cette compilation de 1500 pages et d’un poids de 2,064 kg.


Manuel de savoir-vivre à l’usage des rustres et des malpolis (7)
Chapitre : Comment distinguer l’amour des toilettes ?
[...]
7°) Les militaires sont-ils capable d’amours ?
Certes, oui. Notamment les officiers supérieurs qui sont tous homosexuels, comme l’a d’ailleurs fort bien expliqué Peter Ustinov dans L’Amour des quatre colonels. Cela dit, les rumeurs d’idylle entre les généraux Massu et Pinochet, dont le journal le Monde s’était fait l’écho l’an passé, sont absolument sans fondement. Et comme dit Jean-Paul Sartre : «Sans fondement, il n’y a pas d’amour possible.»

Vivons heureux en attendant la mort (99)
Chapitre nul
où, au risque de se casser la gueule, l’auteur soulève son deuxième pied au-dessus de la tombe, en masquant, sous un apparent mépris pour la jeunesse, la nostalgie qu’il a de la sienne.
...
Mais, sincèrement, je vous le demande en votre putain d’âme de bordel de conscience, peut-on revendiquer comme un exploit le fait d’être le plus doué en écriture, dans cette génération post-soixante-huitarde de consternants tarés analphabétiques débordants d’incultures, tarés que soi-disant enseignants mongoloïdes, grabataires du cortex avant la quarantaine, continuent de mettre frileusement à l’abri du moindre effort de découverte, pour ne pas perturber leur petit caca d’ego, avec ou sans trique, et ne point épuiser leur frêle intelligence de tendre chrysalide.
...

Dictionnaire superflu à l’usage de l’élite et des bien-nantis (257)
...
J
Judaïsme n. m. Religion des juifs, fondée sur la croyance en un Dieu unique, ce qui la distingue de la religion chrétienne, qui s’appuie sur la foi en un seul Dieu, et plus encore de la religion musulmane, résolument monothéiste.

Des femmes qui tombent (Roman) (323)

Des aliens inter galactiques qui vivent sur la planète Ficus ont décidé d’envahir la Terre. Ces perfides bestiaux extraterrestres, outre qu’ils sont caoutchoutophages, vont s’en prendre aux femmes par le biais de moustiques à la piqûre suicidogène. Un récit à couteaux tirés…

Incipit :
Adeline Serpillon appartenait à cette écrasante majorité des mortels qu’on n’assassine pratiquement pas.
Elle n’avait pas d’argent, pas d’amour, pas de haine, pas d’attraits. Ses convictions politiques l’amenaient à conspuer doucement les augmentations du prix du gaz, rarement au-delà. Elle était moyenne avec intensité, plus commune qu’une fosse, et d’une banalité de nougat en plein Montélimar.
...


Chroniques de la haine ordinaire (419)
...
Le fil rouge
14 mars 1986

Le type qui a inventé l’espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère, on peut pas le tuer, quand même.
C’est pas possible qu’il l’ait fait exprès… Je veux bien qu’il y ait, dans les services de renseignements, des brutes professionnelles qui inventent des systèmes de torture extrêmement sophistiqués. Mais même les pires d’entre eux ont leur raison.
[...]
Mais le type qui a inventé l’espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère, c’est pas possible qu’il l’ait fait exprès. Il connaît même pas les gens qui aiment manger des portions de crème de gruyère. Je veux dire : qui aimeraient manger des portions de crème de gruyère. Ne les connaissant pas il n’a aucune raison de leur en vouloir à ce point.
...


Texte de scène (535)
Premier spectacle, créé au théâtre Fontaine, le 12 janvier 1984
...
Que choisir ?
[...]
Fromage ou dessert ? La bourse ou la vie ? La cigale ou la fourmi ? Le sabre ou le goupillon ? Jacob ou Combaluzier ? Labourage de crâne ou pâturage de dents ? La gauche ou Mitterrand ? Un baril de merde ou deux barils de lessive ordinaire ? Eh bien, je ne sais pas.
Je suis dubitatif.
Eh ! c’est pas cochon, dubitatif. C’est en un seul mot, hein, dubitatif. Ça veut pas dire : éjaculateur précoce. Ça veut dire que je suis dans le doute, voila.  Je suis dans le doute. Tiens ! le doute m’habite.

Fonds de tiroir (625)
...
Chômage
En fait, qui est touché par le chômage ? Eh bien, ce sont les pauvres. Mais les pauvres, ça gagne tellement peu que chômage ou pas chômage, ils ne voient pas la différence à la fin du mois…

Communistes
C’est à cela qu’on reconnaît les communistes :  ils sont fous, possédés par le diable, ils mangent les enfants et, en plus, ils manquent d’objectivité.
...

Les étrangers sont nuls (713)
...
Les Grecs sont appelés ainsi parce qu’ils sont tous pédés. Ne dit-on point : «Va te faire enculer chez les Grecs» ? Alors qu’on dit  beaucoup plus rarement : «Va te faire enculer chez les Bellifontains» («Bellifontains» signifie «Fontaineblois» en grec. Je le précise  à l’intention des éventuels lecteurs incultes ou ouvriers).
Les Grecs s’appellent aussi «Hélène» : c’est dire à quel point ils sont pédés. Quelquefois, ils enculent même leurs chevaux et roulent des pelles aux poneyses. Cette pratique fort répandue n’est autre que l’hipposexualité, du grec hippo, le cheval, et sexualité, crac-crac.
...

La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède (775)
Retrouvons le fils caché de Tintin

Cyclopède : De nombreux imbéciles (ou tintinophiles) me demandent où se trouve actuellement le fils caché de Tintin. Le plus simple est de demander à Tintin lui-même.

(Plan Tintin - soixante-cinq ans - avec haltères - fait sa gym.)

Cyclopède (off) : Depuis sa naissance entre deux guerres, Tintin n’a pas pris une ride…

Tintin : Je n’ai pas pris une ride.

Cyclopède : C’est qu’il surveille son alimentation et qu’il s’interdit toute activité sexuelle depuis la mort de Milou.

Tintin (gym) : Hop ! Hop ! Hop
(Tintin arrête sa gym et s’assied à son bureau.)

Fils Caché  (Desproges, habillé et maquillé en Tintin, sort de sous le bureau de Tintin) : Je suis là !

Tintin :  Tintinou !

Fils Caché : Papa !

Cyclopède : ÉTONNANT, NON ?


La seule certitude que j’ai, c’est d’être dans le doute (865)

Un interview de l’ami Pierre à cœur ouvert.


Le petit reporter (903)
À l’Aurore, Desproges s’occupait d’une petite rubrique intitulée : Bref.
C’était bien sûr totalement loufoque.
Ailes brisées
Écrasés entre deux fragments de roche, un oiseau vieux de quarante-cinq millions d’années a été trouvé par un géologue, dans l'île de Wight. La pauvre bête avait cessé de vivre.
...

Les réquisitoires des flagrants délires (1049)

Là, pensons aussi au camarade Louis Régo qui fut le parfait contradicteur de Pierre Desproges, et si les réquisitoires de ce dernier étaient souvent la démonstration radiophonique de son talent, les plaidoyers du premier furent des sommets de franches impertinences qu’il ne serait plus envisageable de diffuser trente-cinq piges après. Si Le tribunal des flagrants délires existait encore en 2016, il se ferait dynamiter tous les quinze jours. Alors, bien sûr, on se souvient tous du réquisitoire de l’ami Desproges quand, le 28  septembre 1982, Claude Villers fit comparaître Jean-Marie Le Pen à son tribunal, nous avons tous en tête la petite phrase qui dit qu’on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde… mais se souvient-on de la prestation de Régo ? La journée d’un fasciste… une merveille !
Il fallait que cela fût dit, non ?

Chroniques de la haine ordinaire II (1309)
Dans l’Évangile de Saint Matthieu, comment l’auteur appelle-t-il les rois mages : les babouches nickelées, les Ripolins du désert, les Bougnoules de Dieu ?
...




Etonish, nein ?...

dimanche 13 mars 2016

Vendetta, R. J. Ellory

Confession d’un tueur de la mafia

Quel trileur mes cadets ! Une merveille !
De La Nouvelle-Orléans à New-york, Las Vegas, Chicago, en passant par Cuba, tu vas en suivre des péripéties meurtrières et des personnages tourmentés. À m’ent donné,  tu vas même presque savoir qui a tué Kennedy… pour Jimmy Hoffa, c’est sûr, maintenant on sait !

Ce n’était pas un mec très rigolo ni très bavard le camarade Ernesto Perez, tueur patenté de la maffia qui mena une très belle carrière chez les ritals de la Cosa Nostra. Pourtant, et va savoir pourquoi, le vieux cubain Ernesto va se mettre à table et déballer son sac à ce pauvre Ray Hartmann qui n’en demandait pas tant. Mais toutes ces révélations sur fond de kidnapping de la fille du gouverneur de Louisiane ne plaisent pas à tout le monde, le FBI n’est pas vraiment chaud pour que cinquante ans de crapuleries, de collusions et de magouilles en tous genres se retrouvent en place publique. Tu penses si la fin de partie va être mouvementée !

Tout le bouquin est ficelé autour de la singulière confession du vieux tueur. Un demi siècle d’histoire étasunienne vue du côté obscur de la force. Un tourbillon de mafieux, de politiques et de flicards qui se tiennent par la barbichette pendant cinquante piges ; les deux personnages principaux, Perez et Harmann, sont d’une profondeur rare et carrément historicisés dans un chassé-croisé narratif palpitant.

Bref, le parfait polar, 750 pages impossibles à lâcher… le régal de l’insomniaque !

Merci à l’ami Ellory que je lis pour la première fois, et merci à Al Patricio, mon vieux camarde unioniste, pour ce noir bréviaire.

Frank et le gang des cravates italiennes




Viva la famiglia...