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dimanche 23 décembre 2012

Georges Bernanos, Face aux imposteurs (t. 15)

En découvrant ce nouvel épisode des Rebelles, ma première réaction a été : - Bon, Jean-No, tu veux ma mort ?

Je la trouve de plus en plus singulière cette série des Rebelles.
Bernanos ! Putain ! Ça calme.

Georges ? Je me suis appuyé Le journal d’un curé de campagne, il y a un an ou deux.
Pourquoi ?
Je voulais savoir si c’était aussi chiant et vilain que ce que j’en avais entendu médire.
Ben, non, justement, je m’étais trouvé de vagues affinités avec ce curé ivrogne, avec cette campagnerie labourée de sillons noirs et glaiseux, avec cette France profonde étouffée de religion, avec cette opiniâtreté dans le péché. Pis c’était drôlement bien écrit, Nonos a l’amour des phrases bien faites, une sorte de “ligne claire” dans la dialectique roupanière ; faut toujours respecter l’adversaire quand il est bon...

Alors non, je ne suis pas tant surpris que cela d’avoir aimé ce quinzième opus des Rebelles.

On y rencontre le bonhomme Georges ; naïf, boy-scout, encuraillé jusqu’aux yeux, mais d’une sincérité désarmante, désintéressée et poignante... C’est un putain de vrai chrétien ! Un de ces enragés qui n’obéissent à aucune chapelle, prêts à renverser l’autel pour coller aux basques du petit Jésus, de l’honneur et de la France Éternelle.
Qui plus outre, Nonos est un véritable poilu, l’a pas barguigné en 14-18, l’a offert sa poitrine en première ligne pour sa patrie chérie, pour la France.
Rebelle, oui, mais rebelle à son camp, rebelle aux crapuleries bourgeoises et Vichystes.
Rebelle et lucide, son discours tient la route. Voila comment il juge le clergé espagnol en 1938 :

L’Espagne de Franco ne se bâtit pas dans la lumière de Dieu. Elle se consume sous le soleil de Satan, au feu de la plus abjecte imposture.


Bien sûr que tu avais raison Jean-No, c’est un magnifique rebelle que tu nous a présenté ici, un insupportable catho comme je les aime, purs et injustes.



Georges, je suis ton père...

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