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mardi 8 mars 2016

Le bal des célibataires, Michel Peyramaure

Quatrième de couverture :
« En 1919, la paix est revenue. Pas les soldats, morts dans les tranchées, et qui laissent derrière eux une armée de veuves et de filles «à marier». La petite commune de Saint-Roch, en Corrèze, ne fait pas exception à la règle : c’est dorénavant la gente féminine qui y règne et doit faire face à l’avenir. Et puisqu’il n’y a plus d’hommes au village, Cécile Brunie, l’institutrice, désormais seule, prend l’initiative extraordinaire d’organiser un grand bal où seront invités tous les célibataires de la région. Avec un seul objectif : susciter les rencontres, vaincre la solitude et le chagrin, que les couples se fassent et que la vie, enfin, reprenne ses droits. »

Cette fable, non pas tant philosophique que naturaliste, se lit avec la banane tout du long, et, qu’elle ait été un bon reflet de la réalité, c’est fort possible tant il est vrai que les campagnes européennes de 1919 se retrouvèrent fort démunies en hommes quand le printemps fut revenu ! Alors, que des jeunes femmes de la génération de mon arrière grand-mère se soient organisées de la sorte dans un village de la Corrèze ne me parait pas si saugrenu, finalement.

Bien sûr, au-delà du sourire parisien que je vois poindre sur ton groin de bobo à l‘énoncé de cette quatrième de couverture un tantinet “clochemerle” - et oui, sois honnête, farang-rive-gauche, les auteurs régionaux te font sourire, rassure-toi, tes prédécesseurs ont souri de Vialatte, tu es couvert - il faut bien admettre que l’ami Michel Peyramaure nous enchante le neurone avec ce texte à l’avant garde de «L’amour est dans le pré». Un amour dans le pré à front renversé car en l’occurrence ce sont les frangines qui cherchent un lascar !

Une écriture simple, précise et émaillée d’expressions patoisantes pour retracer la vie de ces jeunes femmes qui nous enchantent par la modernité de leur “combat”. Une vie à couteaux tirés avec le puritain Calmel, le cureton du village et sa cohorte de vieilles grenouilles de bénitier. Une intransigeance combattue par le vieux curé revenu de la guerre et qui prend le parti des «séditieuses».
«...
- Ces paroissiennes que vous semblez mépriser [les vieilles bigotes], j’ai pris leur parti dans leur croisade contre cette insanité : Le Bal des célibataires.
- Une question, Calmel : avez-vous fait la guerre ?
- Non, Dieu merci.
- Si vous l’aviez faite, vous raisonneriez avec moins de rigueur. Je la connais, moi, la guerre, et depuis quatorze ! Les souvenirs que j’en ai ramenés m’empêchent de dormir. Avant de m’engager dans l'aumônerie militaire, j’étais comme vous. J’ai combattu avec violence l’école laïque et dénoncé en chaire l’impiété. Aujourd’hui ce zèle me paraît absurde. J’ai acquis cette idée qui vous fait horreur : la tolérance. Si nos veuves et nos célibataires veulent trouver avec qui refaire leur vie, grand bien leur fasse ! De toute manière ils reviendront pour la plupart à l’église et vous bénirez leur union.
…»
(page 146 dans ce Poket N° 13142)

Et derrière les moultes péripéties agrestes de cette histoire, c’est la conscience de la condition féminine qui percole nos campagnes. Les femmes se débarrassent des vilains oripeaux de leur séculaire bigoterie et prennent enfin leur destin en main.
Bravo les filles !


Merci ami Michel Peyramaure pour ce beau moment.
Et merci pour l’idée de ce livre à l'inoxydable Céline®, toujours bien mise, élégante et tout… sauf les jours où elle croit bon de s’affubler d’un “poncho” mexicain ou de hardes asymétriques. As-tu remarqué, ces derniers temps, farang-cartésien, la singulière propension qu’ont les filles pour tout ce qui est «décalé» ? Quand ce n'est pas la coiffure, ce sont les vestes et les robes qui pendouillent plus d’un côté que de l’autre, genre mal taillées, ou bien des choses lisses et laineuses, dont j’ignore le nom et qui pourraient être sympa, mais qui se mettent devant derrière ; si, si, j’t’assure, décolleté et fermeture éclair dans le dos ! … J’en suis sûr maintenant, les grosses fiottes qui fabriquent la mode n’aiment pas les femmes !




!Que le diable me chevauche si ce bal des célibataires à lieu...

1 commentaire:

  1. J'ai déjà lus quelques livres du monsieur à l'époque déjà lointaine où je dévorais les romans historiques sur le moyen-âge. J'en garde un assez bon souvenir.

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