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samedi 31 janvier 2015

Les enfers virtuels, Iain M. Banks

Un pavé de plus dans la vitrine de la Culture.
Comme d’hab, le père Iain n’est pas avare de sa prose et nous balance un blot de plus de huit cents pages avec ces Enfers, et c’est pas du virtuel !

Bien sûr, je vais t’en raconter un peu plus ; ça va, j’ai compris avec le commentaire précédent, je sais désormais que je suis surveillé par l’UOR (Unité Offensive Rapide) Je vous rappelle à votre devoir, classe abominator... souviens-toi. Sûrement un des petit gars de Circonstances Spéciales, j’imagine. Faut pas trop déconner avec ces enculés, et peut-être même est-il à la solde des ultras du GEI (Gang des Époques Intéressantes)?

Quoi qu’il en soit, il faut d’abord que tu saches que les enfers virtuels ça exisse ! 'tain, je ne déconne pas, c'est réel et physique ; disons que dans l’univers einsteinien où la matière baryonique à son mot à dire, ils se présentent sous la forme d’un substrat computationnel biologique à bas niveau énergétique d’environ cinq cents millions de m3
Bon, je ne vais quand même pas te dire où ils se terrent : on les cherche pendant tout le bouquin.
Dans les plus connus de ces Inferno-Lands, on notera l'excellence de l’Enfer pavuléen, niveau trois, où nos deux pauvres éléphantoïdes, Chay et Prin, whistleblowers (lanceurs d’alertes et emmerdeurs post soixante-huitards patentés ) vont pouvoir témoigner de l’ignominie qu’il y a à vivre en enfer, tout virtuel soit-il.

Il faut voir les Enfers virtuels comme un système carcéral inique et particulièrement cruel développé par des civilisations un peu frustres (equivtech ⅘ et à peine plus), où les gens sont téléchargés dans un substrat processeur totalement dantesque et souffrent une infinité de douleurs.
Et ça ne plaît pas à tout le monde !
Grosse bagarre donc, entre les pro et anti enfers ; bagarre encore une fois toute virtuelle dans un premier temps, car tels sont les codes de cette guerre, mais personne ne doute qu’elle finira par déborder dans le réel. Pour te la jouer courte, farang-wahhabite, disons que les pro enfers sont en train de gagner dans la guerre virtuelle et que les anti n’accepterons pas de se plier à la règle.

Et la Culture dans tout cela ?
De fait, la Culture est bien emmerdée car si elle intervenait dans cette guerre avec toute sa puissance militaire, personne ne doute du camp qu’elle épaulerait. D’un autre coté, peut-elle ne pas intervenir, elle, le parangon de l’éthique libertarienne pan-galactique ?   
Ah, ça ira ?
Ah, ça n'ira pas ?
M’est avis qu’il va falloir encore une fois faire confiance aux p’tits gars musclés de Circonstances Spéciales...

Quoi qu’il en soit, dans cet avant-dernier opus du cycle de la Culture, tu vas découvrir de fantastiques artefacts galactiques tels que le Disque Tsungariel, avec ses trois cents millions d’usines spatiales orbitant à quelques centaines de kilomètres des nuages de la géante gazeuse Razhir, ou encore un Bulbitien Flottant, pour lequel Alain Cirou (directeur de la rédaction de Ciel&Espace) donnerait toutes ses dents et ses binocles pour en avoir ne serait-ce qu'une photo 2D…

Le Bulbitien Flottant au sein du Filament de Semsarine se trouvait dans un point de Lagrange d’une protoétoile gazeuse, qui faisait elle-même partie d’un système binaire avec une naine brune. Le double gâteau géant du Bulbitien baignait ainsi dans les radiations à haute fréquence de ce système encore voilé de poussières, et son ciel artificiel était ponctué des points brillants des plus jeunes étoiles du Filament, là où leur lumière parvenait à se frayer un chemin à travers les immenses nébuleuses de poussière cosmique occupées à construire de nouveaux soleils.

Et puis, tu habiteras la subjectivité du camarade Jasken, le garde du corps de cette ordure ultra-républicaine de Veppers ; tu assisteras au meurtre de Lededje, son esclave entaillé, et à la résurrection d’icelle par les bons soins de la Culture, et oui, elle possédait un lacis neural à l’insu de son plein gré ; tu vas aussi côtoyer le VSG Oublié «Réflexion Interne Totale», l’ex-Unité Offensive Limitée «Moi, Je Compte», l’UCG «Bodhisattva», etc. ; ensuite, tu en apprendras bien plus que nécessaire sur les us&coutumes des faux-culs du RdN (Reliquariat de Nauptre) ; et tu découvriras une nouvelle sous-section discrète de Contact : la section Quietus, les p’tits gars qui s’occupent des relations inter-culturelles entre les vivants et les morts, rien que çà ! 

Hé, si j'étais chiant je te ferais aimablement remarquer que nous sommes encore une fois dans une problématique "Levi-Strauss versus Bourdieu" (structuralisme vs sociologie), mais comme je suis bêtement réaliste, que j'ai déjà trop fumé, et que j'ai une pile repassage en souffrance, je te propose que nous en restions là ! 

Bref, cet enfoiré de Iain m’a encore une fois subjugué, et ici et maintenant, ce cycle de la Culture m’appert comme étant ce que j’ai lu de mieux dans le genre depuis, depuis… «Exode 33.3 : le pays où coulent le lait et le miel».


Musique d’enfer (détail), 
Jérôme Bosch



Virtualité patafiolesque...


1 commentaire:

  1. Caisses-tu fous, mordel de berde ? Dix jours sans lecture critique ! Tu fékoi ? Tu lis les étiquettes de lessive et de pâtée pour chat ? Ressaisis-toi ou je tue le chien !

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