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samedi 3 novembre 2012

Sur les épaules de Darwin, Jean-Claude Ameisen

D’abord, farangis horribilis,  écoutes-tu Jean-Claude Ameisen sur France Inter le samedi matin entre onze et douze ? Je veux dire : l’écoutes-tu religieusement ?
Connais-tu la voix de Jean-Claude Ameisen ? Cette voix qui a au moins dû fumer des norias de Gauloises ou de Gitanes pour prendre ce vibrato de basse, cette tessiture grave et presque fêlée, qui nous entraîne dans les de profondis de notre cervelle, dans nos mystères les plus intimes.
Oui, la voix de Jean-Claude Ameisen, son phrasé, le tempo, le choix des mots... C’est du Mozart, comme dirait l’autre.
Cette émission, "Sur les épaules de Darwin", est un véritable antibiotique à large spectre, une panacée universelle, contre la connerie et l’ignorance ; un régal radiophonique. 
Mais que fait Jean-Claude Ameisen durant cette heure hebdomadaire ? Comment peut-il subjuguer tant de milliers d’auditeurs ? C’est quoi cette émission ? C’est quoi ce livre qu’il en tire ?

L’émission ?
C’est l'exégèse baladodiffusée d’une nouvelle sémantique, la sémantique du vivant, les mille et une ruse qu’a trouvé l’anima pour combattre l’entropie, pour s’organiser, se complexifier et survivre, et finalement vivre et se propager de la façon la plus efficace possible en fonction des contingences ; appelons-les "le hasard et la nécessité" ces contingences, ce sera déjà un bon début...

Le livre ?
C’est la rencontre de la science et de la poésie ce bouquin ; une graine plantée à la croisée de la radio et de la littérature.
La rencontre de la science la plus dure, la plus pointue, et de la poésie la plus naturelle.
La rencontre de la science et de la philosophie.
La rencontre entre un homme, Jean-Claude Ameisen, et l’Epistémologie, avec un “e” majuscule ; la théorie de la connaissance, donc.
La rencontre entre un maître et ses élèves, aussi et surtout.

Jean-Claude Ameisen est un passeur de “réalité complexe”, un des meilleurs ; il joue dans la cours des Michel Serre, des Hubert Reeves, des Axel Kan, des Boris Cyrulnik ou des Michel Onfray. C’est un démystificateur, un professeur, un maître... Il nous fixe dans la communauté des homo-sapiens² face à l’univers. Il nous dessille, il nous décape et nous propulse.

C’est beau... C’est beau  et ça fait du bien.

Ce livre est un artefact rare et précieux ; j’oserais presque employer le terme trop marqué de sotériologique s’il fallait le qualifier en un mot. Oui, en compilant si lumineusement toutes ces virgules de savoir, en tissant la fantastique odyssée du vivant, en les partageant avec nous, en passant le témoin, Jean-Claude Ameisen nous délivre là des parcelles de salut.


J’aimerais pouvoir t’obliger à lire ce livre,
J’aimerais pouvoir te forcer à écouter “Sur les épaules de Darwin”,
J’aurais aimé te convaincre,
Miserabilis Faranga...



Je demande à Jean-Claude Ameisen de ne plus s'arrêter... jamais !

3 commentaires:

  1. Grâce soit rendue à l'indéfectible Roll et au Lévinassien Jean-Jacques, pour ce céleste cadeau.
    Vous êtes folles, les gars, ça coûte une fortune un bouquin comm' ça !
    Merci, merci, et encore merci, les filles.

    f@p

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  2. Comme un conteur du moyen-âge qui passionne les badauds de ses lointains voyages, Jean Claude nous stupéfie chaque samedi matin de ces éléments glanés ici et là, assemblées en une histoire toujours incroyable, toujours agrémenté d'anecdotes épatante.
    stupéfiant oui, jusqu’à l'addiction dès la première prise.
    Goûte, c'est d'la balle.
    prochain deal samedi 11h, France-Inter
    ou là
    http://www.franceinter.fr/reecouter-diffusions/137151

    Merci JC et merci F@P de lui rendre honneur

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  3. Dis, Aldo, ils le savent chez Loupayrac, que t'as des grosses coconuts ? Bordel de nous-mêmes ! j'écoutais déjà JCA, je vais filer acheter son bouquin grâce à toi. D'autant plus vite que, vu ses nouvelles fonctions au JC, je serai pas étonné qu'on les ferme, les Épaules de Darwin…

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